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MALADIES INFECTIEUSES - PART 1

Chia sẻ: Lê Kim Chi | Ngày: | Loại File: PDF | Số trang:27

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Mặc dù bốn mươi năm qua, chỉ có hai trường hợp bệnh dại của con người ở Quebec, trả về ma của ông để tâm trí của ông là bác sĩ bất cứ khi nào đối mặt với một trường hợp động vật cắn. Chúng ta biết rằng sau một vết cắn, nếu dự phòng được thực hiện nhanh chóng, bệnh dại vẫn tránh được.

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Nội dung Text: MALADIES INFECTIEUSES - PART 1

  1. ré vention en pratique médicale MALADIES INFECTIEUSES Morsures animales Quand offrir la prophylaxie postexposition contre la rage Bien que depuis une quarantaine d’années il n’y a eu que deux cas de rage humaine au Québec, son spectre réapparaît à l’esprit du médecin chaque fois qu’il est confronté à un cas de morsure animale. Or, on sait qu’après une morsure, si une prophylaxie est entreprise rapidement, la rage demeure évitable. Mais si les symptômes apparaissent, l’issue est toujours la même, fatale. Par ailleurs, compte tenu des effets secondaires possibles du vaccin et de la rareté de la rage animale au Québec chez les animaux terrestres, la prophylaxie contre la rage n’est en fait indiquée que rarement. Plusieurs facteurs déterminent la pertinence de la prophylaxie postexposition (PPoE). Les algorithmes ci-joints systématisent l’analyse de ces facteurs pour faciliter la décision. Les textes qui suivent en illustrent l’utilisation dans différentes situations et développent différents éléments de la problématique. Les éléments-clés Cinq principaux facteurs sont à considérer et à La rage, une maladie des mammifères soupeser dans la décision d’entreprendre une prophy- et il y en un qui vole : la chauve-souris laxie postexposition contre la rage : • le type d’exposition, Cas de rage animale • le type d’animal, Au Québec, en 2002, vingt-quatre cas positifs de rage animale (19 chauves-souris, 3 renards, 1 • la disponibilité de l’animal, loup et 1 raton laveur) ont été diagnostiqués. Les 3 renards et le loup rabiques sont survenus dans le Nord du Québec. Les chauves-souris rabiques ont été trouvées un peu partout au Québec. En • le secteur géographique, janvier 2002, un raton laveur a été trouvé infecté par le virus de la rage de la chauve-souris à (quand il s’agit d’animaux domestiques), l’Île Perrot, secteur de la DSP de la Montérégie. • l’état de santé et le comportement de l’animal. Les algorithmes détailleront ces facteurs, mais voyons d’abord certaines lignes directrices générales: La rage chez le raton laveur Animal domestique Lorsqu’un animal domestique est en cause et peut Par André Vallières, vétérinaire, ACIA être retracé, l’observation de l’animal (par l’ACIA) pendant 10 jours sera l’intervention à privilégier. Depuis le début des années 50, une épizootie de rage associée au raton laveur s’est répandue à partir de la Floride en direction du nord-est des États-Unis. L’épizootie a atteint l’Ontario en 1999 Écureuil et le Nouveau-Brunswick en 2000. Aucun cas de rage animale causée par la souche virale du raton Les morsures d’écureuil font souvent l’objet de laveur n’a été signalé au Québec à ce jour. Un comité multidisciplinaire regroupant des représen- consultations mais la PPoE n’est pas indiquée dans tants du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, de la Société Faune et Parc du ces cas. En effet, la morsure d’écureuil ou d’un autre Québec, du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, de la Faculté petit rongeur ne nécessite pas de PPoE sauf s’il y de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal et de l’Agence canadienne d’inspection des avait attaque non provoquée faite par un rongeur aliments, maintient depuis quelques années un plan de surveillance active sur le territoire québé- furieux et agressif. On allègue que les petits rongeurs cois et a élaboré un plan d’intervention d’urgence en cas d’incursion. Le Québec a aussi instauré ne peuvent survivre aux traumatismes infligés par la une barrière vaccinale au sud du Québec par un programme de largage par avion d’appâts con- morsure d’un animal enragé et par le fait même tenant un vaccin et participe ainsi aux efforts canado-américains de lutte contre cette épizootie. meurent avant de pouvoir transmettre la rage. En ce qui concerne la surveillance, les ratons laveurs au comportement anormal dans les régions de l’Estrie, de la Montérégie et de Montréal, doivent être signalés à la centrale d’alerte (SOS Animal sauvage et chauve-souris Braconnage) de la Société Faune et Parc du Québec, au 1-800-463-2191. Lorsqu’un animal sauvage ou une chauve-souris est en cause, la prudence est de rigueur. 1 Mai 2003 • Édition pour l’Actualité médicale uniquement
  2. Histoires de cas Morsures et PPoE Animal domestique Animal sauvage Chauve-souris Un joggeur de 25 ans, dans un sentier sinueux à Un enfant d’une dizaine d’années s’est fait mordre Un garçon de 8 ans accompagné de sa mère vous consulte. L’enfant a trouvé une chauve-souris par Montréal, a croisé deux chiens enjoués. Il a continué quand il a voulu toucher à un raton laveur qui terre en revenant à la maison après l’école. Il l’a sa course mais les chiens l’ont poursuivi et l’un fouillait dans une poubelle. En s’enfuyant le raton manipulée. Vous examinez les mains de l’enfant et d’eux l’a mordu au mollet. Leur maître les a appelés laveur a été frappé mortellement par une voiture et vous ne voyez aucune marque de morsure ni autre et ils ont déguerpi. Les traces de crocs ayant percé son corps mis à la poubelle. Doit-on entreprendre plaie. Est-ce que la PPoE est indiquée? la peau sont bien visibles. Après un nettoyage de une PPoE ? la plaie, vous lui administrez un rappel de d2T5 • Type d’exposition : plausible. puisque sa dernière dose remonte à l’âge de 15 • Type d’exposition : morsure profonde. ans. Faut-il lui prescrire la PPoE? • Type d’animal : chauve-souris. • Type d’animal : raton laveur (animal • Disponibilité de l’animal : incertaine. sauvage). • Type d’exposition : morsure avec perfo- ration de la peau. • Santé et comportement de l’animal : • Disponibilité de l’animal : oui. dans les circonstances vous consultez • Type d’animal : chien domestique. • Santé et comportement de l’animal : vous la DSP pour un avis. La DSP contacte contactez l’ACIA qui vous assure que le • Disponibilité de l’animal : non. l’ACIA qui dépêche un inspecteur sur résultat d’analyse du cerveau du raton les lieux craignant que d’autres enfants • Secteur géographique : Montréal. Un appel laveur peut être obtenu en moins de 48 n’aient aussi manipulé cette petite bête à l’ACIA précise que la rage est absente du intrigante. heures et qu’il n’y a pas de rage dans le secteur chez les mammifères terrestres. secteur. • Décision temporaire : commencer la PPoE. • Santé et comportement de l’animal : le Il ressort de l’enquête de l’ACIA que vétérinaire considère que les chiens en • Décision temporaire : pas de PPoE en question semblaient excités (pas inexpli- trois autres enfants avaient aussi attendant le résultat. cablement agressifs) et en bonne santé. manipulé cette chauve-souris à demi- • Décision finale : pas de PPoE, le résultat paralysée dans la cour d’école. De plus, • Décision : pas de PPoE. d’analyse s’avérant négatif. une dame avait recueilli la chauve- souris et l’avait mise dans une cage Cas de rage humaine Petit rongeur pour en prendre soin! Le dernier cas de rage humaine au Canada • Décision finale : PPoE à 5 personnes. Une mère vous consulte parce que son enfant âgé est survenu chez un homme de 52 ans de la L’ACIA a pu faire analyser la bête, le d’un an et demi s’est fait mordre par un écureuil. Colombie Britannique, décédé en janvier résultat s’est avéré positif. Grâce à votre Ceci s’est passé alors que la famille était en cam- 2003. Cet homme aurait vraisemblablement appel, l’ACIA et la DSP ont pu entrepren- ping en Ontario. Un matin, un é cureuil s ’ est été infecté par une chauve-souris de cette dre des démarches de prévention essen- province parce qu’il n’avait pas voyagé au pointé. L’enfant était assis par terre et on a déposé tielles auprès de 4 autres personnes. cours de la dernière année et que seules les de la nourriture près de l’enfant, l’écureuil est allé chauves-souris sont connues pouvant être la chercher. Le lendemain, l’enfant a tenté de infectées par le virus de la rage chez les ani- Retour de voyage nourrir l’écureuil. Alors que celui-ci s’apprêtait à maux de cette province. prendre la nourriture, le fr è re s ’ est approch é , À l a suite d ’ une morsure survenue à En dehors du Québec, le cas canadien précé- l’écureuil s’est senti coincé, a pris peur, a mordu l ’é tranger, la PPoE sera souvent recom- dent date de 1985, attribuable à une morsure un doigt de l’enfant en s’emparant de la nourri- mandée puisque dans de nombreuses régions de chauve-souris dans le nord de l’Alberta. du monde la rage est à l’état enzootique. ture. Doit-on administrer la PPoE à l’enfant? Le dernier cas au Québec est survenu chez Par ailleurs, le plus tôt est le mieux mais la un enfant montréalais infecté par une • Type d’exposition : morsure. PPoE peut être entreprise même après un chauve-souris lors d’un séjour dans un long délai suivant l’exposition. • Type d’animal : écureuil (petit rongeur). chalet dans les Laurentides en 2000. La p é riode d ’ incubation de la rage chez Au Québec, l’avant-dernier cas remonte à • Disponibilité de l’animal : non. l’humain se situe habituellement entre 20 et 1964; il s’agissait d’une jeune fille mordue 60 jours, toutefois elle peut varier d ’ une • Santé et comportement de l’animal : par une mouffette. dizaine de jours à plusieurs années. l’animal ne semblait pas en mauvaise Ces personnes sont décédées : elles En cas de doute, contacter votre DSP pour santé et n’a pas agi par agressivité mais n’avaient pas consulté de médecin après v é rification du niveau de risque dans la plutôt par peur. leur exposition et elles n’avaient pas reçu de région visitée. prophylaxie postexposition contre la rage. • Décision : pas de PPoE. 2 Édition pour l’Actualité médicale uniquement • Mai 2003
  3. La prophylaxie postexposition contre la rage Le rôle de la Direction de santé publique Lavage de la plaie + RIG + vaccin En collaboration avec le médecin traitant et l’ACIA, la DSP peut: • aider à la décision d’entreprendre une PPoE ou Le plus tôt possible mais il n’est jamais trop tard volume de soluté physiologique équivalant au non, pour l’entreprendre double, voire au triple de celui de la dose. • assurer le suivi d’une analyse demandée sur un • Le lavage minutieux de la plaie avec de l'eau • Cinq doses de 1 ml du vaccin contre la rage animal, échelonnées sur une période d'un mois (jours 0, et du savon pendant plusieurs minutes réduirait • procéder à une enquête élargie auprès d’autres 3, 7, 14, 28) doivent être administrées dans le le risque de rage de près de 90 %. Ensuite, si personnes si nécessaire. muscle deltoïde (ou dans le vaste externe chez possible, appliquer de l’éthanol à 70% ou de la le nourrisson) en respectant les intervalles. povidone iodée (ex. : proviodine). • Les immunoglobulines contre la rage, commu- Pour plus de d é tails, se r é f é rer au Protocole d'immunisation du Québec. nément appelées RIG, à la dose de 20 UI/kg, s'administrent en même temps que la première Le rôle de L’ACIA Particularité quand une chauve-souris est en cause : en dose de vaccin (ou moins de 8 jours après la 1re l’absence d’évidence de plaie localisée, l’administration dose). On infiltre la plus grande quantité possible de la totalité des RIG se fait par voie IM dans le muscle L’Agence canadienne d’inspection des aliments de la dose autour et dans la plaie et on administre dorso-fessier ou le vaste externe de la cuisse. (ACIA) est, au Canada, l’instance chargée entre le reste par voie IM dans le muscle dorso-fessier autres de : Les RIG et le vaccin sont disponibles dans la ou le vaste externe de la cuisse loin du point • faire enquête sur tous les cas suspects de rage plupart des centres hospitaliers de soins animale qui ont été signalés; d’inoculation du vaccin (en utilisant une autre généraux. La façon de procéder peut varier d’une seringue et une autre aiguille). Si la dose calculée • poser un diagnostic dans tous les cas soupçonnés DSP à l’autre. d’un contact possible avec un humain ou un ani- selon le poids apparaît insuffisante pour infiltrer mal domestique; Note : Vérifier l’immunisation contre le tétanos. toutes les plaies, on peut diluer les RIG dans un • mettre en quarantaine les animaux domestiques soup ç onn é s d' ê tre enrag é s ou à r isque, pour empêcher le contact avec des humains ou d'autres Manifestations cliniques possibles lors d’une PPoE animaux; • répondre aux demandes d’analyse diagnostique Immunoglobulines contre la rage (RIG) • réactions locales au site de l’injection (5 cas) de cas soupçonnés de rage chez les animaux sauvages (si contact possible) ou les animaux Dans la majorité des cas les RIG ne provoquent • fièvre (2 cas) domestiques dont la grande majorit é s ont aucune réaction. • réaction de type allergique (urticaire) (1 cas) urgentes à cause des risques de transmission aux humains. • adénopathie (1 cas) Le vaccin La rage animale est une maladie à déclaration Quatre personnes sur 6 ont consulté un médecin, Cependant, les manifestations cliniques rapportées obligatoire. Cela signifie que si vous soupçonnez mais aucune n’a dû être hospitalisée et il n’y a eu à la suite de l’administration du vaccin contre la qu'un animal est enragé ou si vous pensez que aucune séquelle ni complication suite à ces inci- votre animal a été exposé à la rage, vous êtes tenu rage sont relativement fréquentes comparative- dents. Une seule personne a présenté la même par la loi de le signaler à l’ACIA. ment à celles associées aux vaccins de l’immunisa- manifestation (une réaction locale) à une dose tion de base. Voir « Districts... » p.6 subséquente du vaccin. Manifestations attendues : • En 2002, 9 incidents chez 9 personnes ont été • Réactions locales au site de l’injection (30 à signal é s. Les manifestations rapport é es 74% des personnes vaccinées). étaient : Symptômes de la rage • Réactions généralisées : céphalées, nausées, • réactions locales au site de l’injection (2 cas) douleurs abdominales, douleurs musculaires, chez l’animal • fièvre (3 cas) étourdissements (environ 20%). • réaction de type allergique (3 cas) • Réactions anaphylactiques (0.01%). Par Claude Goyer, vétérinaire, ACIA District Montréal-Laurentides-Lanaudière • cellulite (1 cas) • Urticaire généralisée associée ou non à de l’angio- La maladie est due à un virus qui se transmet par œdème, des douleurs articulaires, de la fièvre, • vomissement (1 cas) la salive du mammifère atteint. Les symptômes de des nausées, des vomissements et des malaises • anesthésie/paresthésie (1 cas) la rage sont d’ordre neurologique : changement (7% environ après une dose de rappel comme marqué de comportement, agressivité, tendance à Sept personnes sur 9 ont consulté un médecin, mais il se donne en de rares circonstances, mordre ou comportement amorphe et abattement. aucune n’a dû être hospitalisée et il n’y a eu aucune ex.: spéléologues). L’animal ne peut plus avaler, c’est pourquoi il bave complication ou séquelle suite à ces incidents. Trois abondamment : c’est le signe classique de la rage. La paralysie survient rapidement et l’animal meurt personnes ont présenté la même manifestation à Manifestations signalées : en quelques jours. une ou à des doses subséquentes du vaccin. • En 2001 : 7 incidents suite à la vaccination ont Au Québec, en 2000 ainsi qu’en 2001, 535 PPoE é t é s ignal é s. Les manifestations rapporté es ont été prescrites. étaient : 3 Mai 2003 • Édition pour l’Actualité médicale uniquement
  4. Prophylaxie postexposition contre la rage en cas de contact avec une chauve-souris Exposition SIGNIFICATIVE à une chauve-souris Exposition NON SIGNIFICATIVE à une chauve-souris Exposition CERTAINE à une chauve-souris • Une (ou plusieurs) chauve(s)-souris vue(s) ou entendue(s) dans les murs ou le gre- nier seulement (la transmission par aérosol n’a été prouvée que dans les grottes où • Morsure ou égratignure il y a des millions de chauves-souris) • Contact perçu de la salive de la chauve-souris avec une plaie fraîche ou une muqueuse 1 • Des fientes (excréments) de chauve-souris sont trouvées dans une ou plusieurs • Morsure probable (ex. : sensation douloureuse, inconfortable ou de picotement à la pièces (ex. : à l’arrivée au chalet) suite d’un contact physique avec une chauve-souris; avoir placé le doigt dans la • Une chauve-souris a volé à proximité d’un adolescent ou d’un adulte qui affirme ne gueule d’une chauve-souris) 2 pas avoir été touché Exposition PLAUSIBLE à une chauve-souris • Un contact avec une carcasse de chauve-souris complètement desséchée • Un enfant a touché une chauve-souris 3 • Un adolescent ou un adulte fiable qui a touché à une chauve-souris et qui est • Une chauve-souris a touché la peau en plein vol certain qu’il n’y a eu aucune morsure ou égratignure • Une chauve-souris est écrasée par un pied nu • Une chauve-souris est retrouvée dans la même pièce qu’une personne endormie, La prophylaxie qu’un jeune enfant sans surveillance ou qu’une personne avec déficience intel- postexposition contre la rage lectuelle ou intoxiquée (drogue, alcool) 4 et 5 n’est pas recommandée • Une personne dormait, à l’extérieur, à proximité d’une chauve-souris au comportement anormal (ex. : agressive, ayant de la difficulté à voler, paralysée) 5 La prophylaxie postexposition contre la rage (PPoE)* ré vention est recommandée en pratique médicale * Contacter la Direction de santé publique; elle pourra : Un bulletin de la Direction de santé publique • aider à évaluer le niveau de risque de l’exposition lorsque nécessaire de Montréal-Centre publié avec la collaboration de l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal • procéder à une enquête élargie au besoin (ex. : lorsque plusieurs personnes ont pu être exposées) dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale coordonné par le docteur Jean Cloutier. • communiquer avec l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) pour l’analyse du cerveau de la Ce numéro est une réalisation de l’unité chauve-souris lorsque disponible; si le résultat de la détection du virus de la rage s’avère négatif, la PPoE Maladies infectieuses. devra être interrompue. Responsable de l’unité : Dr John Carsley Rédactrice en chef : Dr Monique Letellier Notes faisant partie intégrante de l’algorithme : Édition : Blaise Lefebvre 1. Le contact avec la fourrure d’un animal enragé n’est pas considéré comme un contact avec la salive. Infographie : Manon Girard et Julie Milette 2. Lorsqu’une narration des événements peut être obtenue d’une personne fiable, les expositions sui- Rédactrice : Dr Doris Deshaies Collaborateurs : Dr André Vallières, D.M.V. vantes ne sont pas considérées comme des expositions significatives : manipuler à main nue (sans qu’il Dr Claude Goyer, D.M.V. y ait contact avec la gueule), flatter, manipuler sans contact cutané, laisser l’animal se promener sur Dr Michèle Tremblay soi. Cependant, compte tenu que les blessures infligées par les chauves-souris peuvent facilement Dr Jean-Pierre Villeneuve passer inaperçues et que plusieurs cas de rage humaine sont survenus après un contact physique sans 1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3 Téléphone : (514) 528-2400, télécopieur : (514) 528-2452 morsure apparente, il faut être prudent et, en cas de doute, considérer qu’une morsure ou une http://www.santepub-mtl.qc.ca égratignure a pu se produire. courriel: blefebvre@santepub-mtl.qc.ca 3. Sauf si un adulte peut confirmer par observation directe l’absence d’exposition significative (voir la note 2). Réédition revisée spéciale du numéro de juin 2002 pour l’Actualité médicale uniquement (Mai 2003) 4. La prophylaxie ne serait pas indiquée pour les personnes séjournant dans les autres pièces de la mai- son sauf si la chauve-souris a pu y avoir accès librement (ex. : portes ouvertes) et entrer en contact Dépôt légal – 2e trimestre 2003 Bibliothèque nationale du Québec avec ces personnes. Pour celles-ci, d’autres éléments peuvent aider à la prise de décision : le type Bibliothèque nationale du Canada d’habitation, le comportement et l’état de santé de l’animal. ISSN : 1481-3734 Numéro de convention : 40005583 5. Dans ces situations où il n’y a pas de contact établi, si la chauve-souris est disponible, on devrait attendre le résultat de détection du virus de la rage (s’il peut être obtenu dans les 48 heures) avant de Association débuter la PPoE. des Médecins Omnipraticiens de Montréal MSSS 2002 Édition : Direction de santé publique de Montréal-Centre, mai 2003 4 Édition pour l’Actualité médicale uniquement • Mai 2003
  5. INDICATION DE LA PROPHYLAXIE POSTEXPOSITION CONTRE LA RAGE (PPoE) AI D’EXPOSITION DE ÀL Morsure AD TYPE ou contact d'une plaie ou d'une muqueuse ÉC avec salive, LCR ou tissus nerveux ISI ON d'un MAMMIFÈRE D’ANIMAL TYPE Animaux sauvages Petits rongeurs Animaux domestiques, de compagnie et bétail Chauve-souris raton laveur, mouffette, renard, écureuil, tamia, souris, rat, gerboise, chien, chat, furet, cheval, bovin… marmotte, lynx, coyote… hamster, mulot, lapin… A C D B DISPONIBILITÉ L’ANIMAL de Disponible ou non disponible Disponible ou non disponible Non disponible Disponible Disponible Non disponible DOMESTIQUE) Secteur Secteur SECTEUR (ANIMAL enzootique exempt de rage1 pour la rage1 Pas de PPoE PPoE Certitude Pas de PPoE Bon état Mauvais état sauf si PPoE de morsure Exposition sauf si de santé et de santé et Exposition circonstances sauf si circonstances ou autre non comportement comportement plausible très provocation habituel1 inhabituel1 particulières2 exposition significative particulières2 DÉCISIONS et SUIVIS manifeste3 ou significative et mauvais état animal en de santé compatible bonne santé1 Commencer la PPoE immédiatement Observation de l'animal X 10 jrs avec la rage1 sauf si après le contact Pas de PPoE PPoE* le résultat d’analyse du cerveau de l’animal sous supervision de l'ACIA peut être obtenu en < 48 h après le contact et qu'il n'y a pas de rage dans ce secteur1 * Contacter la Direction de santé publique; elle pourra : Mauvais état de Bon état de • aider à évaluer le niveau de risque de l'exposition lorsque nécessaire santé et comporte- santé à la fin de • procéder à une enquête élargie au besoin (ex. : lorsque plusieurs l'observation1 ment inhabituel personnes ont pu être exposées) Animal rabique Animal non rabique durant ou • Communiquer avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments à la fin de (ACIA) pour l'analyse du cerveau de la chauve-souris lorsque l'observation1 disponible; si le résultat de la détection du virus de la rage s'avère Cesser PPoE si Pas de PPoE PPoE négatif, la PPoE devra être interrompue. commencée 1- À confirmer par un vétérinaire de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) : Voir « Districts... » p.6 2- Circonstances très particulières : ex. : attaque sans raison par un animal furieux et agressif, mauvais état de santé compatible avec les symptômes de la rage animale1. 3- Provocation manifeste : morsure infligée lors d'un jeu, lorsque l'animal est nourri, puni ou même caressé contre sa volonté ou lorsqu'on le sépare d'un autre animal avec lequel il s'accouplait ou se battait. Édition : Direction de santé publique de Montréal-Centre - mai 2003 (adapté du document du MSSS 1996) Précisions voir p.6 A B C D 5 É d i t i o n p o u r l ’Ac t u a l i t é m é d i c a l e u n i q u e m e n t • M a i 2 0 0 3
  6. INDICATION DE LA PROPHYLAXIE POSTEXPOSITION CONTRE LA RAGE (PPoE) – précisions (mai 2003) contact cutané ou muqueux. Entre 1993 et 1997, B. Animaux sauvages A. Animaux domestiques 7% des chauves-souris analysées parce qu’elles La prophylaxie postexposition contre la rage est La grande majorité des morsures sont infligées par seraient possiblement entrées en contact avec un recommandée lors d'une morsure par un animal les animaux domestiques, notamment le chien. humain ou un animal domestique se sont avérées sauvage non disponible. rabiques. Le taux est de moins de 1% chez les • Animal disponible Si l'animal est disponible, contacter la santé chauves-souris choisies au hasard dans la nature. publique qui vous aidera à décider de la marche à L'observation de l'animal, sur place ou à distance, suivre et avisera l'ACIA. pendant 10 jours par un vétérinaire de l'Agence Districts de l’ACIA - Santé des animaux C. Morsures d'écureuil ou autres petits canadienne d'inspection des aliments (ACIA) est la Abitibi-Témiscamingue Montérégie Est rongeurs = pas de risque de rage pratique recommandée lorsqu'il s'agit d'un animal Tél. : (819) 762-5211 Tél. : (450) 773-7629 domestique disponible dont on connaît le propriétaire. Une morsure d'écureuil ou d'un autre petit rongeur Bois-Francs Sud Montérégie Ouest ne nécessite pas l'administration d'une prophylaxie Veuillez donner le nom, l'adresse et le numéro de Tél. : (819) 752-5354 Tél. : (450) 246-4125 postexposition contre la rage sauf peut-être s'il téléphone du propriétaire de l'animal en plus des s'agit d'une attaque apparemment sans raison faite coordonnées de la victime en contactant l'ACIA Bas-St-Laurent/ Outaouais par un rongeur furieux et agressif. • Si l'animal est vivant, faire avertir de ne pas le Gaspésie/Les Îles Tél. : (819) 997-2919 Tél. : (418) 722-3032 tuer et qu'un vétérinaire de l'ACIA procédera à Les morsures d’écureuils résultent souvent de la Québec/Côte-Nord/ l'évaluation de la situation et à l'observation de mauvaise habitude qu’ont les gens de vouloir les Estrie Chaudière-Appalaches l'animal sur place ou à distance. nourrir ou les caresser. Dans ces circonstances, la Tél. : (819) 564-5509 Tél. : (418) 833-0850 • Si l'animal est mort, la carcasse doit être morsure est considérée comme ayant été provoquée et la PPoE n’est pas indiquée. Mauricie/ Saguenay/Lac St-Jean gardée au frais pour analyse ultérieure. Bois-Francs Nord Tél. : (418) 698-5506 D. Chauve-souris = risque de rage • Animal non disponible Tél. : (819) 371-5207 le plus important Si l'animal domestique n'est pas disponible, par Montréal/Laurentides/ exemple s'il s'est enfui ou s'il a été perdu de vue, Voir « Prophylaxie... » page 4 Lanaudière (incluant on doit connaître s'il y a de la rage ou non dans le Laval et le Nord du secteur pour décider de la conduite. Pour avoir L'analyse du cerveau de l'animal serait idéale. Québec cette information, contacter l'ACIA ou à défaut, La DSP ou l'ACIA soupèsera la possibilité de Tél. : (450) 476-1223 votre Direction de santé publique. capturer l'animal sans risque de morsure ni de LA PROPHYLAXIE POSTEXPOSITION CONTRE LA RAGE (PPoE) = LAVAGE DE LA PLAIE* + RIG* + VACCIN Le plus tôt possible mais il n’est jamais trop tard pour l’entreprendre • Le lavage minutieux de la plaie avec de l'eau et du savon pendant plusieurs minutes réduirait le risque de rage de près de 90 %. Ensuite, si possible, appliquer de l’éthanol à 70% ou de la povidone iodée (ex. : proviodine). • Les immunoglobulines contre la rage, communément appelées RIG, à la dose de 20 UI/kg, s'administrent en même temps que la première dose de vaccin (ou moins de 8 jours après la 1re dose). On infiltre la plus grande quantité possible de la dose autour et dans la plaie et on administre le reste par voie IM dans le muscle dorso-fessier ou le vaste externe de la cuisse loin du point d’inoculation du vaccin (en utilisant une autre seringue et une autre aiguille). Si la dose calculée selon le poids apparaît insuffisante pour infiltrer toutes les plaies, on peut diluer les RIG dans un volume de soluté physiologique équivalent au double, voire au triple de celui de la dose. • Cinq doses de 1 ml du vaccin contre la rage échelonnées sur une période d'un mois (jours 0, 3, 7, 14, 28) doivent être administrées dans le muscle deltoïde (ou dans le vaste externe chez le nourrisson) en respectant les intervalles. * Particularité quand chauves-souris en cause : en l’absence d’évidence de plaie comme il arrive parfois lors d’expositions aux chauves-souris, l’administration de la totalité des RIG se fait par voie IM dans le muscle dorso-fessier ou le vaste externe de la cuisse. Pour plus de détails, voir le Protocole d'immunisation du Québec Note : Vérifier l'immunisation contre le tétanos. 6 É d i t i o n p o u r l ’Ac t u a l i t é m é d i c a l e u n i q u e m e n t • M a i 2 0 0 3
  7. réve n t i o n en pratique médicale MALADIES INFECTIEUSES On les croyait terrassées Les ITS bactériennes resurgissent en force ! Après des années de diminution progressive, les ITS reviennent en force. Cette remontée inquiétante appelle une réponse énergique et concertée : l promouvoir l’adoption de comportements sexuels sécuritaires, l reconnaître la présence de facteurs de risque et faire les tests de dépistage pertinents, Des infections l traiter rapidement les personnes infectées, l évaluer et traiter tous leurs partenaires sexuels rapidement. aux conséquences sévères Chlamydiose majorité des cas se retrouvent toujours chez les femmes La probabilité de survenue d’une atteinte inflam- (70% de tous les cas) et particulièrement chez les femmes Les jeunes femmes de 15 à 19 ans sont matoire pelvienne (AIP) suite à une infection âgées de 15 à 24 ans : taux d’incidence de 1 488 cas par toujours les plus touchées endocervicale à C. trachomatis ou à N. gonorrhoeae 100 000 chez les femmes de 15-19 ans et de 1 228 cas non traitée serait de l’ordre de 20 à 25% alors que Entre 1990 et 1996, à Montréal, le nombre de cas déclarés par 100 000 chez les 20-24 ans, des taux 2 à 3 fois plus la probabilité de survenue d’une douleur pelvienne de chlamydiose avait diminué de 65%, alors qu’entre 1996 élevés que celui visé par les objectifs canadiens pour l’an chronique, d’une grossesse ectopique ou d’une et 2001, on note une hausse de 75% du nombre de cas 2000 chez les femmes de ces groupes d’âge. infertilité tubaire suite à une AIP non traitée serait déclarés annuellement. (Au Québec, en dehors de Montréal, Au cours d’études menées récemment par la Direction de respectivement de l’ordre de 15%, 5% et 15% (la la hausse a été de 45% pendant cette période.). La santé publique de Montréal, on a observé un taux de pré- probabilité d’une infertilité tubaire pourra attein- valence de 6,6% chez les jeunes de la rue (la prévalence dre jusqu’à 60% selon le nombre d’épisodes d’AIP). était significativement plus élevée chez les femmes ayant En ce qui concerne la syphilis, on estime que 30% Les ITS : les MTS «mondialisées» une histoire de grossesse que chez celles sans histoire des personnes non traitées vont développer une Les ITS, ce sont tout simplement les maladies de grossesse : 10,4% vs 3,6%) et un taux de 3,8% chez syphilis tardive (lésions cardiovasculaires, neu- transmissibles sexuellement, les MTS, renommées des personnes consultant dans divers milieux cliniques rologiques, ophtalmiques ou encore lésions « gom- au goût de la nomenclature internationale. Le (CLSC, cliniques privées,...) (la prévalence était signi- meuses » pouvant toucher tous les organes). sigle ITS veut dire : Infections Transmissibles ficativement plus élevée chez les femmes ayant une his- On connaît déjà que le virus du papillome humain Sexuellement. L’utilisation du mot «infection» toire d’interruption volontaire de grossesse (IVG) que (VPH) contribue au développement du cancer du plutôt que «maladie» convient mieux puisque chez celles sans histoire d’IVG : 5,1% vs 2,7%). col utérin à cellules squameuses. Des études toutes les personnes infectées ne sont pas malades. récentes ont soulevé le rôle de l’infection à C. tra- suite page 4 «On les croyait terrassées...» chomatis comme co-facteur augmentant le risque associé au VPH. Nombre de cas d’ITS, Région de Montréal-Centre, 1990-2001 Interaction avec l’infection au VIH Les ITS ulcérantes (ex.: syphilis, chancre mou, Maladies 4544 herpès) ainsi que les ITS inflammatoires (ex.: 2495 2598 2990 infection gonococcique, chlamydiose) agissent 1718 1832 2066 comme facteurs de transmission de l’infection au Chlamydiose VIH. La présence des ces ITS augmente la conta- 1209 giosité des personnes infectées par le VIH et aug- 443 559 mente la susceptibilité à l’infection au VIH de celles 306 350 308 381 Gonococcie qui ne le sont pas. Par ailleurs, la présence d’une infection au VIH modifie l’évolution de la syphilis : 32 présentation atypique et développement précoce 11 6 6 3 Syphilis contagieuse 4 1 d’une atteinte neurologique. 1990 1996 1997 1998 1999 2000 2001 1 Août 2002
  8. Le dépistage L’état des connaissances actuelles ne permet pas de définir pour chaque ITS quels sont la personne du groupe concerné. Toute femme enceinte ayant un facteur de risque précisément tous les contextes où un dépistage systématique est pertinent. ou dont le partenaire présente lui-même un facteur de risque devrait passer les trois Cependant, on croit que les personnes appartenant aux groupes suivants devraient se tests mentionnés dans le tableau ci-bas. Bien sûr les partenaires sexuels de cas voir offrir des tests. Les personnes ayant eu des relations sexuelles non protégées avec connus de ITS devraient être évalués et testés (ce qui inclut les nouveau-nés dont un membre de l’un ou l’autre de ces groupes devraient subir les mêmes examens que l’un des parents a une ITS ou est à risque). Discuter ouvertement avec chaque patient de la présence de facteurs de risque ITS bactériennes à rechercher selon les facteurs de risque décelés (à titre indicatif) PERSONNES À RISQUE ET LEURS PARTENAIRES SEXUELS ITS À RECHERCHER Chlamydiose Infection Syphilis gonococcique 4 Personne < 25 ans ayant eu un nouveau partenaire sexuel au cours des deux derniers mois n 4 Personne < 25 ans ayant eu plus de 2 partenaires sexuels dans la dernière année n 4 4 Personne < 25 ans ayant contracté une ITS dans la dernière année n 4 4 Jeune de la rue n 4 4 Femme demandant une interruption de grossesse n 4 4 4 Personne ayant de multiples partenaires sexuels n 4 4 4 Homme ayant des relations sexuelles avec des hommes n 4 4 4 Utilisateur de drogues dures, injectables ou non n Personne ayant eu des relations sexuelles avec un nouveau partenaire revenant d’un séjour n 4 4 4 dans un pays à haute endémicité de ITS ou VIH Personne ayant eu une relation sexuelle avec un partenaire originaire d’un pays n 4 4 4 à haute endémicité de ITS ou VIH 4 4 4 Travailleur(se) du sexe n 4 4 4 Personne demandant un dépistage même en l’absence de facteur de risque n Source : Adapté de : « Lignes directrices canadiennes pour les MTS », édition 1998, Santé Canada; « Recommandations de dépistage des MTS » Comité MTS, MSSS, 2000 et « Sexually Transmitted Diseases Treatment Guidelines », édition 2002, CDC, É.U. Chlamydiose et infection gonococcique pharyngé et rectal si ces sites ont pu être exposés, Lors d’éclosions récentes, une forte proportion des l même si la personne est asymptomatique. hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres l On notera que le dépistage systématique de la hommes (HARSAH) présentant une syphilis en phase chlamydiose chez tous les jeunes de moins de 25 ans Il semble qu’un délai de quelques jours entre le l contagieuse avaient également une infection au VIH, actifs sexuellement n’est pas recommandé (il pour- moment du contact sexuel à risque et le moment il est donc recommandé d’offrir un test VIH chez les rait l’être dans des contextes cliniques particuliers, du prélèvement augmente la probabilité de met- HARSAH ayant une syphilis en phase contagieuse. par exemple dans une clinique jeunesse où la pré- tre un germe en évidence et donc d’éviter un résul- valence de l’infection est particulièrement élevée). tat faussement négatif. Peu de données sont Chez certaines personnes infectées par le VIH la l Il en va de même pour l’infection gonococcique. disponibles sur le sujet. Il n’est pas nécessaire de sérologie de la syphilis est difficilement inter- respecter un tel délai si la personne est sympto- prétable : titres inhabituellement élevés, faibles On recommande de respecter un intervalle de 3 l matique ou si elle est exposée régulièrement à la ou fluctuants, ou test faussement «non réactif». semaines entre la fin de tout traitement antibiotique possibilité de contracter une ITS. et le moment d’un prélèvement. Chez l’homme, il est souhaitable de respecter un Syphilis l Fréquence des tests intervalle d’une heure entre la dernière miction l Comme la transmission peut survenir par simple La fréquence à laquelle les tests de dépistage et le prélèvement urétral. Chez la femme, le contact oral-génital sans pénétration pénis-rec- devraient être repris n’est pas établie. Les per- prélèvement à l’endocol peut être effectué même tum ou pénis-vagin et comme elle se manifeste sonnes présentant des ITS à répétition ou ayant durant la menstruation si le saignement n’est pas souvent par des symptômes atypiques et transi- de multiples partenaires pourraient être éva- trop abondant. toires, on est susceptible de ne pas soupçonner luées régulièrement, par exemple aux 3 à 6 mois. Dans la recherche de l’infection gonococcique, il une syphilis. Il est important d’offrir le test à tous l importe de procéder à une culture d’un prélèvement ceux qui présentent un facteur de risque. 2 Prévention en pratique médicale, Août 2002
  9. Les tests par amplification des acides nucléiques (TAAN) Détection de C. trachomatis Au cours des dernières années, la plupart des laboratoires des hôpitaux montréalais Cependant, l’examen génito-pelvien accompagné d’un prélèvement génital demeure le 1er choix afin de pratiquer une évaluation complète. On a recours au test sur prélève- ont commencé à offrir la recherche de Chlamydia trachomatis (CT) par test d’am- plification des acides nucléiques (TAAN) selon la méthode PCR pour «polymerase ment urinaire seulement lorsque le prélèvement génital n’est pas praticable ou est chain reaction». D’autres méthodes TAAN sont disponibles telles que LCR pour inacceptable pour le patient ou la patiente et qu’il deviendrait ainsi un obstacle au «ligase chain reaction» ou TMA pour «transcript mediated assay». dépistage. Chez les hommes, plus réticents à se faire tester, le test sur prélèvement urinaire est particulièrement pertinent. Pour l’anus et la gorge, on ne peut faire de Sensibilité et spécificité accrues TAAN, le seul test est la culture cellulaire. La sensibilité (proportion des personnes infectées qui sera identifiée par le test) Modalités du prélèvement urinaire et la spécificité (proportion des personnes non infectées qui sont identifiées par le test comme non infectées) du TAAN pour la détection de CT sont plus élevées Le patient ne doit pas avoir uriné au cours des deux heures précédant le prélève- que celles des tests de détection antigénique tels l’immunofluorescence directe ment urinaire. Le patient recueille les premiers 10 mL d’urine. L’urine est conservée au réfrigérateur (entre 2oC et 8oC); le cas échéant, le prélèvement peut demeurer à (IFD) et le dosage immuno-enzymatique (EIA). la température ambiante pour un maximum de 24 heures. Test Sensibilité % Spécificité % Chlamydiose Hommes Femmes Hommes Femmes Détection de N . gonorrhoeae EIA génital 60,0 65,1 75-95 95,9 L’infection gonococcique peut également être détectée par un TAAN sur prélèvement PCR génital 99,1 96,5 98,5 99,4 génital ou urinaire. Si l’on utilise un test TAAN plutôt qu’une culture (avec antibio- PCR urinaire 94,4 95,1 100,0 99,8 gramme) il n’est pas possible d’établir le profil de résistance de la souche de Possibilité d’une analyse sur prélèvement urinaire N. gonorrhoeae aux antibiotiques. La détection de N. gonorrhoeae par TAAN sur prélève- On peut effectuer un TAAN non seulement à partir de sécrétions génitales (col chez la ment urinaire est particulièrement avantageuse pour le dépistage des personnes à risque femme, urètre chez les deux sexes) mais également à partir d’un prélèvement urinaire. d’infection rejointes en dehors des milieux cliniques habituels (saunas, milieu carcéral...). Le traitement Traitement de choix Alternatives Femme enceinte ou qui allaite Chlamydiose – adolescents et adultes - Infection urétrale, endocervicale, rectale n Doxycycline, 100 mg p.o. bid X 7 jours Amoxicilline, 500 mg p.o. tid X 7 jours Azithromycine, 1 g p.o. en 1 dose ou ou Ofloxacine, 300 mg p.o. bid X 7 jours Azithromycine, 1g p.o. en 1 dose Infection gonococcique – adolescents et adultes -Infection urétrale, endocervicale, pharyngée, rectale n Ceftriaxone, 125 mg IM en 1 dose Céfixime, 400 mg p.o. en 1 dose ou ou Céfixime, 400 mg p.o. en 1 dose(1) Ciprofloxacine, 500 mg p.o. en 1 dose Ceftriaxone, 125 mg IM en 1 dose Plus traitement contre la chlamydiose Plus traitement contre la chlamydiose Plus traitement contre la chlamydiose Syphilis primaire, secondaire et latente de moins d’un an (2) – adolescents et adultes n Pénicilline G benzathine Si allergie à la pénicilline : Pénicilline G benzathine 2.4 millions UI, IM en 1 dose Doxycycline, 100 mg p.o. bid X 14 jours Si allergie à la pénicilline : désensibilisation Syphilis latente de plus d’un an(2) – adolescents et adultes n Pénicilline G benzathine Si allergie à la pénicilline : Pénicilline G benzathine 2.4 millions UI, IM /semaine X 3 doses Doxycycline, 100 mg, p.o. bid X 28 jours Si allergie à la pénicilline : désensibilisation (1) On ne devrait pas administrer de céfixime ni de ceftriaxone aux personnes allergiques aux céphalosporines ou ayant déjà eu une réaction immédiate ou anaphylactique aux pénicillines. (2) Les personnes infectées par le VIH peuvent avoir besoin d’un traitement plus long et/ou de doses plus élevées. Source : Adapté de : « Lignes directrices canadiennes pour les MTS », édition 1998, Santé Canada et de « Sexually Transmitted Diseases Treatment Guidelines » édition 2002, CDC, É.U. Test de contrôle post-traitement ou la ceftriaxone dans le traitement d’une infection Jusqu’à 25 % des cas d’infection gonococcique gonococcique) et si le patient est un enfant ou une On ne répète habituellement pas un test en suivi de l déclarés à Montréal en 2001-2002 ont reçu un femme enceinte ou encore s’il y a antécédent d’échec traitement d’une infection urétrale ou endocervicale traitement de fluoroquinolone (ciprofloxacine au traitement. à CT ou à NG. Cependant, il est conseillé de répéter ou ofloxacine) alors que le traitement de choix Par contre, tous les cas de syphilis doivent faire le test lorsqu’il est difficile de garantir l’observance l est la céfixime. l’objet d’un suivi attentif post-traitement, parti- du traitement ou si l’on prescrit un schéma thérapeu- culièrement les personnes infectées par le VIH. tique non optimal (ex. : si l’on n’utilise pas la céfixime 3 Pré vention en pratique médi cal e, Ao ût 2002
  10. Service régional d’approvisionne- Vaccination contre les hépatites «On les croyait terrassées...» suite de la page 1 ment en pénicilline G benzathine La vaccination contre l’hépatite B devrait être offerte Infection gonococcique pour le traitement de la syphilis aux personnes présentant une ITS ou qui sont à risque d’être exposées. Le retour après 20 ans de baisse La pénicilline G benzathine n’est actuellement À Montréal, le nombre annuel de cas d’infection gono- disponible que par l’intermédiaire du Programme d’Accès Vaccination gratuite à Montréal coccique chez les hommes a augmenté de 120% depuis Spécial (PAS) de la Direction des produits pharmaceu- À Montréal, la vaccination contre l’hépatite B est gra- le plancher atteint en 1996. (Au Québec, en dehors de tiques de Santé Canada. Afin de simplifier l’accès à la tuite pour les personnes ayant contracté spécifiquement Montréal, ce nombre a augmenté de 65% durant la pénicilline benzathine via le PAS, la DSP de Montréal une infection gonococcique ou une syphilis en phase même période.) Bien que l’on observe une forte hausse offre un service régional d’approvisionnement. contagieuse ainsi que pour leurs partenaires sexuels chez les femmes également, les hommes constituent et pour toutes les personnes âgées de 18 ans et moins. Pour commander des doses à la DSP : communiquer avec toujours, et de loin, la majorité des cas; en fait, leur le (514) 528-2400 poste 3887 durant les heures De plus, la vaccination contre les hépatites A et B est proportion parmi les cas déclarés est passée de 75% habituelles de travail. Le délai de livraisonsera de 2 à 24 gratuite pour certaines populations dont les HARSAH, en 1996 à 85% en 2001. Parmi les hommes, la pro- heures selon le moment auquel la commande aura été les personnes qui utilisent des drogues injectables et portion des hommes ayant des relations sexuelles les jeunes de la rue. reçue à la DSP. La médication et la livraison sont gra- avec des hommes (HARSAH) a grimpé, passant de tuites. Lors de la commande, les informations suivantes 53% en 1996 à 66% en 2001. doivent être disponibles : l’indication de la médication Service de soutien Les hommes sont pour la plupart âgés de 25 à 39 à la notification aux partenaires ainsi que les initiales, la date de naissance et le sexe ans et les femmes de 20 à 24 ans; près de 80% du patient. Direction de santé publique sont d’origine canadienne-française; un peu plus de n Médecins souhaitant référer un patient : 5% rapporte avoir consommé des drogues dures et 528-2400, poste 3840 7% avoir fourni ou reçu de l’argent en échange de Prescrire le condom ! n Patients et leurs partenaires : 528-2464 relations sexuelles. (ligne directe et confidentielle) L’adoption d’un comportement passe habituel- Souches de N. gonorrhoeae résistantes lement par une série d’étapes, il en va ainsi aux fluoroquinolones. de l’utilisation du condom. À travers une rela- tion d’aide et de confiance, le clinicien peut En 1994, on a isolé pour la 1re fois à Montréal une Les fiches #9 ITS (août 2002) contenues dans ce bul- accompagner la démarche du patient : souche à sensibilité réduite à la ciprofloxacine et par letin sont une mise à jour des fiches #9 MTS (février la suite, 1 à 4 souches par année. En 2001, 15 l’ont l créer ou renforcer chez le patient le 2000) du cartable «Prévention en pratique médicale». été. La présence continue d’infections gonococciques besoin d’utiliser le condom, résistantes aux fluoroquinolones met en lumière l’im- l discuter les facteurs qui chez lui favorisent portance de proposer la céfixime comme le traitement ou font obstacle à ce comportement, de 1er choix d’une gonococcie. l inviter le patient à s’engager dans un réve n t i o n changement progressif reposant sur des Syphilis en phase contagieuse en pratique médicale solutions qui lui conviennent, Éclosion au sein de la communauté gaie Un bulletin de la Direction de santé publique l soutenir et suivre les efforts exigés de Montréal-Centre publié avec la collaboration de Le nombre annuel de cas déclarés de syphilis en pour maintenir le comportement. l’Association des médecins omnipraticiens de Montréal dans le cadre du programme Prévention en pratique médicale phase contagieuse (SPC) diminuait depuis plusieurs Lorsqu’ils sont mal utilisés, les condoms ne coordonné par le docteur Jean Cloutier. années à Montréal; il était notamment passé de 32 sont pas efficaces ! Ce numéro est une réalisation de l’unité à 1 entre 1990 et 1998. Cependant, entre le 11-09- Maladies infectieuses. Le spermicide nonoxynol-9 peut augmenter le Responsable de l’unité : Dr John Carsley 2000 et le 31-07-2001, un total de 15 cas de SPC ont risque de transmission du VIH par irritation des Rédactrice en chef : Dr Monique Letellier été signalés: 14 hommes et une femme. Parmi les muqueuses. Si on utilise un condom pour la Édition : Blaise Lefebvre hommes, 12 (85,7%) étaient des hommes ayant des prévention du VIH et des ITS, on doit utiliser Infographie : Paul Cloutier relations sexuelles avec des hommes (HARSAH). Rédacteurs : Dr Gilles Lambert un condom sans nonoxynol-9. Dr Marc Steben Parmi ces HARSAH, l’âge moyen était de 39 ans, 8 Collaborateurs : Dr Jean-Pierre Villeneuve (66,6%) étaient des Canadiens-français, 6 (50,0%) Dr Mark A. Miller mentionnaient avoir eu des relations sexuelles avec Dr Jean Vincelette des partenaires résidant à l’extérieur du Québec, 6 1301, rue Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2L 1M3 www.santepub-mtl.qc.ca Téléphone : (514) 528-2400, télécopieur : (514) 528-2452 (50,0%) avaient eu des relations sexuelles avec des http://www.santepub-mtl.qc.ca partenaires anonymes dans des saunas. Aucun ne rap- courriel: blefebvre@santepub-mtl.qc.ca portait avoir consommé des drogues dures ni avoir Dépôt légal – 3 e trimestre 2002 Bibliothèque nationale du Québec fourni ou reçu de l’argent en échange de relations réve n t i o n Bibliothèque nationale du Canada sexuelles. Avec 9 cas de SPC en 2002 (au 2 juillet), ISSN : 1481-3734 en pratique médicale tous chez des HARSAH, le phénomène se poursuit. Numéro de convention : 40005583 Au Québec, en dehors de Montréal, 4 cas de SPC ont été c’est aussi une chronique Association des Médecins déclarés en 2001 et 4 en 2002 (au 2 juillet). Tout près Omnipraticiens bimensuelle Internet de Montréal de Montréal, à New York, le nombre de cas a plus que doublé entre 2000 et 2001, 50% parmi des HARSAH. 4 Prévention en pratique médicale, Août 2002
  11. ITS révention Infections transmissibles sexuellement en pratique médicale La notification aux partenaires Le taux d’infection est élevé chez les partenaires, hommes ou femmes, des personnes souffrant d’une ITS. Un grand nombre de ces partenaires demeurent asymptomatiques. Au moins 30% à 35% de l’ensemble des partenaires sexuels ignorent qu’ils ont été exposés à l’infection : • 5% des partenaires « réguliers », • 30% des partenaires « occasionnels », • jusqu’à 60% des partenaires « d’aventure ». La notification aux partenaires sexuels est le processus par lequel tous les partenaires sexuels, et non pas uniquement le partenaire régulier, sont identifiés, localisés, évalués, traités et conseillés en matière de prévention dans les délais les plus courts possibles afin de diminuer le risque de séquelles chez ces partenaires et éviter la propagation de l’infection dans la communauté. La prise en charge médicale d’un cas d’ITS inclut la notification aux partenaires. Celle-ci doit être abordée dès la première visite d’évaluation médicale. 1. Bien informer le patient sur son ITS et expliquer la pertinence et la nécessité de la notification. 2. Établir avec le patient la liste de tous les partenaires sexuels à joindre en tenant compte des périodes d’incubation et de contagiosité propres à la maladie en cause. 3. Discuter des façons de procéder à la notification. • Si le patient désire informer lui-même ses partenaires, discuter avec lui de la façon dont il s’y prendra concrètement pour avertir chacun d’eux; présenter les difficultés et les solutions possibles. Proposer au patient qu’une tierce personne (ami, médecin, personnel de santé publique) puisse être présente lorsqu’il annoncera la nouvelle à un partenaire. • Si le patient ne désire pas informer lui-même ses partenaires, offrir la possibilité qu’une tierce personne (médecin, infirmière clinicienne, personnel de santé publique) avise ceux-ci sans que ne soit divulguée son identité. Recueillir l’ensemble des informations nécessaires pour retracer les partenaires que le patient refuse de joindre et pour lesquels il accepte qu’une tierce personne intervienne : nom, sexe, adresse, numéros de téléphone (domicile, travail), date et type d’exposition, âge ou date de naissance, lieu de travail ou d’études. 4. Assurer le suivi. 9 Fixer des délais à l’intérieur desquels le patient s’engage à informer ses partenaires. Les démarches doivent être faites rapidement, idéalement dans les 48 heures. Planifier une relance téléphonique ou une visite de suivi. Il est utile d’avoir pris en note au moins les prénoms des partenaires afin de pouvoir vérifier pour chacun si le patient a bien entrepris les démarches pour les informer. Apporter une aide particulière pour la notification dans les situations suivantes quand le cas index quand le ou la partenaire quand l’infection est • • • a eu deux partenaires ou plus au cours est un partenaire « d’aventure » une syphilis en phase contagieuse, de la période d’infection, ou un partenaire « occasionnel », • une infection gonococcique (surtout si • • est réticent à informer lui-même certains semble jouer un rôle important dans la souche est résistante aux quinolones), de ses partenaires, la dynamique de transmission ou apparaît • un chancre mou, • comme la source de l’infection du patient, craint de la violence ou des représailles, • une lymphogranulomatose vénérienne, • • présente une atteinte inflammatoire pelvienne, a lui-même plusieurs partenaires, • un granulome inguinal, • • a des antécédents d’ITS à répétition ou a est difficile à localiser, • une infection à VIH, des antécédents d’avortements à répétition, • est susceptible d’ignorer qu’il a été exposé, • une chlamydiose chez une personne âgée • a été exposé dans un contexte d’abus sexuel, • est enceinte. de moins de 20 ans. • est âgé de moins de 20 ans et atteint de chlamydiose. La notification est recommandée même lorsqu’il s’agit d’un cas de syndrome clinique compatible avec une ITS : diagnostic clinique d’atteinte inflammatoire pelvienne, d’urétrite, de cervicite mucopurulente, de proctite ou de rectite posé alors que des prélèvements n’ont pu être effectués ou que les résultats des tests se révèlent négatifs. Direction de santé publique de Montréal-Centre août 2002 ISSN : 1481-3734
  12. ITS Conduites à tenir auprès des partenaires sexuels* Partenaires à rejoindre ** Conduite clinique *** Conseils préventifs ITS • Tous les partenaires sexuels : • Évaluation clinique incluant des prélèvements. • Patient et partenaires devraient éviter Chlamydiose • Traitement même si le résultat des ou syndromes - des 60 derniers jours avant l’apparition les relations sexuelles ou utiliser le condom des symptômes ou, si le patient est jusqu’à 7 jours après la fin du traitement. compatibles prélèvements est négatif. asymptomatique, avant que ne soit posé dont l’atteinte le diagnostic, inflammatoire - jusqu’au 7e jour après la date de pelvienne (AIP) la prise d’un traitement adéquat. • À défaut de partenaire durant cette période, remonter jusqu’au plus récent partenaire. • Dans le cas d’un nouveau-né infecté, évaluer la mère et ses partenaires sexuels. • Tous les partenaires sexuels : • Évaluation clinique incluant des prélèvements. • Patient et partenaires devraient éviter Gonococcie ou syndromes • Traitement pour la gonococcie et pour - des 60 derniers jours avant l’apparition les relations sexuelles ou utiliser le condom compatibles des symptômes ou, si le patient est jusqu’à 7 jours après la fin du traitement. la chlamydiose même si le résultat des asymptomatique, avant que ne soit posé dont l’atteinte prélèvements est négatif. le diagnostic, inflammatoire - jusqu’au 7e jour après la date de pelvienne (AIP) la prise d’un traitement adéquat. • À défaut de partenaire durant cette période, remonter jusqu’au plus récent partenaire. • Dans le cas d’un nouveau-né infecté, évaluer la mère et ses partenaires sexuels. • Tous les partenaires sexuels des 2 semaines • Évaluation clinique. • Lavage fréquent des mains. Hépatite A • Surveillance de l’apparition de symptômes précédant et de la semaine suivant soit l’ictère, • Sérologie au besoin (AntiHAV-IgM). Transmission fécale- soit, à défaut, la phase aiguë de la maladie. orale fréquente chez les chez les manipulateurs d’aliments • Immunisation le plus tôt possible avec : hommes ayant des relations ou travailleurs en garderie. - Le vaccin contre l’hépatite A si dans les sexuelles avec des hommes 7 jours du dernier contact contagieux (ajouter des immunoglobulines sériques (IG) si immunodéprimé). - Des IG seules si entre le 7e et le 14e jour du dernier contact contagieux. • Selon qu’il s’agit de cas aigus ou chroniques, • Ne jamais partager ents. aiguilles, • Cas aigus : Hépatite B seringues, rasoirs, brosses à d de partenaires réguliers ou nouveaux : - Tous les partenaires sexuels des 6 mois - Sérologie (HBsAg et Anti-HBs) à 0 et 6 mois. • Pour les 6 mois qui suivent la dernière avant le début des symptômes. • exposition : - Vaccination contre l’hépatite B. Cas chroniques : - Tous les partenaires sexuels actuels ou réguliers. - Éviter les relations sexuelles ou utiliser - Administration d’immunoglobulines le condom. spécifiques contre l’hépatite B (HBIG), - Tous les partenaires sexuels depuis le moment si contact < 14 jours. probable de l’acquisition de l’infection. - Éviter l’allaitement et tout don de sang, de sperme, d’organes. - Discuter des risques si projet de grossesse. • Tous les partenaires sexuels actuels ou réguliers. • Risque de transmission au nouveau-né surtout • Éviter les symptomatiques du lors index. Herpes simplex relations sexuelles des périodes cas si primo-infection en cours de grossesse. • Utiliser le condom entre les phases • Explication sur la contagiosité possible symptomatiques. en phase asymptomatique. • Éviter les relations sexuelles ou utiliser • • Évaluation clinique et sérologique : Syphilis Tous les partenaires sexuels pour la période le condom jusqu’à la guérison. propre à chaque stade d’évolution : (VDRL et TP-PA). - Syphilis primaire : 3 mois ➤ • Traitement présomptif de tout partenaire Phase - Syphilis secondaire : 6 mois des cas de syphilis contagieuse : - Syphilis latente précoce : 1 an contagieuse - des derniers 90 jours même si la sérologie ➤ - Syphilis latente tardive : est négative, évaluer le conjoint ou les partenaires - de plus de 90 jours si le suivi est incertain ou si de longue date et les enfants. les résultats ne sont pas disponibles rapidement. - Syphilis congénitale : examiner la mère et ses partenaires sexuels. • Les deux parents des nouveau-nés infectés. • Tous les partenaires sexuels des • Éviter les relations sexuelles ou utiliser • État frais microscopique. Trichomoniase • Traitement des partenaires sexuels 60 derniers jours. le condom jusqu’à la guérison. symptomatiques ou asymptomatiques même en présence de résultats négatifs. • Évaluation clinique et sérologique (anti-VIH) • Ne jamais partager seringues, aiguilles, • Tous les partenaires sexuels actuels et VIH au temps 0, puis à 3 et au besoin à 6 mois antérieurs depuis le moment probable de rasoirs, brosses à dents. après la dernière exposition à cause des délais • Pour les 6 mois qui suivent la dernière l’acquisition de l’infection déterminé selon variables de séroconversion (période fenêtre). l’histoire d’exposition et l’évaluation clinique. exposition : • Counselling pré et post-test. - Éviter les relations sexuelles ou utiliser le condom. - Éviter l’allaitement et tout don de sang, de sperme, d’organes. - Discuter des risques si projet de grossesse. • Tous les partenaires sexuels actuels ou réguliers. • Examen visuel simple. • Condom recommandé aux partenaires Virus • Cytologie cervicale chez la femme du papillome nouveaux ou occasionnels du cas index humain (VPH) (protection variable selon la localisation des lésions). si elle remonte à plus d’un an. • Traitement uniquement des lésions macroscopiques. * Seuls les éléments concernant les partenaires sexuels ont été intégrés dans ce tableau. *** Selon l’histoire, des prélèvements pour d’autres ITS que celle du cas-index peuvent être recommandés. Il pourrait exister d’autres personnes exposées dont le médecin devra tenir compte - La vaccination contre l’hépatite B est recommandée à toutes les personnes ayant une ITS et à tous leurs partenaires sexuels. (exemple : le nouveau-né d’une mère infectée par le VHB). Elle est gratuite pour les cas de gonorrhée et de syphilis en phase contagieuse et leurs partenaires quel que soit leur âge. ** Selon les antécédents d’exposition du cas-index, on pourrait élargir la période - La vaccination à la fois contre les hépatites A et B est recommandée et est gratuite dans les trois situations suivantes : déterminée pour l’inclusion des partenaires à rejoindre. pour tous les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les usagers de drogue par injection, les jeunes de la rue et les porteurs chroniques du VHC. Association des Médecins Omnipraticiens de Montréal
  13. ITS essources Infections transmissibles sexuellement Direction de santé publique de Montréal-Centre : (514) 528-2400 1. Notification aux partenaires - NoPa ITS/VIH Service spécialisé régional de soutien à la notification aux partenaires de personnes atteintes d’ITS ou de l’infection à VIH. La confidentialité est assurée. • Service aux médecins souhaitant référer un patient (514) 528-2400 poste 3840 • Service direct aux patients et à leurs partenaires (514) 528-2464 (ligne directe et confidentielle) 2. Déclaration de cas d’ITS par le médecin (Maladies à déclaration obligatoire : MADO) À déclarer rapidement par le téléphone (514) 528-2400 poste 3840, par la poste ou par la télécopie dédiée aux MADO (514) 528-2461. La confidentialité est assurée. Utiliser le formulaire approprié ou une copie dûment complétée du rapport de laboratoire, s’il y en a un, pour les infections suivantes : • infection gonococcique • granulome inguinal • • lymphogranulomatose vénérienne syphilis • chancre mou • infection à Chlamydia trachomatis • • VIH (Le Laboratoire de santé publique du Québec hépatites virales A et B contactera directement le médecin) 3. Données épidémiologiques Le Bureau de surveillance épidémiologique assure la réception, la validation, la compilation, l’analyse et l’archivage des déclarations de MADO. Vous pouvez obtenir des données épidémiologiques en téléphonant au (514) 528-2400 poste 3858 ou en visitant le site Internet de la Direction de santé publique (http://www.santepub-mtl.qc.ca) à la section Maladies infectieuses. Pour les médecins qui préfèrent référer leurs patients Cliniques - Adaptation d’une liste distribuée par le Centre québécois de coordination sur le sida 9 Nom Adresse Téléphone (514) 30, boul. St-Joseph Est, local 100, Montréal (Québec) H2T 1G9 Clinique 30 St-Joseph 845-4240 CLSC des Faubourgs, 1250, rue Sanguinet, 3e étage, Montréal (Québec) H2X 3E7 Clinique médicale des Jeunes St-Denis 844-9333 2034, rue St-Hubert, Montréal (Québec) H2L 3Z5 Clinique médicale l’Alternative 281-9848 1851, rue Sherbrooke Est, bureau 101, Montréal (Québec) H2K 4L5 Clinique médicale 1851 524-7564 3545, chemin de la Côte-des-Neiges, bureau 023, Montréal (Québec) H3H 1V1 Clinique médicale GLR 935-1197 1001, boul. de Maisonneuve Est, bureau 1130, Montréal (Québec) H2L 4P9 Clinique médicale l’Actuel 524-1001 300, rue Léo Pariseau, bureau 900, case postale 933, Place du Parc, Montréal (Québec) H2W 2N1 Clinique médicale La Cité 281-1722 4647, rue Verdun,Verdun (Québec) H4G 1M7 Clinique médicale de l’Ouest 765-3600 905, boul. René-Lévesque Est, Montréal (Québec) H2L 5B1 Clinique médicale du Quartier Latin 285-5500 2304, avenue Old Orchard, Montréal (Québec) H4A 3A8 Head and Hands Inc. 481-0277 CLSC - Référer aux cliniques des jeunes ou aux cliniques de médecine familiale EST CENTRE OUEST NORD (514) (514) (514) (514) Montréal-Est/PAT 642-4050 Plateau Mont-Royal 521-7663 Pierrefonds 626-2572 Ahuntsic 381-4221 Rivière des Prairies 494-4924 Saint-Louis du Parc 286-9657 Lac Saint-Louis 697-4110 Parc Extension 273-9591 Montréal-Nord 327-0400 Des Faubourgs 527-2361 du Vieux La Chine 639-0650 La Petite Patrie 273-4508 Mercier-Est/Anjou 356-2572 Métro 934-0354 Villeray 376-4141 Olivier-Guimond 255-2365 Côte-des-Neiges 731-8531 Bordeaux-Cartierville 331-2572 SUD-OUEST Saint-Léonard 328-3460 René-Cassin 488-9163 Saint-Henri 933-7541 Saint-Laurent 748-6381 Saint-Michel 374-8223 NDG/Mtl-Ouest 485-1670 Pointe Saint-Charles 937-9251 De Rosemont 524-3541 Verdun/Côte St-Paul 766-0546 Hochelaga-Maisonneuve 253-2181 LaSalle 364-2572 Centres hospitaliers - Référer aux cliniques de médecine familiale Direction de santé publique de Montréal-Centre août 2002 ISSN : 1481-3734
  14. ITS Organismes communautaires • Prévention et intervention auprès des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (514) 521-7665 ACTION SÉRO-ZÉRO • Prévention et intervention auprès des femmes vivant de l’industrie du sexe : écoute et références, etc. (514) 285-8889 STELLA • Prévention, support et intervention auprès de la communauté antillaise et africaine (non restrictif) (514) 722-5655 GAP-VIES • Centre de Ressources et Intervention en Santé et Sexualité (514) 855-8991 CRISS • Prévention, support et intervention auprès des femmes vivant avec le VIH • Prévention et prise en charge des ITS (514) 725-6425 RUBAN EN • ROUTE Counselling individuel, de couple ou de groupe (condylomes et herpès génital) Lignes d’écoute téléphonique • Ligne d’écoute et d’information sur les condylomes, l’herpès et les autres ITS (514) 855-8995 ITS • Service téléphonique gratuit d’information et de ressources pour les gais, lesbiennes et bisexuels 1-888-505-1010 GAI-ÉCOUTE (sans frais) • Service du CPAVIH (Comité des Personnes Atteintes du VIH) (514) 521-7432 INFO-SIDA • Ligne de référence, d’écoute et d’information 1-866-521-7432 (régions) Documentation Lignes directrices canadiennes pour les MTS, 1998, Santé Canada, Direction générale de la protection • de la santé, Laboratoire de lutte contre la maladie (LLCM). • L’essentiel des Lignes directrices canadiennes pour les MTS, 1998, Santé Canada, Direction générale de la protection de la santé, Laboratoire de lutte contre la maladie (LLCM). Sommaire des Lignes directrices canadiennes pour les ITS les plus fréquentes. Ces deux documents sont distribués gratuitement aux médecins. Pour se procurer un exemplaire : (514) 528-2400 poste 3953 (Direction de santé publique de Montréal-Centre). Ces deux publications sont également disponibles sur le Web à l’adresse suivante : http://www.hc-sc.gc.ca/hpb/lcdc/bah • Sexually Transmitted Diseases, Holmes K.K., Mardh P.E. et al. McGraw Hill, 3rd ed., 1999. • Protocole d’immunisation du Québec, 1999 et ses mises à jour, MSSS, Direction générale de santé publique. Distribution : Direction de santé publique de Montréal-Centre, (514) 528-2400 poste 3863. • Guide canadien d’immunisation, Santé Canada, 6e édition, 2002, Direction générale de la santé de la population et de la santé publique, Centre de prévention et de contrôle des maladies infectieuses. Publication : Association médicale canadienne, (613) 731-8610 poste 2307. Programme provincial de gratuité des médicaments, régi par la RAMQ, pour le traitement des infections transmissibles sexuellement Grâce à ce programme, toute personne bénéficiant du régime d’assurance-maladie du Québec et atteinte d’une ITS bactérienne (chlamydiose, gonococcie, syphilis, granulome inguinal, chancre mou et lymphogranulomatose vénérienne) ainsi que ses partenaires peuvent se procurer des médicaments gratuitement dans les pharmacies privées. Le médecin rédige une ordonnance pour chaque patient. Il utilise son propre formulaire d’ordonnance (il n’est pas nécessaire d’utiliser un formulaire spécial). En plus des renseignements habituels, le médecin inscrit un des deux codes du programme de gratuité selon la situation qui s’applique : • code K : Traitement des personnes atteintes d’ITS • code L : Traitement des partenaires de personnes atteintes d’ITS Association des Médecins Omnipraticiens de Montréal
  15. Vos patients sont exposés à la fumée secondaire… Your patients are exposed to second-hand smoke… Références 1. SANTÉ CANADA, Adaptation du tableau « Ventes totales de cigarettes, Québec, 1980- 2003 » figurant dans Programme de la lutte au tabagisme, Ventes des cigarettes et tabac haché fin, Québec, 1980-2003, Ottawa, mars 2004, http://www.hc-sc.gc.ca/hecs-sesc/tabac/pdf/ventes/qc.pdf 2. Enquête de santé sur les collectivités canadiennes. Cycle 2.1, 2003.Santé Canada 3. Pérez CE. Exposition à la fumée secondaire - qui est à risque ? Rapports sur la santé vol.16, no1, octobre 2004. Statistique Canada, no 82-003. 4. Bates C. Composition de la fumée de tabac dans le courant principal et le courant secondaire Tobacco Control 1999, 8: 225-235. 5. Dautzenberg B. Le Tabagisme passif. Rapport au directeur général de la Santé. Paris :La Documentation française, 2001 http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/014000432/0000.pdf 6. CALIFORNIA ENVIRONMENTAL PROTECTION AGENCY, Proposed Identification of Environmental Tobacco Smoke as a Toxic Air Contaminant. Part B: Health effects, November 2004, public review draft, http://www.arb.ca.gov/toxics/ets/dreport/dreport.htm
  16. 7. Makomaski Illing EM et al. Mortality Attributable to Tobacco Use in Canada and its Regions, 1998. Canadian Journal of Public Health 2004;95:38-44 8. Wells, AJ. Deaths in the United States from passive smoking; ten-year update. Environment International 1999;25(4):515-519 9. Otsuka R, Watanabe H, Hirata K, et al. Acute effects of passive smoking on the coronary circulation in healthy young adults. JAMA 2001;286(4):436-41 10. Whincup PH, Gilg JA, Emberson J R, Jarvis MJ, Feyerabend , Bryant A, Walker M, Cook DG. Passive smoking and risk of coronary heart disease and stroke: prospective study with cotinine measurement. BMJ 2004;329(7459):200-5 11. International Agency for Research on Cancer Press Release: Monographs (Vol 83) Tobacco Smoke and Involuntary Smoking (June 2002) http://monographs.iarc.fr/htdocs/indexes/vol83index.html 12. Siegel, M., and M. Skeer, « Exposure to Secondhand Smoke and Excess Lung Cancer Mortality Risk among Workers in the “5 B’s”: Bars, Bowling alleys, Billiard halls, Betting establishments, and Bingo parlours Tobacco Control 2003;12(9): 333-338 http://tc.bmjjournals.com/cgi/content/abstract/12/3/333 13. The Institute of Medicine's 2000 Report "Clearing The Air: Asthma and Indoor Air Exposures" Exposure to Environmental Tobacco Smoke http://books.nap.edu/books/0309064961/html/263.html#pagetop 14. Wall MA, Severson HH, Andrews JA, et al. Pediatric office-based smoking intervention: impact on maternal smoking and relapse. Pediatrics 1995;96:622-8.
  17. 15. Butz AM, Rosenstein BJ. Passive smoking among children with chronic respiratory disease. J Asthma 1992;29(4):265-72. 16. Repace Associates, Inc. Secondhand Smoke Consultants. www.repace.com 17. Repace J, Kawachi I, Glantz S, Why Secondhand Smoke Cannot Be Controlled By Ventilation http://www.repace.com/factappen.html 18. Can Ventilation Control Secondhand Smoke in the Hospitality Industry? http://www.dhs.ca.gov/tobacco/documents/FedOHSHAets.pdf 19. The Institute of Medicine's 2000 Report "Clearing The Air: Asthma and Indoor Air Exposures : Impact of Ventilation and Air Cleaning on Asthma" http://books.nap.edu/books/0309064961/html/327.html#pagetop Avril 2005 Direction de santé publique de Montréal
  18. révention en pratique médicale Vos patients sont exposés à la fumée secondaire... Quels sont les risques? Que faire? Que dire? En 2003, les quelque 1 700 000 fumeurs québécois, soit 26 % des Québécois de 12 ans et plus, ont fumé plus de huit milliards de cigarettes. La fumée de tabac secondaire (FTS) ainsi générée dans le milieu ambiant représente la principale source de pollution de l’air intérieur dans la plupart des lieux fermés. Bien que les effets nocifs du tabac aient été bien établis chez le fumeur actif depuis les années cinquante, ce n’est qu’au cours des vingt dernières années que des preuves scientifiques indiscutables se sont accumulées, démontrant comment les non-fumeurs qui respirent la fumée de tabac peuvent en être affectés. Ce bulletin fait le point sur le niveau d’exposition à la fumée secondaire au Québec, sur la nature de ce polluant ainsi que sur les risques encourus par les adultes et les enfants qui y sont exposés. Il propose aussi une démarche à suivre pour sen- sibiliser la population et l’encourager à se protéger. Les Québécois sont les plus exposés à la fumée secondaire au Canada Plus de 40 % des non-fumeurs québécois Les hommes et les jeunes de 12 à 19 ans de la population de 12 ans et plus, les et 33 % des non-fumeurs canadiens se étaient les groupes les plus fréquemment écarts peuvent aller jusqu’à 20 points disaient exposés chaque jour ou pres- exposés dans tous les endroits réperto- de pourcentage (Figure 2). Les villes que à la fumée secondaire, à au moins riés au Canada. Dans les lieux publics, d’Ottawa et de Vancouver, où il est inter- un endroit, au cours du mois précédant plus du tiers des jeunes Québécois de 12 dit de fumer dans tous les lieux publics, l’Enquête sur la santé dans les collectivi- à 19 ans étaient exposés. sont les endroits où la population est tés canadiennes (ESCC). Les lieux publics Cette différence était encore la moins exposée dans les lieux publics. représentaient le site d’exposition le plus p lus marquée si on comparait l’expo - Finalement 25 % des enfants de 0 à 11 fréquemment mentionné, suivis de la mai- sition à Montréal et dans la région de ans sont exposés à la FTS à la maison au son, des véhicules privés et des lieux de Québec à celles observées dans diffé- Québec alors que l’exposition moyenne travail (Figure 1). rentes villes canadiennes. Pour les jeu- canadienne est de 14 % et de 6 % en nes de 12 à 19 ans et pour l’ensemble Colombie-Britannique, province où elle est la plus faible. Prévalence d’exposition à la fumée secondaire, Exposition à la fumée secondaire dans les lieux publics : Figure 1. Figure 2. 12 ans et plus, Québec et Canada, 2003 * Canada, Province de Québec, Montréal et autres villes canadiennes, 2003 �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� �� � � � � Données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Cycle Données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes. Cycle 2.1, 2003. Santé Canada. Graphique réalisé par la DSP de Montréal, Agence de 2.1, 2003. Santé Canada. Graphique réalisé par la DSP de Montréal, Agence de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux. développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux. * Valeurs significativement différentes entre Québec et Canada, p
  19. Les dangers de la fumée secondaire du tabac Mortalité attribuable à la FTS Quand une cigarette brûle sans aspiration applicable » et pour lesquelles aucune d’air, l’apport d’oxygène baisse et provo- exposition en milieu de travail n’est sécuri- La mortalité attribuable au tabagisme a que une diminution de la température à taire. De plus, les particules de cette été estimée en se basant sur des don- l’extrémité allumée de la cigarette. À cette fumée secondaire sont plus fines, péné- nées de mortalité, de prévalence d’ex- température plus faible, la combustion est trant plus profondément dans les poumons(1). position à la fumée secondaire à domi- moins forte et la fumée qui s’en dégage, Les deux tiers de la fumée produite par cile et des risques relatifs estimés fumée secondaire, renferme les mêmes une cigarette se trouvent ainsi libérés pour différentes pathologies à la suite 4 000 composés chimiques que dans le dans l’air ambiant, le reste provenant de l’exposition à la fumée secondaire. courant principal d’une cigarette, mais de la fumée expirée par le fumeur. Les En 1998, 13,295 Québécois sont décé- en concentrations beaucoup plus éle - effets de la fumée du tabac sur la santé dés des suites du tabagisme, dont 359 vées. Les mêmes 50 agents cancérogènes sont liés à la durée d’exposition et aux décès (3 %) attribuables au tabagisme s’y trouvent. Le monoxyde de carbone concentrations des polluants de la fumée passif. L’exposition à la fumée secondaire (CO), un gaz potentiellement mortel qui secondaire. Ces concentrations varient à domicile a ainsi coûté la vie à 223 diminue la captation de l’oxygène par en fonction de la proximité des fumeurs, personnes, soit 136 hommes et 87 fem- l’organisme, est de 2,5 à 14,9 fois plus du nombre et du type de cigarettes allu- mes, par cardiopathie ischémique et à concentré dans le courant secondaire que mées, du volume et de la ventilation de 136 autres, dont 97 hommes et 39 fem- dans le courant principal, variant selon la pièce. Bien qu’environ 70 % des non- mes, par cancer du poumon. Ces données les cigarettes et les marques. Le formal- fumeurs se disent gênés par la fumée sont probablement fort sous estimées car déhyde, un agent cancérogène, est 50 secondaire, soit par son odeur désagréa- elles ne considèrent que les deux prin- fois plus concentré dans la fumée secon- ble, soit par une irritation des yeux ou cipales pathologies causées par la FTS à daire que dans le courant principal. Le encore des voies respiratoires, ce sont les domicile et ne tiennent pas compte de N-Nitrosodimethylamine, un agent can- risques accrus de cardiopathies ischémi- l’exposition dans les lieux publics et les cérogène probable, y est de 20 à 130 ques et de cancers qui sont, dans l’état lieux de travail. fois plus concentré. Cette substance est des connaissances actuelles(2) les plus l’une des six que la Commission de santé préoccupants. et sécurité au travail (CSST) juge comme « s ans valeur d’exposition admissible Risque chez l’adulte Effets de l’exposition à la fumée Tableau 1. secondaire chez l’adulte Mortalité par cardiopathies 30 % chez les conjoints non-fumeurs de personnes qui fument à domicile. Une CAUSALITÉ CERTAINE A court terme, une exposition à la fumée relation dose-effet a été démontrée et les Effets sur le système cardiovasculaire secondaire d’une vingtaine de minutes risques de mortalité par cardiopathies Mortalité par cardiopathie ischémique provoque une augmentation du pouls, de ischémiques augmenteraient de 20 % Morbidité aiguë et chronique la tension artérielle, une vasoconstric- à 70 % selon l’importance de l’exposi- de la maladie coronarienne tion, une augmentation du taux de CO tion. À cause de la forte incidence de Modifications des vaisseaux sanguins dans le sang et une agrégation plaquet- cette pathologie, c’est la cause du plus taire. Les non-fumeurs sont extrêmement Effets cancérogènes grand nombre de décès liés à la fumée sensibles à des substances cancérogènes Cancer du poumon secondaire. Le risque d’accident vascu- comme le benzopyrène qui favorise l’ac- Cancer du sinus de la face laire cérébral est considéré comme proba- cumulation de plaques artérielles. Ils Cancer du sein ble, mais peu d’études à ce sujet ont été semblent moins résistants à ces toxines publiées et la relation dose-effet n’a pas Effets sur le système respiratoire que les fumeurs chez qui cette exposition été démontrée. Irritation oculaire et nasale additionnelle représente une fraction Induction de l’asthme et Mortalité par cancers de l’exposition totale. Une exposition exacerbation des crises d’à peine 30 minutes altère fonctionnel- Dans sa monographie publiée en 2002, le CAUSALITÉ PROBABLE lement l’endothélium des artères coro- Groupe de travail du Centre International nariennes empêchant la vasodilatation Effets sur le système vasculaire et cérébral de recherche sur le cancer (CIRC) de normale. Le fumeur passif soumis à un Risque accru d’accident vasculaire cérébral l’OMS classifie la fumée secondaire environnement très enfumé présente un comme un cancérogène de la catégorie Effets cancérogènes risque de maladie coronarienne similaire de risque la plus élevée. Selon la revue Cancer du rhinopharynx à celui d’un individu qui fume de une la plus récente de l’Agence californienne Cancer du col de l’utérus à neuf cigarettes par jour. De plus, ce de protection de l’environnement, plus de Effets sur le système respiratoire risque se manifeste rapidement dans les 50 études épidémiologiques publiées au Symptômes respiratoires chroniques premières années suivant l’exposition. cours des 24 dernières années permettent Exacerbations de la fibrose kystique de conclure que le risque de cancer du La fumée secondaire augmente la mor- (2) Adapté de California Environmental Protection Agency poumon est accru de l’ordre de 20 % à 30 % talité par cardiopathies ischémiques de 2 Prévention en pratique médicale,Avril 2005
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