HỘI THẢO QUỐC TẾ<br />
ĐÓNG GÓP CỦA KHOA HỌC XÃ HỘI – NHÂN VĂN TRONG PHÁT TRIỂN KINH TẾ - XÃ HỘI<br />
<br />
<br />
<br />
LE RÔLE DE LA SOCIOLOGIE RURALE ET DE LA SOCIOLOGIE DU<br />
MANAGEMENT DANS LA RECHERCHE DE RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ : LE<br />
CAS DE LA MIGRANTS DE LA PROVINCE DE THUA THIEN – HUE – CENTRE DU<br />
VIET NAM<br />
Trinh Van TUNG* et LE Dang Bao CHAU **<br />
Introduction<br />
L’intégration des travailleurs non qualifiés dans le marché de travail semble de plus en plus<br />
difficile à l’heure où l’industrialisation et la modernisation remplacent les travaux manuels. Cette<br />
difficulté aggrave la pauvreté et renforce l’écart entre les pauvres et les riches à partir duquel est<br />
créé un clivage social. Le développement économique et le changement de la structure des métiers<br />
dans les pays en voie de développement sont si rapides qu’une partie de travailleurs, surtout les<br />
paysans les plus pauvres dans les villages n’ont pas assez de temps pour les capter. La non -<br />
employabilité les pousse à quitter la famille pour aller chercher la chance dans les grandes villes du<br />
pays ou à l’étranger. Ce mouvement rimait jusque maintenant le déséquilibre démographique des<br />
régions, la dégradation de la qualité de vie et les difficultés dans la gestion des ressources<br />
humaines…<br />
Les habitants dans les villages les plus pauvres de la province de Thua Thien Hue ne sont<br />
pas une exception. De 1994 à 1999, les terres côtières du centre- nord dont la province de Thua<br />
Thien Hue sont considérés comme la région où le nombre des migrants occupe le pourcentage le<br />
plus élevé du Vietnam1.<br />
D’où les questions suivantes : Quels sont les gens qui partent ? Comment partent-ils ? Quels<br />
sont les risques qui les attendent ? Quels sens donnent-ils à leur action de « partir » ? La réponse de<br />
ces questions par les approches de la sociologie rurale et de la sociologie du management sera le<br />
fondement pour analyser le besoin d’une politique de protection sociale pour les migrants à tous les<br />
parcours de la mobilité (au point de départ, au cours et au point d’arrivée).<br />
Dans le cadre de cette étude, il s'agira :<br />
- dans un premier temps de dresser le tableau du contexte national, local et communal de la<br />
migration.<br />
- dans ce contexte, de redéfinir les catégories de sens qu’on donne à l’action de « partir ».<br />
- et d’examiner les catégories de stratégies de comportement des migrants vis-à-vis de la<br />
protection sociale au Vietnam (Est-ce qu’ils la connaissent ? Est-ce qu’ils l’utilisent, Comment<br />
l’utilisent - ils, qu’est-ce qu’ils en pensent ?).<br />
A partir de la situation retrouvée, l’analyse essayera de :<br />
<br />
1<br />
Assistance nordique au Vietnam, 2007, Supports des migrants et de leurs familles à lutter contre le trafic humain et<br />
l'exploitation des êtres humains: Proposition soumise à l'ambassade royale de Norvège pour la période de 01/2008 à<br />
12/2009, Hue, Vietnam<br />
<br />
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<br />
<br />
- construire les critères pour les types de stratégies de départ.<br />
- apporter une réflexion vers le rôle des aides sociales et le déploiement des actions d’aide<br />
au niveau local.<br />
Les acteurs principaux du processus de départ comprennent le gouvernement, les autorités<br />
locales, les ONG, la famille des migrants et les derniers eux-mêmes.<br />
Pour répondre aux questions proposées ci-dessus, Il est indispensable de faire une collecte<br />
et une analyse des données documentaires, voire les notes officielles, les plans de développement<br />
des communes et de la province, les rapports de recherche des organisations gouvernementales et<br />
non gouvernementales, les chiffres officiels portant sur la migration et l’économie des villages, des<br />
communes et de la province. Mais ce qui est d’autant plus important est de procéder à des acteurs le<br />
plus impliqués dans ce processus de migration que sont les migrants et leur famille.<br />
Les informations retenues de la recherche documentaire servent de fondement pour à une<br />
recherche qualitative par entretiens déroulés dans la commune Thuy Luong et au bourg de Phu Bai<br />
du district Huong Thuy et dans la commune Loc Bon du district Phu Loc. Le choix des communes<br />
d’études est fondée sur les informations de la migration fournies par le Service du Travail, des<br />
Invalides de guerre et des Affaires sociales de Thua Thien Hue, en fonction de leur disponibilité et<br />
de l’importance du problème traité ainsi que de leur représentativité. L’Union des femmes<br />
vietnamiennes, une association gouvernementale qui se présente dans les Autorités locales de tous<br />
les niveaux (de la province au village) est choisie comme acteur intermédiaire de la recherche car<br />
cette institution garde une relation intime avec les habitants.<br />
Les 15 entretiens ont été réalisés près des migrants retournés pour comprendre leurs<br />
stratégies de départ et de comportement sur les aides sociales et les 5 autres près des proches<br />
(époux/épouse et/ou parents des migrants) pour savoir le rôle de la famille dans les stratégie de<br />
départ des migrants. Les 5 responsables de l’autorité de province ont été invités à participer à des<br />
entretiens en vue de la politique d’aide sociale et l’exécution de cette politique dans les villages.<br />
Une interview supplémentaire a été réalisée avec la consultante du programme d’aides des migrants<br />
de l’Assistance nordique au Vietnam (NAV) pour savoir les activités d’aide que cet organisme a<br />
développées sur le territoire.<br />
I. Contexte national et local<br />
Malgré la croissance forte du Vietnam de ces dernières années et malgré l’exemple du<br />
Vietnam considéré comme un des meilleurs modèles de réduction de la pauvreté, à savoir la<br />
réduction des pauvres de 37% en 1998 à 22% en 20052, la pauvreté reste un des problèmes auquel<br />
doit faire face ce pays : en effet, le taux des foyers pauvres encore élevé dans les zones rurales du<br />
Vietnam (21,2% contre 8,6% dans les zones urbaines). Actuellement, parmi les 24 millions de<br />
travailleurs vivant essentiellement de la production agricole à la campagne, il y en a au moins 7<br />
<br />
2<br />
Le Bach Duong, Dang Nguyen Anh, 2005, l'assistance sociale aux groupes vulnérables au Vietnam, Maison de<br />
l’édition The Gioi, Hanoi.<br />
<br />
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<br />
<br />
millions de chômeurs qui ont besoin d’un revenu 3 de base. Cette abondance des forces de travail<br />
dans les zones rurales a causé les flux migratoires de la campagne vers les villes. Au Vietnam, la<br />
proportion des habitants en ville de 1999 à 2005 augmente de 24% à 27%4, c'est-à-dire de 5-10<br />
millions d’habitants de plus pendant cette période. La plupart des migrants choisissent les grandes<br />
villes comme Hanoi ou Hochiminh ville comme leur destination.<br />
De 1994 à 1999, 4,5 millions de personnes (6,5% de la population) ont changé de résidence 5.<br />
La faible productivité, le manque de terres cultivables et la non- employabilité sont les premières<br />
raisons de la migration vers les grandes villes. De plus, ce phénomène pourrait s’expliquer par trois<br />
autres causes6 complémentaires. Premièrement, l’abandon de la politique du collectivisme agricole<br />
et l’introduction du système de contrat dans la production agricole ont entraîné une grande partie<br />
des travailleurs « surplus » qui vont quitter leurs villages pour chercher du travail dans les grandes<br />
villes. Deuxièmement, pour se faire enregistrer en état civil du foyer au point d’arrivée, on ne leur<br />
demande plus de justifier leur travail ni leur logement. Troisièmement, la politique ouverte du<br />
Vietnam a donné la condition pour les investissements étrangers 7 qui attirent les travailleurs vers<br />
les zones industrielles et de service. La coopération internationale entraîne une augmentation des<br />
migrants à travers des frontières pour le travail. Le nombre des ouvriers vietnamiens d’outre-mer<br />
passe de moins de 4000 en 1993 à plus de 46000 en 2002 8. L’ouverture des frontières entre le<br />
Vietnam et les pays voisins comme le Cambodge, le Laos et la Chine est un des facteurs<br />
facilitateurs des départs.<br />
Située au centre du Vietnam, Thua Thien Hué est limitée par les provinces de Quang Tri au<br />
Nord, de Quang Nam au Sud. Elle est adossée à la cordillère de Truong Son à l’Ouest donnant<br />
l’ouverture vers le Laos et s’ouvre sur la mer de l’Est.<br />
S’étend sur une superficie de 5,009 km2, sa largueur de frontière avec le Laos à la mer de 88<br />
km, elle dispose de 128 km de côtes maritimes, d’un complexe lagunaire de 22.000 hectares et de<br />
plus de 200.000 hectares de forêts et des milliers de gisements de minéraux.<br />
La province de Thua Thien Hué subit une interférence climatique caractéristique de deux<br />
régions distinctes: du Nord et du Sud. Thua Thien - Hué est composée de la ville de Hué et de 8<br />
districts et compte plus d’un million d’habitants.<br />
<br />
<br />
<br />
3<br />
Le Bach Duong, Dang Nguyen Anh, 2005, l'assistance sociale aux groupes vulnérables au Vietnam, Maison de<br />
l’édition The Gioi, Hanoi.<br />
4<br />
Département général des statistiques, 06/2008, Enquête sur la migration au Vietnam en 2004,<br />
http://www.gso.gov.vn/default.aspx?tabid=407&idmid=4&ItemID=3853<br />
5<br />
Le Bach Duong, Dang Nguyen Anh, 2005, l'assistance sociale aux groupes vulnérables au Vietnam, Maison de<br />
l’édition The Gioi, Hanoi.<br />
6<br />
Dang Nguyen Anh, 2001, Migration au Vietnam : Approches théoriques et des éléments de preuve provenant d’une<br />
enquête, Maison de l’édition Giao Thong van tai, Hanoi.<br />
7<br />
10 milliards en 2006, selon vietnamniew (24/04/2007)<br />
8<br />
Dang Nguyen Anh, 2001, Migration au Vietnam : Approches théoriques et des éléments de preuve provenant d’une<br />
enquête, Maison de l’édition Giao Thong van tai, Hanoi.<br />
<br />
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<br />
<br />
De 1994 à 1999, les terres côtières du centre- nord dont la province de Thua Thien Hue ont<br />
étés considérés comme la région où le nombre des migrants occupe le pourcentage le plus élevé du<br />
Vietnam9.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Figure 1. La carte administrative du district de la province de Thua Thien Hué<br />
Une autre recherche10 de NAV sur « le trafic des femmes et des enfants » montre qu’un<br />
nombre élevé des femmes travaillant comme prostituées dans les bars, Karaoké…au Laos viennent<br />
de la province de Thua Thien Hue. La recherche indique également que ces femmes risquent d’être<br />
contaminé plus facilement le Sida et tombé dans le trafic humain.<br />
Huong Thuy et Phu Loc sont les deux districts parmi trois dont le taux des migrants est le<br />
plus élevé de la Province 11 . Voici les données chiffrées décrivant la migration dans les deux<br />
districts d’étude:<br />
Tableau 1. La population et le nombre des migrants en 2006 de 2 districts d’étude 12<br />
<br />
District Population Départs Départs en Départs Total<br />
(personne) dans le canal pour le (personne)<br />
pays d’exportation Laos<br />
(personne) de main- (personne<br />
d’oeuvre. )<br />
(personne)<br />
<br />
<br />
9<br />
Assistance nordique au Vietnam, 2007, Supports des migrants et de leurs familles à lutter contre le trafic humain et<br />
l'exploitation des êtres humains: Proposition soumise à l'ambassade royale de Norvège pour la période de 01/2008 à<br />
12/2009, Hue, Vietnam<br />
10<br />
Assistance nordique au Vietnam, Serge Doussantouse, 2006, les accidents de la vie: Une étude sur les femmes<br />
vietnamiennes au Laos, Hue, Vietnam<br />
11<br />
De l’entretien avec le responsable de l’Union des femmes vietnamiennes<br />
12<br />
Les chiffres obtenus des rapports sur la situation de développement socio-économique des districts et des communes<br />
d’études en 2006.<br />
<br />
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<br />
<br />
<br />
Huong 95.336 1.162 128 500 ≈ 1.800/an<br />
Thuy<br />
<br />
Phu Loc 152.426 3.371 342 2.846 ≈ 2.500/an<br />
<br />
Il est à noter que les chiffres réels devraient être beaucoup plus élevés car ils ne sont<br />
pas enregistrés fréquemment par les autorités de la province et des districts. De plus, la migration<br />
dans ces deux districts se caractérise par le « non guidé » et la libéralité. Les personnes qui partent<br />
ne déclarent pas leurs absences aux gouvernements locaux.<br />
1. Le district de Huong Thuy<br />
Zone agricole située au Sud de la ville de Hue, le district de Huong Thuy a 2 communes<br />
montagneuses, 1 bourg et 9 communes spécialisées dans la culture de paddy. Il a 458,18 km2 avec<br />
21.169 ménages donc 95.336 personnes (48130 femmes, occupent 50,48% de la population). Le<br />
pourcentage des ménages se livrant à des activités agricoles est de 81%.<br />
Selon le rapport sur la situation de développement socio-economique de l’Union des<br />
femmes de Huong Thuy le 29/05/2008, le nombre des migrants de ce district qui circulent à<br />
l'intérieur du pays est de 1133 personnes et celui qui part pour les pays étranger est de 357<br />
personnes.<br />
a) Le bourg de Phu Bai<br />
Phu Bai est le seul bourg dans le district de Huong Thuy. L’agriculture n’est pas la force de<br />
ce bourg où l'industrie, les services, l'artisanat, la pêche apportent une grande contribution à<br />
l’économie de la province. La zone industrielle de Phu Bai crée chaque année des emplois pour des<br />
milliers de travailleurs. Toutefois, en raison du faible niveau de compétences professionnelles, les<br />
populations locales ne peuvent pas répondre à l'exigence des employeurs des usines industrielles<br />
dont les travailleurs viennent d'autres endroits. Ce bourg a 15,70 km2 qui se compose de 9 villages<br />
avec 14,132 personnes. Les ménages pauvres occupent 2,6% des foyers du bourg.<br />
Selon le rapport sur la situation de développement socio-économique du Bourg de Phu Bai,<br />
en 2007, le nombre des migrants à l'intérieur du pays de ce bourg est de 447 personnes et celui<br />
pour les pays étranger est de 118 personnes.<br />
b) La commune de Thuy Luong<br />
Thuy Luong est une commune agricole qui se situe dans les sols bas et infertiles. Elle<br />
s’étend sur une superficie de 5,58km2 et compte 6,656 habitants qui se divisent dans 6 villages. Le<br />
nombre des ménages pauvres fait 6%13.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
13<br />
Selon le rapport sur la situation de développement socio-économique en 2006 de la commune de Thuy Luong<br />
<br />
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<br />
<br />
Selon le rapport sur la situation de développement socio-économique de la commune en<br />
2007, le nombre des migrants à l'intérieur du pays de cette commune est de 196 personnes et celui<br />
pour les pays étranger est de 98 personnes.<br />
2. Le district de Phu Loc<br />
Le District de Phu Loc se situe dans le Sud-est de la province de Thua Thien Hue. Il s’étend<br />
sur une zone des sables et des sols salés. La population du district est de 153.124 personnes à<br />
28.560 ménages. Le district a 71662 travailleurs (représente 46,8%), dont le nombre de travailleurs<br />
engagés dans l'agriculture, la sylviculture et la pêche représentait 70%. Le taux de chômage est<br />
assez élevé (environ 6%). Ce taux s’explique par le manque de formation professionnelle et donc<br />
de compétences professionnelles des manœuvres. Les ménages pauvres représentent 13,75%.<br />
La commune de Loc Bon<br />
Loc Bon est une commune pauvre du district de Phu Loc. Cette commune s’étend sur une<br />
superficie de 32,54 km2 et compte 13, 974 personnes qui se divisent dans 8 villages. Cette<br />
commune se caractérise par son très fort pourcentage de migrants au Laos. Selon NAV14 le nombre<br />
des femmes de cette commune travaille dans les services de divertissement au Laos est également<br />
nombreux. Le nombre des personnes infectées par le sida est également le plus élevé de la région.<br />
Jusqu'à présent, 20 cas de sida dont 6 morts sont enregistrés à Loc Bon. Les cas de VIH/ sida dans<br />
la réalité pourrait être plus élevé que ce qui ont été enregistrées.<br />
Selon le rapport sur la situation de développement socio-économique de la commune en<br />
2007, le nombre des migrants à l'intérieur du pays de cette commune est de 769 personnes et celui<br />
pour les pays étranger est de 2.137 personnes.<br />
II. Les départs<br />
1. Les données sociodémographiques des gens qui partent<br />
Selon la vice présidente de la commune de Loc Bon, « les gens qui partent sont à l’âge de<br />
travail (16-55ans). Nombreux sont les 25-40 ans ». Ils ont un « niveau d’études très bas ». Presque<br />
tous les interviewés n’ont terminé que l’école primaire ou secondaire. Le responsable de l’Union<br />
des femmes vietnamiennes de la province de Thua thien Hue a avoué que « la plupart des gens qui<br />
partent sont illettrés et n’ont subi aucune formation professionnelle ». Cela montre que les<br />
travailleurs migrants n’ont pas la capacité d’avoir un travail qualifié aux points d’arrivée et leur<br />
salaire n’est donc pas levé. La présidente de l’Union des femmes vietnamiennes de la commune de<br />
Thuy Luong nous a informé : « La plupart des gents qui partent sont jeunes. Leur apprentissage est<br />
laissé inachevé car ils n’ont pas la condition pour le continuer ou la capacité intellectuelle pour<br />
le terminer. De plus, ils n’ont aucune compétence professionnelle. Sans savoir-faire, ils partent<br />
pour faire tout ce qui leur donne de l’argent ».<br />
<br />
14<br />
Assistance nordique to Vietnam, Serge Doussantouse, 9-11/2006, Accident of life: A study on Vietnamese women in<br />
Lao, Hue.<br />
<br />
<br />
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<br />
<br />
Concernant le travail aux points d’arrivée, la présidente de l’Union des femmes<br />
vietnamiennes du bourg de Phu Bai précise : « Les migrants dans la région sot chargés des travails<br />
non qualifiés : les femmes font de la cuisine dans le bois, du petit commerce avec les objets usés…<br />
les hommes sont aide-maçons, bûcherons dans les bois ».<br />
Appartenant à des familles pauvres et demi-pauvres, des gens ont beaucoup de difficultés<br />
économiques. « Les revenus venant principalement des activités agricoles et de l’élevage des<br />
volailles ne sont pas assez pour la vie » La responsable de la commune de Thuy Luong a exprimé.<br />
Selon la même personne, « Pendant le temps libre, des gens font aussi d’autres activités<br />
comme petits vendeurs ou travailleurs manuels au gage de quelqu’un d’autre pour un revenu<br />
supplémentaire ». Cependant, « toutes ces deux sources financières « ne garantissent pas » leur vie<br />
actuelle et celle de leurs enfants dans l’avenir ».<br />
Les difficultés économiques s’aggravent par le nombre élevé des enfants. En fait, la<br />
plupart des interviewé(e)s marié(e)s ont de 3-5 enfants.<br />
<br />
<br />
2. Les départs<br />
Les raisons des départs :<br />
L’économie est la raison principale des départs des gens dans les trois communes d’étude.<br />
Cet élément économique représente sous forme de « manque de travail aux points de départ » et<br />
de « chercher le travail » aux points d’arrivée. Une femme au bourg de Phu Bai (PB, M2)<br />
s’exprime : « Ici, je vend du potage sur les trottoirs. Le travail n’est pas stable. Le revenu n’est<br />
pas suffisant pour la vie. En saison des pluies où les trottoirs sont bien mouillés, personne ne veut<br />
manger de potage dans cette situation, je suis sans travail. Qu’est-ce que je dois faire pour<br />
survivre. Alors, je pars pour gagner au moins les aliments pour mes enfants ». Une autre à Thuy<br />
Luong (TL, M1) avoue « « je pars pour gagner la vie, ici, je ne trouve pas de travail ». On pourrait<br />
dire qu’il y a une relation entre la migration de travail et la pauvreté. Cette dernière pourrait être la<br />
condition sine qua non de la migration. Dans un cas, cette dernière est considérée comme un moyen<br />
d’existence. Dans un autre, elle donne la condition pour contacter les différentes sources de revenu<br />
et les moyens de l’existence supplémentaires.<br />
A côté des raisons économiques, des gens quittent également leurs villages d’origine pour<br />
pouvoir « vivre autrement dans un lieu loin de la famille » (LB, M1). Il est évident que la vie<br />
moderne dans les grandes villes ou dans des pays bien développé a aidé à changer le mode de vie<br />
chez les migrants. Ces derniers préfèrent y rester à retourner dans leurs villages d’origine car selon<br />
une migrante en Malaisie « Je m’habitue à y vivre. La vie dans ce village est vraiment triste. Là<br />
bas, on n’était pas sous l’observation des parents, on a plus de liberté ».<br />
Si pour les uns, la migration est une « activité provisoire » (TLm1, TLm2, TLm4, TLm5 ;<br />
PBm1, PBm2, PBm3, LBm1, LBm2) et on va s’en arrêter quand « on aurait eu assez d’argent pour<br />
faire construire une maison » (TLm2) , quand « les enfants auront terminé les études » (LBm2), ou<br />
<br />
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<br />
<br />
quand on « aurait acheté un camion pour conduire dans le pays » (PBm1, PBm2) pour les autres,<br />
elle est « un métier », « une carrière » (TLm3 ; PBf2). Donc, ils « continueront à partir jusqu’au<br />
moment où il n’aura plus de force » (TLm3). Le responsable du village 7 du Bourg de Phu Bai a<br />
dit : « Ici, la migration est considérée comme un métier. Chaque année, on part en saison sèche au<br />
Laos et retourne après 7-8 mois pour se reposer »<br />
Les gens qui vont à des grandes villes dans le pays définissent leur action de partir comme<br />
la sortie du village pour travailler loin de la famille. Ceux-ci insistent toujours les deux facteurs<br />
caractérisant leur départ : cours terme et pour but de chercher un travail.<br />
Ceux qui passent les frontières pensent que leur action de partir est « un déplacement d’un<br />
pays à un autre avec les papiers comme le passeport et le visa ainsi que la permission de travail<br />
pour gagner la vie ».<br />
Les migrants qui sont allées plusieurs fois au Laos 15 ne prennent pas conscience de la<br />
séparation entre les deux pays. Ce pays voisin est tout près et « aller au Laos » se signifie pour eux<br />
« aller au travail ». Cela est différent des autres types de migration.<br />
Il faut rappeler qu’il y a deux type de départ: seul et en groupe. Le premier se comprend des<br />
gens qui partent seul pour les grandes villes du Vietnam (2 interviewés) et celles du Laos (3<br />
personnes) et ceux qui vont à l’étranger en canal d’exportation de main-œuvre (2 interviewés). Le<br />
deuxième implique les départs en groupe pour les bois au Laos (8 interviewés).<br />
A partir des critères présentées ci-dessus, nous essayons de redéfinir la migration de travail<br />
dans ces trois villages comme : le déplacement d’une ou plusieurs personnes d’un lieu à un<br />
autre loin du village d’origine pour chercher le travail dans une durée de temps déterminée.<br />
Il y a un paradoxe, presque tous les interviewés ne pensent pas que leurs départs soient la<br />
migration car selon eux, les critères pour appeler un départ la migration sont le fait de « rester toute<br />
la famille pour toujours à un lieu loin du village » et « l’obtention de la carte de séjour, de la<br />
permission de travail pour les migrés à l’étranger et l’état civil du foyer pour les migrés à<br />
l’intérieur du pays ». Cela veut dire que selon ces personnes, le concept de migration se lie<br />
seulement aux départs pour l’émigration.<br />
Les stratégies de départ<br />
Selon la vice-présidente de la commune de Loc Bon : les gens « vont travailler surtout au<br />
Laos ou dans les grandes villes du pays comme HCM ville. Les personnes qui partent en canal<br />
d’exportation des travailleurs à l’étranger choisissent le Japon, la Malaisie et la Corée. Ce type de<br />
migration ne fait pas de grand pourcentage. La migration par le mariage avec les vietnamiens<br />
outre-mer ou avec les étrangers n’est pas importante ». Il y a les différentes stratégies de départs :<br />
Les uns partent seul, les autres en groupe. Les uns restent dans le pays, les autres en sortent. Les<br />
uns quittent le village des ans, les autres quelques mois. Partir seul ou en groupe, à l’intérieur ou à<br />
<br />
<br />
15<br />
Toutes les personnes vont au Laos<br />
<br />
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<br />
<br />
l’extérieur du pays, à long terme ou à court terme, tout dépend du profil personnel et des stratégies<br />
de départ de chaque personne. Cependant, en se basant sur les points d’arrivée et le caractère<br />
« partir seul/en groupe » des migrants que nous proposons les typologies de départs suivantes :<br />
(i) Les départs seuls pour les grandes villes du pays / grandes villes au Laos<br />
« Nguyen Van A a 37 ans. Il est maçon. C’est un père de 3 enfants d’une famille moyenne à<br />
la commune de Thuy Luong. Sa femme est paysanne. Chaque année, il part pour le travail à HCM<br />
ville, une grande ville au sud du Vietnam pour gagner sa vie. Pour lui, le travail qu’on lui donne<br />
dans la commune d’origine n’est pas stable et le revenu n’est pas suffisant pour assurer la vie de<br />
sa famille. Il part toute l’année et ne retourne que quelques jours pour voir sa femme et ses enfants.<br />
Ça fait 8 ans depuis la première fois qu’il est partit suivant la proposition d’un ami maçon. »<br />
(Essai de typologie)<br />
M. Nguyen est un travailleur avec le savoir-faire. Par la relation avec les amis dans la<br />
profession, il peut trouver un travail dans une ville du pays avec un revenu acceptable pour la vie<br />
de sa famille et de lui-même. Sa condition financière n’est pas suffisante pour lui permettre un<br />
départ à l’étranger en canal d’exportation des travailleurs et n’est pas si faible pour devoir partir en<br />
group des bûcherons aux bois du Laos. (A voir les caractéristiques de ces deux types de départ dans<br />
les parties ci-dessous). Il retourne à son village pour voir sa femme et ses enfants chaque fois qu’il<br />
veut ou pendant les temps de fête. Pour ce type de départ, les gens ne doivent pas payer beaucoup,<br />
environ 20 milles vnd pour le ticket de bus par personne.<br />
Le problème de ce type de migrants est le travail au point d’arrivée. M. X (TLm3), un<br />
migrant qui part pour HochiMinh ville a confié : « Ce qui me fait peur est la discontinuité du<br />
travail. Vous savez, nous venons d’un autre lieu. Le travail que nous recevons dans les grandes<br />
villes est normalement plus pénible et moins payé que celui des autochtones. De plus, les maçons<br />
vivent des travaux. Si vous avez une bonne relation avec l’entrepreneur, vous aurez le travail, sinon,<br />
à l’inverse. Ce que j’attend, ce sont les travaux qui se succèdent par chevauchement ». Cet homme<br />
a continué : « la vie en dehors est trop chère. Les dépenses pour le logement, les aliments…et pour<br />
les sorties avec des amis vident ma poche. Chaque fois je retourne à la maison, j’apporte<br />
seulement 300 milles vnd à ma femme ».<br />
(ii) Les départs en canal d’exportation de main -oeuvre à l’étranger<br />
« Le Van C est un jeune homme célibataire de 20 ans. Il vit dans une famille<br />
« moyenne »16 . Il a obtenu le bac mais ne peut pas trouver u bon travail dans la commune. Ses<br />
parents ont emprunté de l’argent à la banque de politique pour l’envoyer au Japon pour 3 ans<br />
suivant le programme d’exportation des travailleurs d’un organisme intermédiaire. Là-bas, Il<br />
travaille comme un ouvrier dans une usine d’ordinateur et gagne assez pour rendre la somme<br />
empruntée avant le départ et pour avoir un fonds pour le futur. » (Essai de typologie)<br />
<br />
<br />
<br />
16<br />
Famille moyenne au Vietnam signifie une famille non pauvre, non aisée.<br />
<br />
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<br />
<br />
La capacité financière de la famille est un des facteurs les plus importants pour que B<br />
puisse aller au Japon. Ses parents « doivent payer une somme au total de 240 millions vnd à<br />
l’organisme intermédiaire ». Selon le père d’un migrant au Japon (PBf1), cette somme est très<br />
importante pour les habitants des villages pauvres du Vietnam. « Elle doit être empruntée à la<br />
banque de politique de l’Etat ». Selon la même personne, normalement, les migrants vont envoyer<br />
l’argent qu’ils ont gagné chaque mois à l’étranger à leurs parents pour payer à la banque. Dans le<br />
cas où ils ne gagnent pas assez, ce seront les parents qui s’occuperont de cette dette car ces derniers,<br />
étant possesseurs de la fortune hypothéquée à la banque sont responsables devant la loi de la<br />
somme qu’ils ont empruntée. Comme B, les jeunes des familles assez aisées sont aidées<br />
financement par leurs parents pour acheter les billets d’avions et payer des formalités nécessaires<br />
pour le déplacement en canal d’exportation des travailleurs à l’étranger. Cet homme a dit : « Les<br />
formalités administratives, y compris les billets d’avion sont occupées par l’organisme chargé de<br />
l’exportation des travailleurs ».<br />
Une migrante retournant de Malaisie nous a informé : « Les 3 pays fréquentés sont le Japon,<br />
la Malaisie et la Corée. La somme qu’on doit payer pour aller à chacun de ces trois pays est très<br />
différente. Les plus aisées choisissent souvent le Japon pour leur enfant car ce pays donne une<br />
promesse du revenu et de la sécurité. La Malaisie n’est plus un point d’arrivée préféré car des gens<br />
ont payé beaucoup pour ne gagnent rien ».<br />
Le niveau d’étude et le savoir-faire sont les facteurs qui expliquent le choix des<br />
déplacements de ce type. En effet, Un migrant pour le Japon (PBm6) nous a enseigné:« Les départs<br />
en ce canal demandent les travailleurs d’avoir le bac et les capacités professionnelles. Les<br />
organismes intermédiaires qui se chargent de l’exportation de main-ouvre s’occupent du savoir-<br />
faire des travailleurs ».<br />
Pour les gens qui n’ont aucune expérience de départ et qui vont plus loin dans les pays<br />
étrangers, les inquiétudes semblent vagues et imprécises. La fille à Loc Bon qui vient de retourner<br />
de Malaisie nous a informé : « Avant le départ, je me suis inquiétée de tout : logement, aliment,<br />
climat, et surtout d’être tombée dans le trafic humain ».<br />
La peur de ne pas pouvoir retourner cause quelques fois l’hésitation de la prise des<br />
décisions chez les gens. Un migrant à Thuy Luong (TLm1) s’exprime : « Je m’inquiète toujours<br />
de ne pas trouver le travail, de ne pas gagner de l’argent car sans travail signifie sans argent. Cela<br />
veut dire que je ne pourrai pas retourner ».<br />
Aux points d’arrivée, les migrants doivent faire face à un travail précaire et peu qualifié :<br />
« Le travail n’est pas difficile mais répétitif et monotone. Chaque jour, j’ai dû être debout des<br />
heures : de 8h du matin jusqu’à 12h, puis on a 40 minutes pour le déjeuner et continue jusqu’à 8h<br />
du soir », la migrante travailleuse à Loc Bon (LBm1) a raconté.<br />
(iii) Les départs en groupe aux bois du Laos<br />
<br />
<br />
<br />
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<br />
<br />
« Phan Thi B a 40 ans. Elle est mère de 3 enfants d’une pauvre famille. Chaque année, en<br />
saison sèche, elle part pour travailler dans un groupe de 6 personnes (une femme cuisinière et 5<br />
bûcherons) dans un bois au Laos pour 8 mois et gagne 5 millions vnd/8mois. La vie en groupe<br />
entre une seule femme et les 5 hommes dans le bois n’est pas facile. » (Essai de typologie)<br />
Les départs en groupe aux bois du Laos sont la mobilité principale et typique de la région<br />
d’étude. « Aller au Laos » y devient le terme très familier qui signifie un métier comme tous les<br />
autres. La capacité financière de la famille vient ensuite. En fait, les personnes qui n’ont pas de<br />
condition financière et le savoir-faire choisissent les bois du Laos comme le point d’arrivée. Il est<br />
à rappeler que la province de Thua Thien Hue et le Laos ont la même frontière. Depuis quelques<br />
années, le passage de cette frontière ne demande plus de Visa. Les gens qui choisissent ce type de<br />
mobilisation ne doivent rien payer. Les papiers nécessaires et le moyen de transport sont chargés<br />
par leur « maître ».<br />
Selon la présidente de l’Union des femmes vietnamiennes de la commune de Thuy Luong,<br />
« l’homme nommé « le maître» est un riche dans le village. Cet homme est le possesseur d’un<br />
camion et obtient la permission d’exploiter les bois au Laos. Il peut être considéré aussi comme<br />
migrant. Il y a environ une dizaine de maître dans chaque village étudié. Chaque année, en saison<br />
sèche au Laos, le maître fait appel à des personnes qu’il connaît dans le village pour une équipe<br />
de travail de 6-7 personnes. Cette équipe se comprend de 5-6 forts bûcherons à l’âge de 20-40 ans<br />
et une femme qui s’occupe des repas et de la lessive de tous les membres de l’équipe ». Selon les<br />
migrants aux bois du Laos interviewés : « Il n’y a pas de contrat de travail entre le maître et les<br />
travailleurs, si oui, c’est un contrat oral et sans valeur juridique. Avant le départ, le maître donne à<br />
des travailleurs un débours de 8 millions pour 8 mois de travail dans le bois ». De plus, le travail<br />
s’occupé par les migrants est mal payé et plein de danger. Un homme qui retourne d’un bois au<br />
Laos nous a enseigné (PBm7) : « Les bûcherons qui travaillent dans la forêt comme nous ont<br />
toujours peur des accidents. Comme nous travaillons toute la journée et même la nuit, nous<br />
profitons du temps de déplacer d’un bois à un autre pour dormir. En somnolant dans le camion,<br />
certains sont été tirés par les branches d’arbre, tombés et morts. Certains d’autres sont écrasés par<br />
les arbres et devenus handicapés. Partir c’est échanger sa vie pour 800 000vnd/mois ».<br />
La prise de la décision de partir n’est pas toujours facile. Elle se heurte premièrement par<br />
les inquiétudes concernant la famille qui reste et l’inconnaissance sur la vie d’un lieu lointain.<br />
Les gens ayant déjà l’expérience de départ ont les inquiétudes précises : « Je m’inquiète de<br />
la vie de mes enfants. Avant chaque départ, je pensais toujours à eux en me demandant s’ils<br />
deviendraient vicieux… » (TL M4) ou « je n’aime pas partir car j’ai peur de tout : des varans, des<br />
hommes…j’ai peur aussi de moi-même, de succomber à la tentation des paroles des hommes »<br />
(PBm2)<br />
La vie en groupe :<br />
Selon les interviewés à Thuy Luong, On part et vit en groupe dans les bois. Les travails sont<br />
divisés en fonctions : les bûcherons coupent les arbres et la femme s’occupe des repas et la lessive.<br />
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<br />
<br />
A côté des avantages d’une vie commune (les entraides, la vie communautaire…), cette vie est<br />
vraiment compliquée.<br />
Normalement, « le maître n’intervient pas à la vie quotidienne des travailleurs ». Il n’est<br />
que l’employeur, autrement dit celui qui paye. Une migrante à Thuy Luong (TLm1) nous a<br />
informé : « Quand le camion arrive au Laos, il laisse l’équipe dans les bois et s’en va dans le<br />
bourg pour les activités de commerce. Il ne retourne que quelquefois pour vérifier le processus et<br />
l’efficacité de travail et intervient seulement dans les cas des accidents ou des maladies graves.<br />
Normalement, les travailleurs doivent apporter tout ce qui est nécessaire pour eux pendant le<br />
temps dans le bois : depuis les objets d’usage courant jusqu’à des médicaments ».<br />
Il y a une division de pouvoir dans le groupe de travail. Un migrant à Phu Bai (PBm7)<br />
nous a dit « Quand le maître n’est pas là, le chauffeur du camion est la personne qui prend les<br />
décisions » et détient une sorte de pouvoir informel car celui –ci est bûcheron aussi. Celui-ci a<br />
continué : « Après lui, ce sont des personnes qui ont la relation intime avec le maître ou avec lui-<br />
même. Normalement, ceux qui ont des expériences du travail dans le bois ont plus d’autonomie que<br />
les nouveaux ». La femme cuisinière est mise au dernier rang de l’échelle de pouvoir dans le bois.<br />
« C’est une femme plus de 40 ans. Soit elle n’est pas belle, soit son mari est un des bûcherons dans<br />
le même groupe. Elle est considérée comme la serveuse qui s’occupe des repas et de la lessive des<br />
hommes. Le salaire qu’elle reçoit ne fait qu’une moitié de celui des bûcherons. Comme la vie en<br />
groupe dans le bois n’est pas facile, on ne trouve pas les jeunes filles s’y joindre » (PBm7).<br />
L’équipe travaille dans le bois vit isolement dans une condition mal qualifiée. Ils dorment<br />
sous les tentes et travaillent tous les 8 mois sans cesse. Devant les hommes, ce sont les arbres à<br />
couper et les animaux. La femme cuisinière devient dans ce contexte la victime de l’harcèlement<br />
et de la violence sexuelle. Une migrante cuisinière (TLm6) a raconté : « Il y a les 5-6 homme dans<br />
le camion et une seule femme. Comme vous le savez, quand les hommes ont le désir sexuel, ils ne<br />
cherchent pas à savoir si vous êtes jeunes ou âgées. Toutes sont invitées pour le sexe. Si on n’est<br />
pas d'accord, ils trouveront à se plaindre des défauts tels que les aliments ne sont pas bons ou plus<br />
pire nous battrent dans la nuit».<br />
Un homme bûcheron (PBm7) a confirmé: "Dans de nombreux cas, la cuisinière va seule et<br />
revient avec un enfant dans le ventre. 60 - 70% des cuisinière sont violées sexuelles par des<br />
conducteurs, car ceux-ci jouent un rôle important, juste après les patrons. Si les cuisiniers ont été<br />
critiquées par les conducteurs, elles n’évitent pas les difficultés »<br />
En espérant avoir le travail pour l’année qui suit, les femmes choisissent se taisent. La<br />
violence sexuelle continue à être un des caractères spécifiques des départs aux bois du Laos.<br />
La vulnérabilité et le risque d’une vie précaire se retrouve aussi dans l’état illégal des<br />
migrants sans permission de travail: « J’ai peur d’être pris par la police. Je n’ai pas la permission<br />
de travail. Les travailleurs migrants comme moi s’enfuient normalement dans la forêt chaque fois<br />
où la police arrive. Si elle nous prend, nous serons mis dans la prison et rasé. Il faut un garant<br />
pour pouvoir en sortir » (TLm7).<br />
<br />
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<br />
<br />
La dislocation spatiale associée à la mobilité est un facteur fondamental influençant la<br />
vulnérabilité. Les migrants peuvent être « distants » en termes de géographie et en termes d'accès<br />
aux services de base tels que la santé. Un grand nombre de migrants illégaux sont vulnérables aux<br />
problèmes de santé en raison du terrain inhospitalier et de l'isolement. En fait, la plupart des<br />
migrants qui travaillent dans les bois au Laos sont attaqués par le paludisme. Le risque d’être<br />
contaminé par le sida et la maladie sexuellement transmissibles (MST) dans une situation de vivre<br />
loin de la famille est élevé. Le responsable de la commune de Loc Bon nous informe : « LB est la<br />
commune où le nombre des personnes séropositives pour le VIH est le plus élevé. Il y a déjà 20 cas<br />
dont 6 morts. Ils sont tous migrants».<br />
La famille des « migrants », un acteur décisif<br />
La famille joue un rôle très important dans la décision des départs. Elle se présente par<br />
l’époux/épouse et les parents des gens qui partent.<br />
(i) L’époux/épouse :<br />
L’époux/épouses joue le rôle très important dans la prise de décision de partir de son/sa<br />
conjoint(e). Normalement, c’est la femme qui reste à la maison pour s’occuper des enfants et des<br />
travails dans le champ. Cela s’explique par la tradition vietnamienne qui confie le rôle<br />
«économique» au mari et les occupations à l’intérieur de la famille à la femme. Dans le cas qui<br />
demande un départ, celle-ci « encourage »son mari ou « résiste » contre la prise de décision. Elle<br />
est donc responsable devant les apports et les pertes donnés par la migration du conjoint. Une<br />
femme à Thuy Luong (TLf1) a raconté : « Avant le départ, mon mari a été embarrassé. Il n’aimait<br />
pas parti. Le travail dans le champ était familier pour lui. Il n’aimait rien changer. Il n’a pas<br />
compté sur une chance pour lui à un lieu lointain. De plus, il a eu peur de ne pas pouvoir<br />
retourner. Je l’ai encouragé plusieurs fois. Vous savez, il a pleuré beaucoup à la station de bus<br />
comme s’il nous quittait à jamais. »<br />
Pendant l’absence de son mari, cette femme s’occupe des enfants, des beaux parents et des<br />
travails dans le champ en « pensant à la vie du conjoint travaillant loin de la famille ». Son travail<br />
est évidemment doublé par l’absence de son mari.<br />
La prise de la décision de partir n’est pas prise seulement par le migrant mais aussi par les<br />
membres de la famille car ces derniers seront touchés par le gain et la perte de son époux/épouse ou<br />
de ses parents/ enfants. Les interviewés avouent : « Ma femme et moi, nous avons décidé<br />
ensemble », « Je pars bien sûr avec l’accord de mon mari ».<br />
(ii) Les parents des migrants :<br />
Dans les cas où les parents partent tous les deux, ce sont les grands-parents qui s’occupent<br />
des petits enfants. Le responsable de la commune Thuy Luong nous a informé : « Dans notre<br />
commune, il y a 97 enfants qui vivent avec leurs grands-parents car leurs parents sont parti pour le<br />
travail… ».<br />
<br />
<br />
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<br />
<br />
Pour les familles où le couple part tous les deux, ils ont dû demandé aux grands –parents de<br />
s’occuper des petits enfants : « Ma fille et son mari partent pour faire les commerces dans une<br />
grande ville au Laos. Ils m’ont demandé de s’occuper de leur fils de 3ans. Je suis d’accord même<br />
quand je sais bien que ce n’est pas facile pour un vieux comme moi de s’occuper d’un petit<br />
enfant. » (PBf2)<br />
Pour les familles aisées, ce sont les parents qui ont pris la décision d’envoyer leur enfant à<br />
l’étranger en canal d’exportation de main-œuvres. Pour ce fait, ils doivent emprunter de l’argent à<br />
la banque et en rendre. Comme le cas de M. B présenté ci-dessus, ses parents doivent payer 240<br />
millions vnd pour son départ. Dans le cas où B n’a pas la capacité de gagner plus ou au moins égale<br />
à la somme que ses parents ont dépensée, ces derniers deviennent les débiteurs.<br />
Il est à considérer la migration comme une stratégie de vivre des foyers pauvres. Pour<br />
certaines familles, elle est un métier pour gagner la vie, pour certaines d’autres, elle est considérée<br />
comme l’occasion d’augmenter le revenu du foyer. On peut dire que le revenu apporté par le<br />
migrant n’est pas seulement le produit de lui-même mais appartient à la stratégie de vivre du foyer.<br />
Selon la présidente de l’Union des femmes vietnamiennes de la province « La migration devient un<br />
des moyens d’existence d’une grande partie de la population campagnarde ».<br />
3. Les apports de la migration<br />
Il est clair que la migration a aidé les foyers à résoudre les difficultés économiques et le<br />
manque du travail dans les zones campagnardes. L’autorité de la commune de Loc Bon a informé :<br />
«La migration nous aide à résoudre le problème de chômage. Grâce à elle, l’économie des foyers<br />
s’améliore ».<br />
L’argent de la migration, dans plusieurs cas, est le revenu de toute la famille. Il est utilisé<br />
pour faire construire la maison et requalifier la vie des gens. La femme d’un migrant (TLf1) nous<br />
confie : « ça fait 8ans depuis le premier départ de mon mari. Chaque année, il retourne et apporte<br />
7-8 millions vnd. Nous avons fait construit 2 maisons et acheté une moto et des meubles ». Le<br />
revenu du travail loin de la famille aide quelques familles à rassurer la continuité des études des<br />
enfants. Ce serait considéré comme le changement dans la conscience des gens sur le futur de la<br />
génération qui suit. Une migrante (LBm2) a informé : « Mon mari et moi, nous allons travailler au<br />
Laos. La somme d’argent que nous gagnons chaque année paye pour les études de nos 2 enfants ».<br />
En général, Le revenu de la migration est utilisé essentiellement « pour la vie<br />
quotidienne »17. Il est important également « pour les études des enfants » (le cas de LBm2), « pour<br />
les investissements dans la production agricole » (TLm1) et « dans les petits commerces » (PBm2).<br />
Il est servi dans quelques cas à la « construction de la maison et à acheter des meubles » (TLf1,<br />
PBm2). On peut dire que l’argent gagné de la migration est investi directement dans l’économie<br />
rurale. Les foyers ne pourraient pas payer toutes les factures (pour les études, pour la santé, …) s’il<br />
n’y avait pas l’argent de la migration. Cela ne veut pas dire que cette source de revenu répond<br />
<br />
17<br />
100% des interviewés ont donnés cette nouvelle<br />
<br />
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<br />
<br />
toutes les demandes financières d’un foyer. Elle contribue à atténuer les difficultés et les risques<br />
des foyers dans la réponse de la demande d’existence. Par le mouvement de travail et le transfert<br />
des connaissances et de l’argent, la migration est le pont qui lie les zones rurales à des grandes<br />
villes, un pays à un autre.<br />
« Toutes les médailles ont l’envers ». A l’inverse des apports positifs présentés ci-dessus, la<br />
migration porte des influences négatives sur la vie individuelle, familiale et communautaire.<br />
Concernant la vie individuelle des migrants, à côtés des difficultés abordées dans la filière<br />
de départ, « le point de vue des gens change. Ils vivent d’une façon précaire et s’en fou de tout. En<br />
saison des pluies au Laos, les migrants retournent avec de l’argent dans la poche. Pendant 4 mois<br />
à la maison, ils dépensent toute la somme gagnée au vin. Ils ne pensent pas à l’avenir de leurs<br />
enfants », la présidente de l’Union du Bourg de Phu Bai a informé. De plus, « quelques jeunes<br />
migrants ont changé le mode de vie quand ils retournent dans le village. Ils teintent les cheveux en<br />
rouge et bleu, se rassemblent pour se livre à la débauche », la présidente de l’Union des femmes<br />
vietnamiennes de Thuy Luong nous a enseigné.<br />
La vie familiale des gens qui partent est menacée par la les conséquences négatives de la<br />
migration. Selon la responsable de la commune de Thuy Luong : « sans soins des parents, les<br />
enfants dont leurs parents partent pour le travail abandonnent l’école, deviennent des clochards ».<br />
Celle-ci ajoute : « A cause de la distance, le bonheur de la famille des migrants ne sont pas<br />
assurées. Le nombre des familles monoparentales augmente dans les villages. Les femmes<br />
migrantes retournant seul avec un bébé hors du mariage existent dans tous les villages».<br />
Les autorités du bourg et des communes informent: « La gestion des ressources humaines<br />
rencontre beaucoup de difficultés. Les gens vont et viennent librement, sans nous informer de leur<br />
absence et leur présence ». Loc Bon, la commune où le nombre des personnes séropositives pour le<br />
VIH le plus élevé de la province s’inquiète des problèmes de la santé des habitants: « Notre<br />
commune a beaucoup de personnes partent pour le travail hors de la province. La plupart d’entre<br />
eux vont au Laos. Quand ils retournent, ils apportent souvent les maladies dans les villages. Ce<br />
sont les maladies tropicales et le VIH. Quelques hommes apportent les ferments de VIH par les<br />
relations sexuelles sans sécurité et contaminent leur femme. Le sida se propage de cette façon dans<br />
la communauté. Les gens n’ont pas l’habitude d’aller au centre médical pour vérifier leur santé<br />
avant et après les départs » (LBAut).<br />
III. Les attentes des migrants vis-à-vis des politiques d’aides.<br />
On peut voir également que la plupart des interviewés ne trouvent pas une vie en paix et en<br />
sécurité à un lieu loin de leur famille. Cependant, les « migrants » décident de partir malgré les<br />
difficultés. Cela montre bien que la migration de travail au Vietnam se passe dans les conditions<br />
pleines de risques.<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
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<br />
<br />
<br />
<br />
Tableau 2 : Typologies des difficultés selon les types de départ<br />
<br />
Typologie des difficulties Les départs à Les départs en Les départs<br />
l’intérieur du canal aux bois du<br />
pays d’exportation de Laos<br />
main - oeuvre à<br />
l’étranger<br />
<br />
Manque de la famille + + +<br />
<br />
Sans moyens pour retourner + +<br />
<br />
Risque de ne pas avoir le travail + +<br />
<br />
Hébergement + +<br />
<br />
D’être pris par la police +<br />
<br />
Climat +<br />
<br />
Travail pénible/repetitive + + +<br />
<br />
Maladies (Sida/STD ; Paludisme) +<br />
<br />
Harcèlement sexuel/violence + +<br />
sexuelle<br />
<br />
Accidents de travail +<br />
<br />
Il est clair que les migrants et leur famille ont rencontré beaucoup de risques et besoin une<br />
protection de la société. Cependant, dans la réalité, quand les gens rencontrent les risques, ils font<br />
appel à «des amis », « des proches », « des collèges » ou plus pire « se débrouiller seul » sans<br />
penser à l’aide des institutions de pouvoir. Il y a un paradoxe, leurs amis, leurs proches et collèges<br />
sont des personnes en même situation de risque comme eux et les migrants n’ont pas assez de<br />
compétence pour « se débrouiller seul ». De plus, la réaction contre les risques quand ils se sont<br />
<br />
<br />
<br />
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<br />
<br />
passés est une gestion passive des risques. Elle aggrave la vulnérabilité des gens et leur famille.<br />
Toutes les interventions deviennent trop tard.<br />
Les migrants ont besoin vraiment de l’aide car selon eux, ils sont aussi une des groupes<br />
faciles à être vulnérables. Une migrante à Thuy luong (TLf1) a dit à haute voix : « je ne connais<br />
aucune politique. Notre famille n’est pas mise dans la liste des pauvres. Donc nous ne recevons<br />
aucune aide. Je me demande pourquoi les migrants comme nous ne sont pas les profitants de<br />
aucune aide. Les pauvres sont les gens uniques en difficulté ? Ce n’est pas vrai, nous en avons<br />
aussi. Bien sûr que nous avons eu 2 maisons et n’avons plus de difficultés économiques mais<br />
personne ne sait les autres difficultés, les dangers que mon mari et moi ont rencontré au cours de<br />
la migration. Vous savez, mon mari est malade. Les autres migrants aussi. Le bonheur de la famille<br />
est menacé. Nous avons besoin des informations, des aides d’esprit, du travail au local pour ne pas<br />
devoir partir … ».<br />
Une autre migrante à Phu Bai a réaffirmé (PBm2): « J’attends toujours une politique<br />
d’aides sociales dont le profitant est le migrant. Nous sommes également les personnes en<br />
difficultés. Si vous connaissez toutes les risques que les migrants comme nous ont rencontrés, vous<br />
ne vous poserez pas la question pourquoi ».A côté des aides matérielles, les migrants ont besoin<br />
également des aides d’esprits. Cette femme a confié: « j’en ai besoin des club pour les migrants<br />
pour qu’on puisse se discuter, s’informer les expériences des départs ».<br />
L’intervention des politiques d’aides sociales est vraiment besoin pour les migrants.<br />
Cependant, pour qu’elle soit efficace, il est nécessaire de partir de la demande et du souhait des<br />
sujets cibles. La responsable de l’Union des femmes vietnamienne de Thuy Luong estime: « Nous<br />
espérons une politique s’établit avec les idées des profitants. Cependant, comme le niveau d’étude<br />
des habitants est faible, il faut une méthode participative représentative. Les habitants ont besoin<br />
d’un représentant pour exprimer tous leurs souhaits. Celui-ci n’est personne d’autre que le<br />
responsable du village ».<br />
<br />
<br />
CONCLUSION<br />
Malgré les limites inévitables causées par le temps et l’envergure de l’échantillon de la<br />
recherche, l’étude de « la migration de travail en province de Thua Thien Hue- le besoin de la<br />
protection sociale pour les migrants » réalisé dans les 2 districts de Huong Thuy et Phu Loc de la<br />
province de Thua Thien Hue a atteint les objectifs proposés.<br />
D’abord, la recherche a donné une vision générale sur les contextes locaux qui causent les<br />
questions de la modification. Ensuite, elle nous alimente des informations nécessaires sur la<br />
situation actuelle de la migration pour le travail dans les villages les plus pauvres du pays. Elle<br />
offre la filière des représentations des migrants, leurs raisons de partir, leurs attentes des départs<br />
ainsi que les difficultés qu’ils ont rencontrées au processus du déplacement, depuis la prise de<br />
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décision au retour. L’étude a indiqué le sens qu’on donne à leur action de partir et leur besoin<br />
d’aide de la part des organisations gouvernementales et non gouvernementales.<br />
La migration est le phénomène inéluctable du processus de développement, l’élément qui<br />
pousse le progrès de la société. Cependant, elle donne beaucoup de problèmes non seulement aux<br />
migrants mais aussi à leur famille et à l’environnement qui les entoure. Comme la migration est<br />
considérée comme un phénomène inéluctable, nous ne pouvons pas l’empêcher ou chercher à la<br />
supprimer. Il vaut mieux que nous cherchions les solutions convenables qui aident les migrants à<br />
limiter la vulnérabilité et les risques et qui rendre les départs plus « intelligents ».<br />
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