Báo cáo khoa học: "Déterminisme de la surface des vaisseaux du bois des chênes indigènes (Quercus robur L, Quercus petraea Liebl). Effet individuel, effet de l’appareil foliaire, des conditions climatiques et de l’âge de l’arbre"

Chia sẻ: Nguyễn Minh Thắng | Ngày: | Loại File: PDF | Số trang:16

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Nội dung Text: Báo cáo khoa học: "Déterminisme de la surface des vaisseaux du bois des chênes indigènes (Quercus robur L, Quercus petraea Liebl). Effet individuel, effet de l’appareil foliaire, des conditions climatiques et de l’âge de l’arbre"

Article original Déterminisme de la surface des vaisseaux du bois des chênes indigènes (Quercus robur L, Quercus petraea Liebl). Effet individuel, effet de l’appareil foliaire, des conditions climatiques et de l’âge de l’arbre F Huber INRA, station de recherches sur la qualité des bois, 54280 Champenoux, France (Reçu le 17 juin 1992; accepté le 6 avril 1993) Résumé — Les résultats de 2 études concernant le déterminisme de la surface individuelle des vaisseaux du bois initial de chênes indigènes de France (Quercus robur L et Quercus petraea Liebl) sont rapportés : l’une a été menée sur 15 jeunes chênes pédonculés (3 ans) de provenance «Vallée de l’Adour», sur lesquels la surface individuelle des vaisseaux de la première rangée formée au prin- temps a été mesurée ; l’autre a été menée sur 37 chênes adultes (200 ans environ, sans distinction d’espèces) sur lesquels l’ensemble des vaisseaux du bois initial a été pris en considération : sur 17 années pour le bois juvénile et 20 années dans le bois adulte. Les résultats obtenus peuvent se ré- sumer de la façon suivante : chez les jeunes plants : l’effet de l’âge cambial est hautement significatif ; les vaisseaux de l’année - qui suit celle de l’ablation des feuilles ont une surface moindre comparée à celle du lot témoin ; chez les arbres adultes : dans le bois juvénile, les variations dues à l’arbre lui-même et à l’âge - cambial sont de même importance ; elles expliquent à elles deux 67% de la variabilité totale. Dans le bois adulte, l’effet de l’arbre à lui seul explique 60% de la variabilité totale. L’effet de l’année calen- daire, bien que significatif, n’explique que 4% de la variabilité totale ; une corrélation faible mais si- gnificative existe entre la surface individuelle des vaisseaux et l’une des données climatiques étu- diées (températures maximales des mois d’automne précédant la formation des vaisseaux). Aucune relation significative entre la surface individuelle des vaisseaux et la largeur des cernes n’a été mise en évidence dans le bois adulte (niveaux inter- et intra-arbre). Quercus petraea / Quercus robur / anatomie / bois initial / vaisseaux / variabilité in the earlywood of indigenous oaks in Summary — Determination of the area of vessels Effects related to individual trees, foliar France (Quercus robur L, Quercus petraea Liebl). cover, climatic conditions and cambial age. The results of 2 studies on the individual area of ves- sels in the earlywood of indigenous Oaks in France (Quercus robur L and Quercus petraea Liebl) are reported: one was carried out on 15 young Pedunculate oaks (3 yr old) from the Adour Valley, in
which the vessels of the first row formed in early spring, were measured; the trees had been subjec- ted to 3 defoliation treatments; the other was carried out on 37 adult Oaks (about 200 yr old, without distinguishing the species) in which all the vessels of the earlywood were measured: for 17 yr for the juvenile wood and for 20 yr for the adult wood. The results can be summarised as follows: in young plants, the effect of cambial age is highly significant and the vessels formed in the year following defo- liation have a smaller area than those of the control; in the juvenile wood of adult trees the individual effect and the cambial age of the tree are equally important, together they explain 67% of the total va- riability. There is a low but significant correlation between the individual area of the vessels that were taken into account, and one of the climatic results. No relationship between vessel area and ring in the adult wood have been observed (inter and intratree level). Quercus petraea / Quercus robur / anatomy / early wood / vessels / variability En 1986, Savill a mis en évidence le fait INTRODUCTION que la surface moyenne des vaisseaux du bois initial était le seul paramètre corrélé Ainsi que l’a souligné Polge (1984), la va- de façon positive et significative à la pré- riabilité anatomique du bois de chêne indi- sence de fente dans les grumes, alors gène (Q robur L et Q petraea Liebl) est qu’aucun des autres paramètres pris en considérable. considération (nombre de vaisseaux par Cette variabilité est probablement à unité de surface, largeur du bois initial, lar- des propriétés technologiques va- l’origine geur de cerne et largeur des rayons li- riées et, par voie de conséquence, des gneux) ne permettait de différencier de emplois divers qu’il est fait de ce matériau. façon significative une population d’arbres Ces remarques ont conduit à 2 types de à fentes fréquentes d’une population recherche : d’arbres exempts de ce défaut. impact de cette anatomie sur les proprié- - Ces résultats ont été corroborés par les technologiques, sur les défauts et sur tés travaux de Cinotti (1990) qui a montré lui l’aspect esthétique de ce bois ; aussi que la taille des vaisseaux était déterminisme de cette anatomie avec parmi les caractéristiques anatomiques - pour objectif de tenter de la maîtriser no- celle qui différenciait le plus nettement les tamment par voie génétique. arbres gélivés des arbres sains. Parmi les éléments anatomiques, les Avant même de soupçonner le rôle que vaisseaux du bois initial sont apparus pouvaient avoir les vaisseaux sur les pro- importants. comme priétés du bois, certains facteurs avaient propos quelques références. Citons à été retenus comme pouvant expliquer la ce variation de la taille de cet élément. Marchal (1983) a montré que le dia- mètre des vaisseaux est corrélé de façon i) L’environnement : les travaux d’Eckstein significative et positive à l’écart type de (1979) ont montré que le climat et Frisse l’épaisseur des placages tranchés. expliquait une part importante de la varia- bilité de la taille des vaisseaux. Ces résul- Pechmannet Aufsess (1973) ont fixé à tats sont contrecarrés par les travaux de mm le diamètre maximal des vais- 0,4 Savill et Mather (1988, communication per- seaux pour l’obtention d’un placage de sonnelle). qualité.
Cependant ont montré que le rapport des 2 diamètres montré, auteurs ont ces Flechter (1975), que pour les an- (tangentiel et radial) des vaisseaux ne dif- comme nées dont le climat est «exceptionnel» la férait pas entre les 2 espèces, mais qu’en taille maximale des vaisseaux est faible revanche à l’intérieur des espèces il y a un comparée à celle des années dites nor- effet de l’individu hautement significatif qui, males. en ce qui les concerne, expliquait 23% de la variation totale. Des travaux plus ré- ii) L’appareil foliaire : l’influence exercée cents de Kanowski et al (1991) ont mis en par les feuilles sur la formation du bois a évidence l’héritabilité de la surface fait l’objet d’études aux résultats parfois moyenne des vaisseaux très élevée. controversés. Il est évident que, si l’importance tech- D’après Gradwell (1974), il semble que de la taille des vaisseaux du nologique la mise en place du bois initial et par voie bois des chênes indigènes était telle de conséquence des vaisseaux soit condi- qu’elle rendrait incontournable leur prise tionnée par la présence des feuilles en compte en sélection, il est au préalable jusqu’en automne. Huber (1982) montrait nécessaire de bien en connaître le déter- que l’élimination des éléments chlorophyl- minisme. liens par les hannetons, c’est-à-dire dès le débourrement printanier, était sans in- Face aux propos parfois contradictoires fluence sur la proportion des vaisseaux du des auteurs, et en absence de travaux bois initial et sans influence sur l’accroisse- concernant le déterminisme de la taille des ment de ce dernier. En revanche, l’accrois- entrepris diffé- vaisseaux, nous avons sement du bois final.était moindre les an- rentes études dont rapportons ici les nous nées de défoliaison. Malphettes (1990) résultats. n’observe pas de réelle diminution de pro- La première a été conduite sur des duction ligneuse les années d’attaque de plants de chêne pédonculé (Q robur L) de bombyx. Mais il faut noter que ces in- provenance connue : vallée de l’Adour. sectes attaquent les feuilles lorsque celles- Pour ces travaux qui concernaient l’étude ci sont déjà bien formées et n’ont alors de l’effet de l’appareil foliaire sur les vais- peut-être plus un très grand rôle sur la for- seaux de jeunes plants âgés de 3 ans, mation du bois. nous nous sommes affranchis de l’effet de la concurrence, du climat, etc, dont il est iii) L’âge du bois compté par rapport à la sont les travaux de Gasson parfois difficile de faire la part lorsque l’on moelle : ce considère des arbres adultes, en travaillant (1984, 1987) qui, les premiers, ont mis en évidence le fait que, durant la phase juvé- pépinière. en nile, la taille des vaisseaux augmentait de La seconde étude nous a permis de façon linéaire avec l’âge cambial. Par la nous intéresser à la variabilité individuelle, suite ces résultats ont été confirmés par à l’effet de l’âge cambial et de la largeur de Savill et Mather (1988, communication per- cerne sur la taille des vaisseaux dans le sonnelle). bois juvénile et dans le bois adulte des mêmes arbres. De plus sur le bois adulte, iv) L’individu lui-même : cette variabilité nous avons testé l’effet du climat. avait d’ailleurs été soupçonnée pour d’autres paramètres que les vaisseaux L’ensemble de cette étude est considé- (Polge et Keller, 1973). ré comme une première étape en vue d’envisager la possibilité d’une sélection En comparant les 2 espèces de chêne portant sur les propriétés du bois de (Q petraea Liebl et Q robur L), Savill et chêne. Mather (1988, communication personnelle)
MATÉRIEL MÉTHODES ET autres, nous n’avons observé aucune vague de croissance en hauteur après la date des diffé- rents traitements de défoliaison ; Nous avons étudié la surface des vaisseaux du e 3 traitement : les ont été conservés in- plants - bois initial de chênes indigènes sur de jeunes tacts (lot témoin). plants et sur des arbres adultes. Au cours du mois de novembre de leur 3 e Le tableau I présente les points traités pour année de végétation, c’est-à-dire après une sai- chacune de ces 2 expériences. son en pépinière où ils n’ont subi aucun traite- Toutes les mesures ont été réalisées à l’aide ment et ceci quel que soit le lot, les 15 plants d’un analyseur d’image en utilisant des pro- ont été arrachés aux fins de mesures. grammes spécifiques mis au point à la station de recherches sur la qualité des bois (Aubert, Mesures réalisées 1987; Hofmann, 1987). L’ensemble des don- nées a été analysé à l’aide des modules de cal- cul statistique du logiciel Statitcf. Les mesures ont été réalisées à partir de coupes microscopiques de 12 μm d’épaisseur, Les tests statistiques, analyse de variance pratiquées transversalement dans un fragment (test F) et corrélation (r) ont été mis en oeuvre de tige prélevé à 3 cm au-dessus du collet. sur la moyenne arithmétique de la surface des vaisseaux calculée cerne par cerne pour cha- Pour chaque plant, nous avons mesuré 20 que individu. vaisseaux par année de végétation soit 900 au total (20 vaisseaux par année de végétation x 3 années de végétation x 5 plants par traitement x 3 traitements). Expérience sur jeunes plants : La limite entre le bois initial et le bois final variabilité individuelle et effet n’est pas bien marquée dans le bois des 3 an- de l’appareil foliaire nées les plus proches de la moelle elle comme l’est dans un bois d’âge cambial plus élevé (fig 1). Matériel végétal et traitement C’est pourquoi, afin d’éviter une erreur dans la délimitation de chacun des bois (bois initial - L’étude a été menée uniquement sur des bois final), nous n’avons mesuré que les vais- chênes pédonculés (Q robur L). Ces plants, seaux de la 1 rangée, c’est-à-dire ceux adja- re issus de glands de provenance de la vallée de cents au bois final de l’année précédente ou au l’Adour, ont été élevés en pépinière (pépinière xylème primaire pour la 1 re année cambiale. d’Amance, Meurthe-et-Moselle). Au cours de la 2 année, à la mi-août, 15 e plants ont été sélectionnés et répartis en 3 lots Expérience sur arbres adultes : de 5 plants dont l’aspect, la taille (hauteur et diamètre du collet) étaient comparables à l’inté- variabilité individuelle, rieur de chaque lot et entre les lots. effet de la largeur de cerne, À et de l’année calendaire cette même date, des traitements diffé- rents ont été appliqués sur chacun de ces lots. Les traitements ont été les suivants : Matériel végétal et méthode 1 traitement : les er ont été totalement plants - défoliés ; L’étude a été menée sur les chênes des forêts 2 traitement : les plants ont été partiellement e - de Bride et Saint-Jean (Moselle), sans distinc- défoliés ; la moitié des feuilles, en nombre, a tion d’espèces (Q robur L et Q petraea Liebl). été enlevée. Sur 37 arbres, arrivés à l’âge d’exploitabilité L’ablation a été réalisée de façon homogène 200 environ), prélevé un frag- ans nous avons sur toute la longueur de la tige. ment de bois à la base de la bille, en évitant le Ceci est d’autant vrai que dans le cas plus bois de l’empattement, soit à une hauteur ap- de e 2 traitement, comme dans le cas des 2 proximative de 1 m à 1,30 m à partir du sol. ce
À partir de radiographies de barrettes de d’autre part sur les 17 années les plus proches de la moelle en excluant les 3 premières an- 1,5 mm d’épaisseur (Polge, 1966), nous avons mesuré la surface des vaisseaux du bois initial nées, pour les raisons évoquées au paragraphe ainsi que la largeur des accroissements an- «Mesures réalisées». nuels. Il faut rappeler que, dans cette étude portant Ces mesures ont été réalisées d’une part sur les chênes adultes, nous n’avons pas distin- sur les 20 derniers cernes les plus proches de gué les chênes pédonculés des chênes rouvres l’écorce (année 1960 à 1979 inclusivement), et qui se côtoient dans ces forêts.
Pour cette raison, nous avons préféré mesu- les températures maximales et minimales jour- - la surface de ces éléments anatomiques plu- nalières exprimée en °C. rer tôt qu’un diamètre, car la surface ne tient Nous avons regroupé ces données en 53 pé- compte d’aucun paramètre de forme auquel la riodes climatiques dont la durée variait de 2 à distinction entre les 2 variétés de chêne fait 14 mois. appel (Walker, 1978). Notre choix est conforté par les travaux de Savill et Mather (1988, com- munication personnelle) qui ne trouvent pas de RÉSULTATS ET DISCUSSION différence au niveau de la surface des vais- seaux entre les 2 espèces de chêne. Expériences menées sur jeunes plants Données météorologiques Pour la période de 1960 à 1965, nous avons uti- Importance de la variabilité individuelle lisé les données de l’aéroport de Nancy- de la surface des premiers vaisseaux Tomblaine, qui est situé à une vingtaine de kilo- formés dans le bois initial mètres des forêts de Bride et de Saint-Jean; pour la période de 1966 à 1979, nous avons re- Cette étude n’a été menée que sur les 5 tenu celles du Centre de recherches forestières de Champenoux. plants du lot témoin afin d’éviter toute inter- férence avec les traitements de défoliaison. Ne disposant pas de relevés pour une pé- riode commune aux 2 postes, nous n’avons pu Le tableau Il qui présente les résultats les comparer. Cependant nous avons pensé de l’analyse de variance montre un effet de que le climat différait peu entre les 2 localités : l’âge cambial hautement significatif. elles sont distantes de 10 km et situées à même altitude. Les différences de surfaces sont impor- tantes : 5 570 μm la 1 re année, 16 670 et 2 Les données dont disposions étaient : nous 32 340 μm pour les 2 et 3 années (ta- 2 e e les précipitations journalières exprimées en - bleau IV). mm;
Ces résultats confirment globalement mente peu et de façon non significative de Gasson (1984, communication l’âge du cerne, elle est comparable à ceux avec personnelle) et de Savill et Mather (1988, celle rencontrée la 1 année chez les re communication personnelle). Ils montraient plants des 2 autres lots ; que, dans la phase juvénile, la taille des l’absence de feuilles se marque sur la 3e - vaisseaux augmentait de façon très impor- année des plants : la surface des vais- tante avec l’âge du cambium. Mais, seaux des plants défoliés est significative- contrairement aux résultats de Savill et ment plus petite que celle des arbres in- Mather cités précédemment, nous n’avons tacts et que celle des arbres partiellement pas trouvé d’effets dus à l’arbre. défoliés; Toutefois rappelons que nous n’avons la surface des vaisseaux est peu affec- - travaillé que sur 5 arbres homogènes et tée par une ablation partielle du feuillage. nous n’avons pris en compte qu’une que Nous pouvons donc penser que les partie de l’ensemble des vaisseaux du bois vaisseaux des chênes ne répondent qu’à initial (ie ceux de la première rangée du une modification très importante de la bois de printemps). masse de leur feuillage. Importance de l’appareil foliaire Il faut remarquer, sans qu’aucune hypo- la taille des premiers vaisseaux sur thèse ne soit émise, que dès la 2 année e formés dans le bois initial les arbres témoins avaient des vaisseaux de surface significativement plus impor- Sur le tableau III, nous voyons que la sur- tants que les arbres ayant subi une défo- face des vaisseaux est sous la dépen- liaison, alors que celle-ci n’était intervenue dance, à la fois de l’âge du cerne et du trai- qu’après la formation des vaisseaux. Une appliqué. tement remarque analogue est faite dans l’étude Le tableau IV de comparaison de de l’effet calendaire sur la taille des vais- moyennes montre que : seaux. Il semblerait que des facteurs exté- rieurs aient un effet rétroactif sur le bois chez les plants totalement défoliés (trai- - (Bazerque, 1974). tement 1) la surface des vaisseaux aug-
Expérience menée sur arbres adultes Importance de la variabilité individuelle de la surface des vaisseaux du bois initial Étude dans le bois juvénile La surface moyenne des vaisseaux de sur 17 années est chaque arbre calculée extrêmement variable d’un arbre à l’autre (fig 2). Sur le tableau V, nous voyons que les surfaces des vaisseaux peuvent passer du simple au triple : 11 164 μm chez l’arbre 2 ayant les plus petits vaisseaux contre 34 988 μm chez l’arbre présentant les 2 vaisseaux les plus importants. C’est-à-dire, condition nécessaire pour soup- est une en admettant que les vaisseaux soient de facteur génétique, et de l’âge du un çonner section circulaire, un diamètre de 119 μm cerne puisque ces 2 facteurs à eux seuls à 211 μm. représentent 67% de la variabilité totale. L’analyse de variance présentée dans le Ce pourcentage est un minimum, l’analyse tableau VI montre que la variabilité est de variance est une analyse à 2 facteurs contrôlée par l’arbre mais aussi par l’âge sans répétition et l’effet de l’interaction indi- du cerne. Ces 2 effets expliquent respecti- vidu x année se trouve ainsi inclus dans la vement 35 et 32% de la variabilité totale variance résiduelle. (tableau VIII). Il existe relation linéaire (r 0,983, une = La surface des vaisseaux du bois initial seuil de 1&permil;) entre la significatif test au du côté juvénile apparaît donc sous un surface moyenne annuelle des vaisseaux contrôle assez étroit de l’individu, ce qui et l’âge du cerne (fig 3).
ment que nous avons étudié, la figure 4 Les résultats que nous avons obtenus des chênes adultes et sur de jeunes montre d’ailleurs que les vaisseaux n’ont sur plants, en rappelant que chez ces derniers pas encore atteint leur «dimension adulte» à l’âge cambial de 20 ans puisque à cet nous ne prenions en compte que la pre- âge la surface moyenne des vaisseaux est mière rangée de vaisseaux, sont compa- de 22 148 μm alors que, dans le bois 2 rables à ceux obtenus par Gasson (1984, communication personnelle) et Savill et situé au voisinage de l’écorce, elle est de 57 494 μm (tableau V). 2 Mather (1988, communication person- nelle). Ces auteurs montraient que l’aug- mentation de la taille des vaisseaux se Dans le bois adulte produisait jusqu’à l’âge de cerne de 20 ans La surface moyenne des vaisseaux de et parfois bien au-delà. Dans le peuple- chaque arbre, calculéesur 20 ans, est elle aussi extrêmement variable entre les indi- vidus (fig 5). Sur le tableau V, nous voyons que cette valeur peut passer du simple au double pour les arbres extrêmes. La variabilité que nous présente le ta- bleau VII est due pour 60% à l’effet de l’arbre et 4% seulement à l’effet de l’année calendaire (tableau VIII). La part de l’effet arbre est ici importante, ilparaît difficile de ne l’attribuer qu’à l’ab- sence de distinction entre les 2 espèces de chêne (Savill et Mather, 1988, commu- nication personnelle). Il faut aussi remarquer que l’effet de l’arbre est plus important dans le bois
adulte que dans le bois juvénile : nous permet de savoir si la vitesse nous constatons en effet que dans ce dernier moyenne de croissance en diamètre d’un cas la part de variabilité due à l’arbre est individu est lié à la surface moyenne de de 35% contre 60% dans le bois adulte. ses vaisseaux. Dans le bois juvénile comme dans le bois adulte, nous avons obtenu un coeffi- Effet de la largeur de cerne sur la cient r calculé sur 37 couples. surface des vaisseaux du bois initial Niveau «âge» (bois juvénile) ou - L’étude de la corrélation entre la surface «caiendaire» (bois adulte) : nous avons des vaisseaux et la largeur des cernes a calculé la corrélation entre la moyenne des été réalisée à «différents niveaux», que surfaces des vaisseaux et la moyenne des nous définissons ci-dessous. largeurs de cernes calculées âge par âge dans le bois juvénile ou année calendaire Niveau arbre : nous avons calculé la cor- - par année calendaire dans le bois adulte. rélation entre la surface moyenne des vais- seaux et la largeur de cerne moyenne cal- culée pour chaque arbre. Cette corrélation
Dans le bois juvénile nous disposions présentant des vaisseaux sont pas ceux donc de 17 couples et de 20 couples dans spécialement gros ou petits. le bois adulte. Nous constatons que, si nous nous pla- Niveau «années calendaires décalées» çons au niveau «âge», la surface des vais- - pour le bois adulte uniquement : les vais- seaux est corrélée de façon significative et seaux du bois initial de l’année n se met- négative à la largeur de cerne moyenne tent en place, en absence de toute feuille, (fig 3). Lorsque la largeur de cerne aug- grâce aux réserves emmagasinées par mente, la surface des vaisseaux diminue l’arbre au cours de l’année de végétation de manière très nette. précédente soit l’année n-1 (Wareing, Il faut remarquer que la surface 1951).Pour cette raison la corrélation a moyenne des vaisseaux augmente avec été calculée sur les données décrites l’âge cambial quelle que soit la fourchette comme ci-dessus, mais la corrélation a été dans laquelle évolue la largeur de cerne calculée entre la largeur de cerne de (fig 6a et b). l’année n-1 et la surface des vaisseaux de l’année n soit 19 couples de données. Dans le bois adulte Les corrélations largeur de cerne- surface des vaisseaux au niveau «année» Le tableau IX montre que, dans le bois ou «âge» peuvent nous indiquer si les adulte, la largeur des cernes et la surface conditions climatiques (effet «année calen- des vaisseaux du bois initial sont 2 para- daire») ou l’âge depuis la moelle ont une mètres indépendants tant au niveau influence favorable ou défavorable sur la «arbre» qu’au niveau «calendaire» ; c’est surface des vaisseaux d’un cerne à l’autre un résultat analogue à celui qu’avait trouvé à l’intérieur d’un individu. Savill (1986) au niveau «calendaire». Il vaut d’être noté que nous n’avons pas Dans le bois juvénile plus mis en évidence de corrélation non entre la surface des vaisseaux de l’année Le tableau IX montre que dans le bois ju- n et la largeur de cerne de l’année n-1 vénile les individus à croissance rapide ne
pouvaient le laisser supposer les arbres provenant de 6 parcelles diffé- comme travaux de Wareing (1951). pouvons considérer que des rentes, nous effets systématiques de la sylviculture ne sont pas à craindre pour expliquer l’effet Effet de l’année calendaire sur la taille calendaire. des vaisseaux du bois initial En revanche, une influence du climat dans le bois adulte la surface des vaisseaux peut être sur soupçonnée. Le tableau VIII nous avait indiqué que l’effet de l’année, bien que n’expliquant Le climat auquel nous avons à faire est que 4% de la variabilité totale de la surface climat semi-océanique, où la moyenne un des vaisseaux du bois initial (contre 60% des précipitations était, pour la période pour l’effet arbre), était significatif. Nous étudiée, de 733 mm d’eau par an, la avons cherché les facteurs climatiques qui moyenne des températures maximales de pouvaient expliquer ces effets (discrets) de 11,4 °C et des températures minimales de l’année calendaire. 1,1 °C. Cette étude, qui est différente de celle Les précipitations étaient réparties uni- de l’effet de l’âge cambial n’a été réalisée formément sur l’ensemble des mois de que sur le bois adulte (tableau I). l’année. Il faut noter 2 années plutôt sèches : 1964 et 1976 et 2 années hu- En toute rigueur, nous devons considé- mides : 1970 et 1979. rer que, dans notre cas, l’effet de l’année est un effet résultant de la combinaison de Entre le mois d’août de l’année n-1 et le l’influence du climat et des traitements syl- mois de juin de l’année n, nous avons pro- vicoles. cédé à 54 regroupements qui allaient de 1 Dans notre étude nous n’avons pas pu à 14 mois pour chacune des 3 données cli- différencier ces 2 effets. Toutefois, les matiques suivantes : la température maxi-
male, la température minimale et les préci- pitations. Nous avons ensuite calculé les coeffi- cients de corrélation entre la surface des vaisseaux de l’année n de l’arbre moyen et la moyenne des données climatiques re- groupées, c’est ainsi 162 coefficients r qui ont été calculés (54 regroupements x 3 données climatiques). Les corrélations entre les paramètres du climat et la surface des vaisseaux ne sont pas significatives à l’exception d’une seule qui lie la surface des vaisseaux aux températures maximales de la période de septembre à décembre de l’année précé- dant leur formation (r =0,530, ddl 17, seuil de signification 5%) : aux périodes froides taille des premiers vaisseaux formés dans de septembre à décembre de l’année n-1, le bois initial».) semblent correspondre des vaisseaux de surface un peu plus faible (ceci est relati- vement bien apparent pour 1969). CONCLUSION Nos résultats sont différents de ceux de Eckstein et Frisse (1979) qui écrivaient L’objectif de cette étude était de mieux que la variation de la taille des vaisseaux connaître le déterminisme de la surface était influencée par les précipitations. des vaisseaux du bois initial des chênes indigènes (Q robur L et Q petraea Liebl). Au regard de la figure 7, la taille des vaisseaux en 1976 est difficilement expli- Ces étudiés éléments, assez peu cable par la moyenne des températures jusqu’ici, avaient en effet été remarqués maximales de septembre à décembre de comme influençant certaines propriétés l’année précédente qui n’était pas particu- technologiques de ce bois. En mieux lièrement basse. connaître le déterminisme était donc une condition nécessaire pour espérer mieux Cependant Savill et Mather (1988, com- les maîtriser. munication personnelle) montrent que, À la lumière de ces travaux, il apparaît certes, l’effet du climat influe sur la taille que la surface des vaisseaux est peu mo- des vaisseaux, mais qu’en 1976, malgré la difiée par l’environnement. sécheresse enregistrée aussi en Grande- Bretagne, les vaisseaux ont une taille peu Sur les plants de 3 ans, seule l’ablation différente de ceux des autres années. totale des feuilles a une influence significa- tive sur leur surface ; chez les arbres Dans notre étude nous ne pouvons adultes seules les températures autom- pas attribuer cette faible surface peut-être nales agissent sur ces éléments, mais de des vaisseaux à la sécheresse, car elle manière peu significative. s’est produite en été lorsque les vaisseaux étaient déjà formés. (Il faut rapprocher Cependant la surface des vaisseaux ne cette observation de celle faite au chapitre demeure pas constante tout au long de la «Importance de l’appareil foliaire sur la vie de l’arbre. Elle évolue très sensible-
fonction de l’âge cambial dans la Eckstein D, Frisse E (1979) Environmental in- ment en fluences on the vessel size of Beech and phase juvénile de l’arbre. L’évolution est Oak. IAWA Bull 2/3, 36-37 sans doute due à une programmation en- Flechter JM (1975) Relation of abnormal early- dogène difficile à contrecarrer. wood in oak to dendrochronology and clima- Une remarque s’impose et c’est un point tology. Nature 254, 506-507 important qui le plus d’espoir en ma- ouvre Gasson P (1984) Recognition of characteristic tière de sélection : la variabilité individuelle features of secondary xylem of selected (entre arbres) est tout à fait considérable hardwoods. Thesis, Univ London, Imperial jusque et y compris dans le bois juvénile. College Gasson P (1987) Some implications of anatomi- Nous allons poursuivre cette étude en cal variations in the wood of Pedunculate oak nous intéressant à la relation entre la sur- (Quercus robur L) including comparisons with face des vaisseaux du bois adulte et du Common beech (Fagus silvatica L). IAWA vol bois juvénile, afin de voir si une sélection 8, n° 2, 149-166 juvénile est possible et à quel âge mini- Gradwell GR (1974) The effects of defoliations mum celle-ci peut intervenir. on tree growth. The British Oak (MG and FH Des travaux similaires, déterminisme et Perrings, eds) 182-193 liaison juvénile adulte, seront aussi présen- Hofmann P (1987) Mesure de la variabilité de la tés au sujet d’autres caractéristiques ana- couleur du bois : méthodologie et influence de l’anatomie du plan ligneux et des varia- tomiques. tions angulaires du débit. DEA Sciences du Bois, université de Nancy I, octobre 1987 Huber F (1982) Effet de défoliaisons des chênes REMERCIEMENTS par les hannetons sur la structure du bois. Rev For Fr XXXIV, 3-82 Ce travail été réalisé la collaboration a avec Kanowski PJ, Mather RA, Savill PS (1991) Short technique d’É Varcin et P Gelhaye que je remer- note: genetic control of oak shake, some preli- cie. minary results. Silvae Genet 40, 3/4, 166-168 Malphettes CB (1990) Les défoliateurs du chêne. Rev For Fr XLII, 2, 191-197 RÉFÉRENCES Marchal R (1983) Intérêt de la prise en compte de caractéristiques physiques et anatomi- ques simples du bois le chêne pour l’appré- Aubert M (1987) Recherche de relations entre ciation de la qualité des placages d’ébéniste- caractéristiques simples du bois de chêne rie. DEA Sciences du Bois, université de rouge (Quercus rubra L) mesurées par voie NancyI non destructive et deux de ses propriétés technologiques : stabilité dimensionnelle des Pechmann HV, Aufsess HV (1973) Struktur und planches et qualité des placages d’ébéniste- Farbe als Qualitätsmerkmale von Eichen Fur- rie. Doctorat de 3 cycle en Sciences du e nierholz. Holzforschung 27, 52-59 bois, université de Nancy I, UER Physique- H (1966) Établissement des courbes de Polge Chimie-Biologie, INRA, station de recherches variation de la densité du bois par exploration sur la qualité des bois densitométrique de radiographies d’échan- Bazerque F (1974) Étude dendrochronologique tillons prélevés à la tarière sur des arbres vi- et dendroclimatologique de deux peuple- vants. Applications dans les domaines tech- ments de pins sylvestres. Thèse de spéciali- nologique et physiologique. Thèse de té, université de Nancy I, UER Physique, Chi- doctorat en Sciences appliquées, faculté des sciences de l’université de Nancy mie, Biologie Cinotti B (1990) La gélivure des chênes - Polge H,Keller R (1973) Qualité du bois et lar- facteurs prédisposants individuels et mécani- geur d’accroissements en forêt de Tronçais. que du phénomène. Rev For Fr 2, 145-147 Ann Sci For 30 (2), 91-126
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