Luận văn Thạc sĩ Giáo dục học: Les articles - Problème de l’actualisation (Vấn đề hiện thực hóa trong việc sử dụng mạo từ)
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Luận văn Thạc sĩ Giáo dục học: Les articles - Problème de l’actualisation (Vấn đề hiện thực hóa trong việc sử dụng mạo từ) bao gồm những nội dung sau: Sphère nominale, problème de l’actualisation, étude du terrain, suggestions pédagogiques.
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Nội dung Text: Luận văn Thạc sĩ Giáo dục học: Les articles - Problème de l’actualisation (Vấn đề hiện thực hóa trong việc sử dụng mạo từ)
- BỘ GIÁO DỤC VÀ ĐÀO TẠO TRƯỜNG ĐẠI HỌC SƯ PHẠM TP. HỒ CHÍ MINH ----------------------------------- NGUYỄN THỊ BÍCH THUẬN LES ARTICLES : PROBLÈME DE L’ACTUALISATION (VẤN ĐỀ HIỆN THỰC HÓA TRONG VIỆC SỬ DỤNG MẠO TỪ) Chuyên ngành : Lý luận và phương pháp dạy học Tiếng Pháp Mã số : 60 14 10 LUẬN VĂN THẠC SĨ GIÁO DỤC HỌC Người hướng dẫn khoa học TS. BÙI KHƯƠNG BÍCH HOÀN
- Thành phố Hồ Chí Minh – Năm 2011
- REMERCIEMENTS Qu’il me soit permis d’exprimer ma profonde gratitude - A ma directrice de recherche, Madame Bùi Khương Bích Hoàn, qui a accepté de diriger mon travail avec patience et vigilance ; - A tous mes professeurs du Département de Français de l’Université de Pédagogie de Hochiminh- ville qui m’ont donné de précieux conseils lors de l’élaboration du mémoire; - A Monsieur le directeur et les étudiants du Département de Tourisme de l’École des Beaux-Arts et du Tourisme de Nha Trang pour leur aide ; - A tous les professeurs qui vont lire et évaluer ma recherche.
- MỤC LỤC R EMERCIEMENTS .................................................................................................. 3 0T 0T M ỤC LỤC ............................................................................................................... 4 0T T 0 I NTRODUCTION ..................................................................................................... 6 0T 0T C hap it re 1: SPHÈRE NOMINALE .............................................................................. 8 0T 0T 1 .1. St at ut , fonct io n du no m ................................................................................... 8 0T 0T 1 .2 0T T 0 N o m et ses dét er minant s .............................................................................. 8 T 0 0T 1 .3 0T T 0 D ét er minat io n par art icle ........................................................................... 10 T 0 0T 1 .4 0T T 0 L acu nes chez les ét udiant s ......................................................................... 12 T 0 0T 1 .5 0T T 0 H ypo t hèses .............................................................................................. 13 T 0 0T C hap it re 2 : PROBLÈME DE L’ACTUALI SATION .................................................... 16 0T T 0 2 .1 0T T 0 O bser vat io ns génér ales ............................................................................. 16 T 0 0T 2 .2 0T T 0 D éfin it io n linguist ique de l’act ualisat io n .................................................... 17 T 0 T 0 2 .3 0T T 0 A ct ualisat io n co nçue dans not re t hèse ......................................................... 17 T 0 T 0 2 .3.1 0T T 0 D émo nst rat io n par la co ncept ion humaine à l’égard de la réalit é .............. 18 T 0 T 0 2 .3.2 0T T 0 D émo nst rat ion linguist ique .................................................................. 18 T 0 T 0 2 .3.2.1 Act ualisat io n du pro cès ...................................................................... 18 T 0 T 0 2 .3.2.2 Act ualisat io n de la qualit é et de la manière .......................................... 20 T 0 T 0 2 .3.2.3 Act ualisat io n de l’ent it é ..................................................................... 20 T 0 T 0 2 .4 0T T 0 T ypo log ie de l’act ualisat io n ...................................................................... 22 T 0 0T 2 .4.1 Différence ent re l’act ualisat io n endocent r ique et l’act ualisat io n exocent r iqu e 22 0T T 0 2 .4.2 0T T 0 T 0 Int ro duct io n première ......................................................................... 24 0T 2 .4.3 0T T 0 I nt ro duct io n it érat ive ........................................................................... 24 T 0 0T 2 .4.4 0T T 0 I nt ro duct io n généralisant e .................................................................... 25 T 0 T 0 2 .4.5 Evocat io n sit uat io nnelle .......................................................................... 25 0T 0T 2 .4.6 0T T 0 E vocat ion généralisant e ....................................................................... 26 T 0 0T 2 .4.7 0T T 0 A ct ualisat io n st ylist iqu e (Alt er nat ive) ................................................... 27 T 0 T 0 2 .4.8 0T T 0 A ct ualisat io n st ylist ique (I mp licat io n imméd iat e) ................................... 28 T 0 T 0
- 2 .4.9 0T T 0 C as d’o miss io n de l’art icle ................................................................... 28 T 0 T 0 C hap it re 3 : ÉTUDE DU TERRAIN .......................................................................... 29 0T 0T 3 .1 0T T 0 P rofil des ét ud iant s ................................................................................... 29 T 0 0T 3 .2 0T T 0 P résent at io n du co rpus .............................................................................. 30 T 0 0T 3 .3 0T T 0 T 0 Résu lt at du travail d es deu x classes ........................................................... 32 T 0 3 .3.1 0T T 0 T 0 Travail des premièr es années ............................................................... 32 T 0 3 .3.2 0T T 0 O bser vat io ns sur le résu lt at de t ravail des premières années ..................... 36 T 0 T 0 3 .3.3 0T T 0 T ravail des t roisièmes années ............................................................... 37 T 0 T 0 3 .3.4 Obser vat io ns sur le résu lt at du t ravail des t roisièmes années ........................ 42 0T T 0 3 .4 0T T 0 C o nclusio n .............................................................................................. 42 T 0 0T C hap it re 4 : SUGGESTIONS PÉDAGOGI QUES . ....................................................... 44 0T T 0 C ONCLUSION ...................................................................................................... 47 0T T 0 L ISTE DES ANNEXES ........................................................................................... 49 0T 0T B IBLIOGRAPHIE .................................................................................................. 72 0T 0T
- INTRODUCTION À l’heure actuelle, dans le cadre de l’intégration économique du monde et d’échanges culturels ou de transferts technologiques entre différents pays se créent des relations coopératives internationales. Viet Nam s’y étant engagé, les partenaires commerciaux de notre pays, les étrangers en visite touristique ou en mission culturelle, humanitaire chez nous ne viennent pas seulement du monde anglophone mais encore des nations francophones. Le français se considère alors comme une des langues étrangères « stratégiques » dans le système d’enseignement national actuel. La direction générale de notre école des Beaux-Arts et du Tourisme à Nha Trang ne restant pas insensible à la grande nécessité de l’étude des langues étrangères, s’impose au programme d’enseignement du département de tourisme de cet établissement universitaire l’enseignement de l’anglais, du chinois, du japonais, du coréen et du français. Les touristes francophones venus de plus en plus nombreux à Nha Trang, le français est enseigné en tant que première langue étrangère aux étudiants de la section de guide touristique et de gestion en hôtellerie- restauration. Les particularités linguistiques du français rendent l’étude de cette langue à la fois passionnante et rebutante. Une des difficultés d’apprentissage chez les apprenants vietnamiens consiste en l’utilisation des articles dans leur production orale ou écrite. En effet, les étudiants vietnamiens se perdent dans les exercices portant sur la valeur d’emploi des articles, et ils utilisent l’article défini là où est demandé l’article indéfini et inversement. Simple monème ayant pour fonction de déterminer le nom qu’il accompagne, l’article n’est cependant pas d’un emploi facile. La complexité de ses valeurs d’emploi est liée à l’aspect le plus insaisissable de la psychologie, l’aspect cognitif. Ainsi, il n’y a pas que les apprenants qui, durant leur apprentissage, sont confrontés à des difficultés de compréhension relatives à l’usage de ce fameux monème mais les professeurs, eux aussi, s’embarrassent dans leurs explications des valeurs d’emploi des articles. Pour notre part, avec nos expériences professionnelles acquises au cours de 10 années de travail comme professeur de français langue étrangère au lycée, au centre des langues étrangères et à l’École des Beaux – Arts et du Tourisme à Nha Trang, nous parvenons tant bien que mal à convaincre nos étudiants de nos réflexions sur les cas d’emploi de ce déterminant. Nous ne prétendons donc pas avoir réussi à leur faire distinguer le défini de l’indéfini ou à leur expliquer la raison d’être du partitif dans un propos. Nous nous sommes rendue compte que ces lacunes professionnelles ne relèvent pas des approches didactiques mais de nos connaissances encore superficielles sur le problème en question. Il nous est alors indispensable de procéder à une étude plus approfondie des valeurs d’usage de ce genre de déterminant, plus précisément, celle qui s’opère par le recours à la notion d’actualisation et ce pour une théorisation linguistique que nous
- n’avons pas l’ambition de caractériser d’optimale, mais qui se veut plus efficace. Nous sommes d’autant plus renforcée dans cette conviction que les erreurs d’usage des articles se répètent systématiquement d’année en année chez nos apprenants, d’où ce présent travail de recherche. Dans la première partie considérée comme cadre conceptuel, nous présentons premièrement l’importance de la sphère nominale à laquelle prend part l’article (chapitre 1) et secondement le problème de l’actualisation (chapitre 2). Font l’objet de la seconde partie l’étude du terrain (chapitre 3) et les suggestions pédagogiques (chapitre 4).
- Chapitre 1: SPHÈRE NOMINALE 1.1. Statut, fonction du nom Le nom, noyau du groupe nominal, tient une fonction spécifique que ne peut remplacer aucune autre catégorie grammaticale, celle de véhiculer des entités. Sur ce point, nous joignons les auteurs de Grammaire méthodique du français dans la réflexion selon laquelle « Tout objet de pensée, quelque soit sa catégorie ontologique, peut revêtir une forme nominale. L’hétérogénéité sémantique des noms se ramène à un seul commun dénominateur : ils renvoient à des réalités notionnelles (des concepts) de tous ordres, mais qui ont en commun d’être conçues comme des « objets de pensées » que l’on peut évoquer en tant que tels » (Riegel et al, p.169). Comme nous vivons en plein monde matériel, tout thème de conversation, d’entretien, de narration, de reportage, d’information etc… repose quasiment sur des entités. En effet, rien qu’à ouvrir un quotidien, pour ne citer que les thèmes d’actualité, on trouve par exemple Pluies torrentielles qui sévissent à Khánh Hoà, Ninh Thuận (Thanh Niên du 2 novembre 2010, page 1), ou Préoccupations concernant la sécurité des sources d’eau (Thanh niên du 23 mars 2011, page 3) ou encore Espace aérienne Libya maîtrisée par les Alliés (Thanh Niên du 23 mars 2011, page 20). Comme information sous forme d’avertissement aux gens, on a par exemple Danger de mort sur les pylônes d’électricité ou Défense de fumer à la station-service etc... Les enseignes nous présentent et Boulangerie – Pâtisserie, et Photocopie, et Restaurant ou Bistro etc… 1.2 Nom et ses déterminants Cependant les entités ne nous apparaissent pas d’une manière homogène, parce que pas du même moment, ni dans leur intégralité. A cela s’ajoute que notre perception des entités varie en fonction de notre état psychologique, ce qui fait qu’une entité appelle à être déterminée de manières différentes, d’où tant de formes pour la détermination nominale, opération linguistique qui a pour fonction de préciser le rapport entre une entité donnée et son percepteur. La détermination nominale est un continuum de sens. Etudier les déterminants du nom, c’est donc étudier la façon dont la prise en conscience d’une entité va du plus flou au plus marqué, du minimum au maximum de son extension notionnelle. Ne faisant pas cas de leurs situations d’emploi, mais en vue d’une présentation typologique, sans pour autant prétendre à son exhaustivité, nous tenons à décrire le continuum en question par un axe allant de gauche à droite, sur lequel sont rangés les déterminants qui traduisent les degrés de perception qu’on peut avoir
- d’une entité, du moins actuel au plus actuel. Autrement dit, ces déterminants sont classés selon le degré de croissance de la cognition qu’on peut avoir d’un objet du monde. Sur l’axe, les articles partitifs trouvent leur place dans la même colonne que “un, une.. des”, pour la raison que ces deux types de déterminants représentent comme point commun l’actualisation première. Au même degré, la seule différence qui les distingue, c’est que les articles indéfinis se rapportent aux noms comptables tandis que les articles partitifs se rapportent aux noms non- comptables. Je vois un taxi. On m’a posé une question Je prends du pain avec de la confiture. Pour faire ce travail, il faut du courage, de l’imagination. Actualisés par les déterminants autres que partitifs, les noms non-comptables ne traduisent plus l’idée de masse, de matière, mais supposent l’idée d’une espèce, d’une catégorie ou d’une personnalité particulière. Il n’aime pas le pain. Quelle confiture veux-tu? C’est un courage exemplaire. Son imagination m’étonne. L’interrogation portant sur les caractéristiques catégorielles ou identitaires de l’entité dénotée par le nom, l’entité s’annonce comme très peu marquée dans la perception du locuteur. Dans Quel livre?, quel porte sur le genre ou la catégorie de livre et du fait ne peut rendre livre bien évident au regard de celui qui parle, c’est ce qui explique le degré le moins actuel qu’occupe l’adjectif interrogatif sur l’axe. Par leurs valeurs, quelque et quelques actualisent le nom plus que les articles indéfinis, mais à un degré moindre que les articles définis. Dans Un livre, l’article défini un indique simplement qu’une entité (un livre) existe (Il en est de même pour du pain où du suggère l’existence partielle de pain). Dans Quelque livre, l’adjectif quelque signale cette existence mais suggère en plus un certain
- caractère qui lui appartient, malgré son opacité, ce qui rend l’entité plus « notoire » que l’article indéfini. Dans Quelques livres, on constate le même phénomène, sauf que ce qui est suggéré en plus porte non pas sur le caractère de l’entité mais sur sa quantité. Tout cela justifie la place de quelque et quelques dans le schéma. Une propriété ou une caractéristique de l’entité relevée à l’emploi de quel exclamatif qui manifeste une appréciation qualitative de la part du locuteur (dans quel livre! par exemple) accentue l’existence d’une entité, d’où la place de l’adjectif exclamatif au même niveau que l’adjectif indéfini quelque. L’aspect quantitatif de l’entité s’obtient plus avec cinq ou six qu’avec quelques (J’ai vu quelques livres / j’ai vu cinq (ou six) livres), ce qui permet de situer l’adjectif cardinal à un niveau plus élevé que celui de l’adjectif indéfini. Mais ne pouvant pas rivaliser avec les ordinaux en notoriété, ils doivent se ranger avant ceux-là (Il m’a donné cinq livres / Il m’a donné le cinquième livre). Cependant, les ordinaux doivent se ranger avant l’article défini, vu que, de caractère dépendant, ils ne peuvent pas fonctionner seuls, et doivent s’associer à l’article défini ou à un autre déterminant, qui, à lui seul, peut très bien remplir la tâche d’actualisateur. On a effectivement passez-moi le premier livre ou passez-moi le livre, et non passez-moi premier livre. Les adjectifs possessifs non seulement présentent l’entité comme connue, mais marquent aussi leur côté d’appartenance, attribuant à l’entité plus de notoriété que les articles définis. Mais ces adjectifs doivent se placer avant les démonstratifs car rien n’actualise une entité mieux que l’acte de démontrer. Vu son objectif de recherche, notre travail se limite à la détermination par article, laissant les autres types de déterminants pour d’autres opportunités de discussion. 1.3 Détermination par article L’article précise les degrés d’existence d’une entité dans la connaissance ou la conscience du locuteur et non dans le monde matériel comme le pensent certains. Et cette existence est le résultat d’une opération d’actualisation de l’entité effectuée en son esprit. Or, comme nous l’avons montré ci-dessus, l’actualisation d’une entité est question d’un processus compliqué puisque conçue comme un continuum de sens. Qui plus est, les propos de l’homme n’obéissent pas à une pensée canonique, et il arrive parfois au locuteur de ne pas se prononcer pour son compte mais pour celui de son interlocuteur. C’est ce que nous montrent les deux extraits suivants (cf. Annexes) dont nous mettons en gras certaines expressions susceptibles d’attirer notre attention :
- Ce dimanche soir, le « pousseur » de la gare de Lyon a été mis en examen pour « homicide volontaire ». Cet homme de 28 ans a reconnu, samedi soir, au cours de sa garde à vue, avoir poussé d’un coup de pied, sur le quai de la station RER Gare de Lyon, un homme de 52 ans. [….] Ce Sri-lankais est mort, quelques minutes plus tard sur le quai de la gare malgré l’intervention des secours. Vendredi soir, le suspect a été interpellé à son domicile à Fontenay-sous-Bois, dans le Val-de-Marne. [….] Dans un entretien à paraître, lundi, dans le Parisien, la mère de l’agresseur a indiqué, avoir alerté, il y a deux semaines, les services de police, sur la « dangerosité » de son fils. Le 23 mars dernier, cette mère de famille, demeurant Fontenay-sous-Bois, avait alerté la police, pour indiquer que sons fils « était en grand état d’agitation » « J’avais tiré le signal d’alarme. Je sentais que mon fils pouvait commettre l’irréparable à chaque instant » explique cette maman. Une mère qui ajoute : « Ils sont venus avec les pompiers, raconte-t-elle. Quand ils étaient là, mon fils m’a craché dessus. Mais ils ne l’ont pas emmené. On aurait pu anticiper ce qui s’est passé. Si seulement on m’avait écouté, ce ne serait pas arrivé ». […..]. Ce dimanche, cette mère, dont un autre fils s’est suicidé. Il y a plusieurs années, se dit anéantie par ce drame. (Le Post.fr, 4 avril 2010). Grigori Perelman, un Russe de 44 ans a décliné la récompense de l’Institut Clay des Mathématiques pour avoir résolu la conjecture de Poincaré. Depuis quatre ans, il vit reclus dans son petit appartement vétuste de Saint-Pétersbourg. Les chiffres, oui, mais pas sur des billets verts. Le Russe Grigori Perelman, rendu célèbre pour avoir résolu l’un des problèmes mathématiques les plus difficiles posés au 20e siècle, a fait savoir P P lundi qu’il refusait d’aller chercher le « Prix du Millénaire » que lui a décerné la semaine dernière l’Institut Clay des Mathématiques – un prix qui l’aurait pourtant récompensé d’un million de dollars(750.000 euros). C’est la seconde fois que ce brillant mathématicien, réputé pour être un homme discret, ne vient pas chercher un prix qui lui a été décerné. [….]. (Le Figaro.fr, 24 mars 2010) Contrairement à l’emploi général des articles défini et indéfini dans les exemples du genre de « Je vois un jardin. Dans le jardin, il y a un arbre. Au pied de l’arbre, il y a un banc. Sur le banc, une fillette. », dans le premier passage ci-dessus, l’article défini une de Une mère qui ajoute est d’un emploi peu habituel. En effet, une présente mère comme non connue après que ce personnage est bien identifié au début. Cet article s’y trouve cependant à bon escient étant donné que l’auteur tient à la valeur emphatique de son emploi. « Une mère qui ajoute » est pris dans le sens de « Une mère d’un tel courage qui ajoute ».
- La même remarque est soulevée pour le second passage : on passe de « le prix du Millénaire que lui a décerné l’Institut Clay des Mathématiques» à « un prix qui l’aurait pourtant récompensé d’un million de dollars ». L’entité « prix » s’est annoncée comme bien identifiée pour se présenter ensuite comme non connue, à l’opposé de la démarche ordinaire de la détermination nominale. Ce qui est inconnu dans « un prix » revient au Russe Grigori Perelman, pas à l’auteur du passage. Ne s’intéressant aucunement à la récompense en question, ce mathématicien ignore ce prix effectivement. L’auteur s’est ainsi mis dans la peau du Russe pour découvrir avec lui « un prix » qu’en fait il connaît déjà. Cette métamorphose nous approche de la thèse avancée par Georges Kléber (2006) travaillant sur l’emploi des adjectifs démonstratifs, selon laquelle dans l’emploi du démonstratif – marqueur de centre déictique – il est à marquer un changement de point de vue : de celui du narrateur on passe à celui du personnage auteur de la perception en question. (Kléber, p.18). Toujours selon Kléber, on comprend la raison « stylistique » d’un tel changement de point de vue : le lecteur est amené à empathiser avec le personnage, à voir les choses de la manière dont les voit le personnage (Kléber, p. 19). Actualisateur du nom, l’article s’emploie si différemment d’un cas à l’autre, d’où sa grande complexité à prendre en compte si l’on tient à maîtriser son usage. 1.4 Lacunes chez les étudiants Non moins que l’étude de la temporalité du français, celle des articles constitue une grande difficulté à laquelle sont confrontés les apprenants vietnamiens d’année en année. En effet, nos étudiants, dans le choix des articles pour leur devoir ne tenant pas compte des facteurs situationnels, des raisons communément admises par la communauté ni ne faisant appel à leurs dispositions psychologiques finissent par utiliser l’article défini là où est demandé l’article indéfini et inversement, et cela sans parler de leur emploi problématique de l’article partitif. La conséquence en est que d’une part le message de leur interlocuteur leur semble insaisissable et que d’autre part, ils n’arrivent pas à se faire comprendre par leur propos. La non maîtrise chez nos étudiants des valeurs des articles nous donnant tant de matières à réflexion, nous essayons d’en trouver la raison en vue d’une approche d’enseignement plus efficace des valeurs d’emploi de ce fameux déterminant.
- 1.5 Hypothèses Il n’y a pas que nos étudiants qui échouent dans leurs études des articles, nous-mêmes, nous ne trouvons pas toujours aisément des explications pertinentes pour le problème dont il s’agit, réussissant tant bien que mal l’enseignement de ce déterminant. Consciente de nos connaissances encore lacunaires en matière des articles, pour l’élaboration de nos cours à donner en classe nous nous sommes appuyée sur des ouvrages linguistiques ainsi que sur des manuels de grammaire du français. Différents les uns des autres en matière de formulation et de terminologie, ces documents linguistiques consultés se croisent dans la typologie des valeurs d’emploi du déterminant, comme nous le montrent les extraits suivants de certains ouvrages pris à titre d’exemple : - L’article défini, sert à référer à une entité identifiable à partir du seul contenu descriptif du reste du GN. […] Autrement dit, l’article défini présuppose l’existence et l’unicité : il n’y a pas d’autre(s) référents(s) accessible(s) qui vérifie(nt) la description de la réalité désignée par le GN. La référence ainsi établie peut être spécifique, c'est-à-dire concerner un ou des individus particuliers, ou génériques, c'est-à-dire concerner l’ensemble d’une classe ou d’une sous-classe d’individus. (Martin Riegel et al, 1999, p.154) - En emploi spécifique, l’article indéfini extrait de la classe dénotée par le nom et son expansion un élément particulier qui est uniquement identifié par cette appartenance et qui n’a fait l’objet d’aucun repérage référentiel. […] Les emplois génériques de l’article indéfini singulier s’expliquent par le fait que l’élément quelconque auquel renvoie le GN introduit par un est alors considéré comme un exemplaire représentatif (« typique ») de toute sa classe. (Martin Riegel et al, 1999, pp.159- 160) - L’article défini s’emploie devant le nom qui désigne un être ou une chose connus du locuteur et de l’interlocuteur. L’article défini singulier peut aussi s’employer quand on envisage une espèce, une catégorie et non seulement un individu. […]. L’article indéfini s’emploie devant un nom désignant un être ou une chose (ou des êtres et des choses) dont il n’a pas encore été question, qui ne sont pas présentés comme connus, comme identifiés. Au singulier, il peut avoir aussi une valeur générale. (André Gosse, 2000, pp 865- 868) - L’article défini est utilisé quand le nom est déterminé : + par une proposition relative […] + par un complément de nom […]
- + par la situation de communication […] Il est utilisé pour exprimer la mesure. […] Il est utilisé à la place de l’adjectif possessif, devant les noms indiquant les parties du corps. (Michèle Boulares et al, 1997, p.6) - L’article indéfini peut marquer l’appartenance à une espèce […]. Il désigne une personne, un objet réels mais que le locuteur (celui qui parle) introduit, présente pour la première fois à l’interlocuteur (celui à qui on parle) […]. Valeur « particularisante » de l’article indéfini : Le nom est souvent accompagné d’un adjectif, d’une expression à valeur d’adjectif, d’une relative qui a la valeur d’un adjectif […] Valeur emphatique de l’article indéfini : À la valeur de réalité s’ajoute une valeur de qualité ou une valeur de quantité […] (Sylvie Poisson-Quinton et al, 2002, p.38) L’approche typologique adoptée communément dans les ouvrages dont sont présentés les extraits ci-dessus nous est utile dans la mesure où elle nous amène aux instructions de base sur l’utilisation des articles mais elle est loin de nous donner une solution pertinente pour les emplois incorrects chez nos apprenants de ce déterminant. Nos étudiants persistent effectivement dans leur usage problématique de « un, une, des » et de « le, la les », malgré nos efforts de puiser dans ces documents précités tout ce qui est nécessaire pour le cours dispensé. Nous nous sommes donc référées au travail de recherche de nos collègues, lequel porte sur l’emploi des articles. Nous avons eu accès à deux mémoires dont l’un s’intitule Erreurs d’emploi des déterminants chez un groupe d’étudiants vietnamiens (Lý Thị Thu Thuỷ, 1987) et l’autre Réflexions sur les erreurs dans l’emploi de l’article indéfini et l’article défini chez les enfants vietnamiens (Đoàn Trịnh Thị Nam Phương, 1997). Ces deux études nous aident à mieux identifier et typologiser les types d’erreurs d’emploi des articles chez les étudiants et les élèves vietnamiens sans pour autant nous mener vers une théorisation innovante sur les valeurs d’emploi de ces déterminants. Nous faisons alors l’hypothèse que l’étude des articles ne gagnerait pas à être menée suivant l’approche typologique de ses valeurs d’emploi, que l’investigation doit s’élargir au champ d’actualisation et ce, dans l’objectif d’aider les apprenants à réduire le mieux possible leurs emplois erronés des articles dans leur production orale comme écrite. Comme nous l’avons dit, le nom, pris comme le plus grand véhicule langagier des entités est presque omniprésent dans toute production langagière. Invite ainsi à une observation attentive la détermination du nom au moyen des déterminants, en l’occurrence les articles. Or, la détermination nominale consistant en l’actualisation des entités n’est pas question de tel ou tel élément isolé, mais de tout un processus. Étudier les articles, c’est d’étudier donc la façon dont la
- prise de conscience d’une entité va d’un degré à l’autre, du moins accentué au plus accentué, dans un continuum de sens. Une exploration plus profonde dans le sens de l’actualisation est susceptible de nous conduire à une solution susceptible de résoudre le problème posé. Nous allons donc travailler, dans le chapitre suivant sur l’actualisation nominale au moyen des articles.
- Chapitre 2 : PROBLÈME DE L’ACTUALISATION 2.1 Observations générales L’actualisation est un phénomène psychologique qui se trouve à l’origine de l’emploi de l’article, quelle que soit la nature de ce dernier. En linguistique, elle ne renvoie pas aux conditions de naissance d’une entité du monde (ce qui est l’objet d’étude des sciences de la nature), mais à la manière dont on perçoit l’entité et dont on la rend présente dans son discours par l’emploi de l’article. Le problème de l’article, en fait, n’a jamais manqué l’attention des linguistes, et les principaux facteurs qui incitent le locuteur à telle ou telle forme de ce déterminant ont été mis en lumière. Mais, pour un regard plus approfondi sur le problème, il nous semble nécessaire de pousser son examen plus loin que les idées reçues jusqu’ici. Regarder l’article du point de vue de l’actualisation signifie se mettre dans la peau de celui qui parle pour déterminer pour quelle raison un article est mis en application, et si effectivement sa forme correspond à la valeur qu’on lui attribue. Cela signifie que toute considération structurale ou distributionnelle concernant le fonctionnement de ce déterminant doit être écartée pour laisser la place à une interprétation « classique », c’est-à-dire très mentale et contextuelle. Cette démarche ne va pas à l’encontre des conceptions de base connues jusqu’aujourd’hui, mais au contraire elle cherche à les compléter par les éclaircissements qui sont indispensables pour ce genre de problème mais qui font encore défaut çà et là dans la littérature linguistique. On verra, par exemple, que l’article « indéfini » n’indique pas toujours une entité « inconnue », comme on le prétend souvent J’ai un cousin qui travaille chez Peugeot et qu’inversement l’article « défini » n’introduit pas toujours une notion connue Ecoute. Le rockabilly, c’est quoi ? Sous l’angle de l’actualisation, on sera également en mesure d’expliquer pourquoi chez le même locuteur, et dans la même chaîne parlée, l’article peut avoir un parcours alternatif indéfini – défini – indéfini, et pourquoi une entité indéfinie peut être introduite d’emblée comme définie, ou l’inverse…. J’ai un dictionnaire pas comme les autres. Voici le dictionnaire. Mais c’est un dictionnaire qui ne profitera qu’à celui qui saura l’utiliser. Le tueur en série a commis encore un crime (au début d’un roman policier par exemple). Après une semaine, j’ai trouvé un Paul complètement différent de celui que nous connaissons depuis 10 ans.
- Même si dans le cadre de ce mémoire, nous ne sommes pas en mesure de dresser une typologie exhaustive des emplois de l’article, avec leurs conditions d’usage, la démarche que nous proposons ici doit montrer à quel point le problème de l’article est lié à la manière dont le locuteur voit les choses, et à quel point il est conditionné par l’intention de ce dernier. 2.2 Définition linguistique de l’actualisation - Dans Larousse de la langue française – Lexis, l’actualisation est considérée comme une opération par laquelle un mot, signe général de la langue est chargé d’exprimer dans la phrase une représentation particulière (Larousse, 1979, p.25). - Sur Wikipédia, l’actualisation est décrite comme une opération permettant au nom de remplir sa fonction référentielle et du fait, l’actualisation permet au destinataire d’identifier la chose dont on parle (cette chose est ainsi appelée référent). - Selon Riegel et al, l’actualisation s’opère au moyen des morphèmes grammaticaux et cela pour la représentation des choses véhiculées par des morphèmes lexicaux .Plus précisément, les déterminants actualisent le nom dans le passage de sa valeur dénominative générale à d’autres valeurs discursives particulières (Riegel et al, 1994, p.563), comme nous le montre cet exemple suivant : Livre → Un / le / ce/ son / cinq / plusieurs / quelques livre (s) - Les linguistes adeptes de la théorie de Gustave Guillaume parlent encore de l’actualisation du procès, laquelle comprend trois stades : le stade quasi virtuel (infinitif et participe), le stade intermédiaire (subjonctif) et le stade de l’actualisation (indicatif) (Riegel et al, 1994, p.288). 2.3 Actualisation conçue dans notre thèse L’actualisation dont il s’agit dans notre travail ne s’écarte pas trop des définitions en la matière ci-dessus, à ceci près que dans notre point de vue, l’actualisation est un processus par lequel un objet ou une entité encore “flou” à son apparition devient plus “claire”, plus “notoire” au fil de sa prise de forme. Faisant partie du processus cognitif, l’actualisation trace les différentes étapes de la conscience humaine à l’égard d’une entité. Ce phénomène se reconnait dans certaines catégories conceptuelles et linguistiques.
- 2.3.1 Démonstration par la conception humaine à l’égard de la réal ité Vivant sur Terre, quiconque ne prend pas conscience de la loi d’existence humaine qui se traduit par notre conception bien imprégnée du bouddhisme : Sinh, Lão, Bệnh, Tử (naissance, vieillesse, maladie, mort) et Thành, Trụ, Dị, Diệt (prise de forme, existence, changement, destruction) ? En effet, après sa naissance, on grandit, vit sa vie, parvient à la maturité puis vieillit pour finalement mourir. Son parcours peut se résumer en ces mots rangés suivant l’ordre allant de gauche à droite : néant, naissance, existence, mort ou naitre, grandir, vivre, vieillir, mourir. Il n’y a pas que l’existence humaine qui se déroule suivant son trajectoire échelonné. Toutes réalités quotidiennes s’effectuent de même, ayant chacune son propre parcours chronologique : une séance d’étude commence à 7h30, s’étend sur 4 heures puis prend fin à 11h30, un devoir de composition commence par son introduction pour arriver à sa conclusion en passant par son développement, un fruit ne prend forme qu’à partir de la pollinisation de sa fleur qui, vient elle-même d’un bouton, un feuillage s’obtient à partir des feuilles dont chacun nait de son bourgeon Les expressions commencer, s’étendre, prendre fin ou introduction, développement, conclusion ou bouton, fleur, fruit ou bourgeon, feuille, feuillage d’une part traduisent la prise de conscience chez l’homme du processus d’existence de la réalité qui l’entoure, d’autre part elles montrent que l’homme se rend compte en même temps des différents degrés d’existence d’une entité. 2.3.2 Démonstration linguistique 2.3.2.1 Actualisation du procès Le mode verbal traduit les manières de concevoir un procès, autrement dit, tout procès actualisé au moyen des modes verbaux dispose des degrés d’existence différents. Allant de l’infinitif à l’indicatif en passant par le subjonctif, l’impératif, le conditionnel, et le participe, l’actualisation modale passe du degré minimal au degré maximal comme suit + Infinitif : Le procès actualisé au moyen de l’infinitif – mode dont la forme ne marque ni le temps, ni la personne, ni le nombre (Riegel, 1994, p.333) - est regardé comme le moins « mouvant ». Qu’il soit dans ses fonctions de prédicat ou de nom, l’infinitif ne fait que représenter l’idée du procès (Riegel, 1994, p.333) Ex : Rouler au pas. Défense de fumer. Aller chez le médecin à 15h, faire des courses à 17h.
- + Subjonctif : Actualisé au subjonctif, le procès s’avère un peu plus « mouvant » puisqu’envisagé dans l’esprit du locuteur. Indiquant que le locuteur ne s’engage pas sur la réalité du fait (Gosse, 2000, p.1119), le subjonctif présente le procès dans sa virtualité. Ex : Qu’il aille chez le médecin à 15h ! + Impératif : L’actualisation par l’impératif décrit le procès comme étant un ordre, une demande, une exhortation. Le procès présenté à l’impératif s’avère plus « concrétisé » que celui actualisé au subjonctif en ce sens que si le second s’arrête au niveau virtuel, le premier parvient à la forme directive d’un ordre, d’une demande (Riegel, 1994, p. 287) bien que sa réalisation ne puisse avoir lieu qu’à partir du moment de l’énonciation. Ex : Va chez le médecin à 15h. + Conditionnel : L’actualisation au moyen du conditionnel situe le procès dans l’éventualité de la réalisation. Perçu comme éventuel, le procès est censé être plus près du monde réel et se trouve ainsi à un degré d’existence dit proche de la maximale. Ex : Il irait chez le médecin à 15h. + Participe : Comme l’infinitif, le participe est un mode impersonnel. Ce mode s’emploie toujours en dépendance de l’indicatif, ce qui lui fait acquérir le degré d’actualisation équivalant à celui de l’indicatif Ex : Se sentant fatigué, il est allé chez son médecin. + Indicatif : Indicatif offre au procès le degré d’existence le plus élevé, voire maximal puisqu’il le présente comme réalisé, indiqué, asserté, ou en un mot, dans sa réalité. Selon les auteurs de Grammaire méthodique du français, c’est le seul mode personnel et temporel qui situe le procès dans l’une des 3 époques : passé, présent, et avenir et qui pour cette raison se considère comme le mode de l’actualisation du procès (Riegel et al, 1994, p. 297) Ex : Il va chez le médecin à 15h.
- 2.3.2.2 Actualisation de la qualité et de la manière Une qualité, une propriété, un état, une manière connaissent aussi différents degrés d’existence. Leur actualisation s’effectue ainsi du degré minimal au degré maximal comme nous le voyons ci-après : - Décrivant certaines couleurs, on peut avoir blanchâtre, blanc, blanc immaculé ou bleuâtre, bleu, bleu ciel, bleu foncé ou rougeâtre, rouge, rouge vif. - Une intensité peut être qualifiée de faible, de moyenne et d’élevée. - Quelqu’un peut parler lentement, assez vite, vite ou très vite. Selon diverses opinions, la valeur d’emploi des articles est moins compliquée, aussi compliquée ou plus compliquée que celles des adjectifs indéfinis. 2.3.2.3 Actualisation de l’entité Toute entité apparaît dans la conception humaine suivant différentes étapes de la conscience, et en fonction de diverses dispositions psychologiques. Son existence va alors du plus neutre au plus accentué. Elle est dite actualisée et son actualisation relève d’un processus pris pour un continuum de sens, comme nous l’avons expliqué dans la partie de la sphère nominale. L’actualisation de l’entité - laquelle est dénotée par le nom – se réalise au moyen des déterminants. A chaque catégorie de déterminant correspond un degré d’actualisation. Il en résulte que le nom est présenté comme peu connu ou bien connu selon que son déterminant se situe au degré le moins actuel ou le plus actuel. En nous appuyant sur la thèse des degrés de conscience que l’on a de l’entité (cf 1.2), nous présentons ci-après la fonction référentielle du nom rendue par l’actualisation au moyen de différents déterminants : 1. Quel livre veux-tu ? 2. Il y a un livre là-bas. 3. Il m’a trouvé quelque livre – Il m’a trouvé quelques livres – Quel livre il m’a trouvé ! 4. Il m’a trouvé cinq livres. 5. Il m’a trouvé le cinquième livre. 6. Cherchons vite le livre. 7. Il prend mon livre. 8. Tu veux ce livre ? Si le référent exprimé par « livre » s’avère flou dans la première phrase, il se révèle de plus en plus marqué au fil des énoncés.
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